Bien vivre parmi les ronces : Trouver de la force dans la faiblesse physique

Il est facile de romancer la souffrance physique, spécialement quand tu n’est pas celui qui y fait face.

Des saints comme Amy Carmichael, qui a passé près de 20 ans alitée, et Joni Eareckson Tada qui est tétraplégique et vit avec une douleur constante, peuvent évoquer de paisibles images d’une communion ininterrompue avec Dieu. Nous pourrions imaginer que c’est plus facile pour eux de supporter la douleur et la faiblesse que pour les autres.

Cependant la réalité de la souffrance physique est qu’elle est pressante et envahissante. Personne ne s’habitue à cela. La douleur accapare notre attention. Le temps se met à s’écouler lentement, particulièrement au milieu de la nuit, quand nous prions Dieu de nous accorder le soulagement du sommeil. Nous nous sentons seuls et isolés, personne d’autre ne peut entrer dans la prison qu’est devenu notre corps.

A la douleur s’ajoute

Comme si cela ne suffisait pas, la douleur physique vient rarement seule, elle est souvent accompagnée par la perte, la faiblesse et la dépendance. Souvent nous avons besoin d’aide dans les tâches quotidiennes les plus simples et nous nous inquiétons du fardeau que nous faisons porter aux autres. Nous y repensons à deux fois avant de demander quelque chose, ne voulant pas ennuyer l’autre une fois de plus. Est-ce que les autres se fatiguent et pensent que nous exagérons ? Ressentent ils leur manque de liberté ?

Nous nous remémorons avec envie les jours avant ces problèmes physiques qui ont altérés notre vie, et où nous n’avions pas besoin d’aide. A ce moment là nous pouvions encore faire ce que nous désirions. Maintenant nous mesurons notre énergie avec une cuillère à café plutôt qu’avec un seau ! Nous pesons chaque décision, chaque action, car dire oui à une activité signifie dire non à beaucoup d’autres. Il est dur de pas envier ceux qui ont un corps sain et qui ne semble pas avoir besoin d’aide.

La douleur, la solitude, la nostalgie de notre santé peuvent ouvrir la voie à la dépression et au désespoir. Nous crions à Dieu pour être soulagé mais cela ne vient pas. Le cancer se développe, le sommeil nous oublie, la douleur s’accroît, les médicaments ne font plus effet, les effets secondaires se multiplient, ceux qui prennent soin de nous s’usent, nos amis cessent de prendre de nos nouvelles, nos ressources s’épuisent.

Le doute grandit

La foie vibrante que nous avions s’épuise, ce qui est exactement ce que Satan veut qu’il arrive quand nous souffrons. Il veut que nous doutions et que nous nous éloignions de Dieu, convaincus qu’Il est indifférent à nos cris. Satan sait que nous sommes sensible au découragement quand nous sommes physiquement diminués donc il nous attaque à ce moment là. Au moment où la douleur réclame notre attention Satan nous murmure : « Dieu t’entend t’il vraiment, s’intéresse t’il seulement à toi ? Si oui, pourquoi ne te délivre t’il pas ? »

« Et si Dieu lui-même est la plus grande bénédiction, alors peut-être que son soutien est un meilleur cadeau que la délivrance »

Un doute sournois glisse en nous, nous amenant à nous questionner sur des convictions que nous tenions fermement : Sommes nous profondément aimés par un Père tout-puissant ? Dès que nous voyons nos pensées changer, il nous faut nous arrêter et crier à Dieu et lui demander de venir à nous dans notre peine, de nous délivrer de la souffrance et de nous monter des signes de sa bienveillance et de son amour. Nous focalisons nous sur tout ce que nous avons perdu, sur comment Dieu ne nous a pas délivré, sur combien nous nous sentons désespérés ? Ou bien reconnaissons nous que Dieu est avec nous, travaillant à notre bien, prenant soin de nous à chaque instant ?

Ce qui nous habite quand nous pensons au moment ou notre douleur est la plus forte est critique. Notre état d’esprit détermine comment nous abordons les questions qui nous assaillent. Voici trois questions que je me pose souvent : (1) Comment Dieu peut être « pour moi » alors que je suis en train de souffrir ? (2) Comment Dieu peut-il utiliser ma faiblesse pour le faire le bien ? Et enfin (3) Quels bienfaits peuvent ressortir de ces moments ou la douleur est insupportable ?

1. Comment Dieu peut-il être ‘pour moi’ alors que je souffre encore ?

Parfois Dieu nous délivre miraculeusement quand nous l’implorons d’être soulagés, comme lors de la séparation de la mer rouge. D’autres fois il nous soutient comme Il l’a fait avec la manne dans le désert. Le sauvetage de la mer rouge a libéré les israélites, mais leur besoin de la manne les maintenaient dépendants de Dieu. En rassemblant la manne ils pouvaient difficilement oublier leur dépendance envers Dieu. Et si la plus grande bénédiction est Dieu lui-même alors peut-être que son soutien est un cadeau meilleur que la délivrance, car cela nous garde en communion constante avec Lui.

Prenons l’apôtre Paul, il à supplié Dieu de le délivrer de son épine dans la chair, au lieu de cela il a reçu la grâce, la grâce de supporter l’épine, la grâce d’être satisfait de sa faiblesse, grâce qui lui ferait traverser d’autres épreuves encore (2 Corinthiens 12.7-10).

Quand nous réalisons que nous pouvons dépendre de Dieu dans nos faiblesses, nous apprenons à lui faire confiance en toute chose. N’importe qui peut remercier Dieu pour une délivrance rapide d’une souffrance physique, mais nous L’oublions souvent avant même la prochaine crise. Mais quand il nous soutient quand nous éprouvons de la douleur, nous avons confiance qu’il est toujours avec nous.

2. Comment Dieu peut-il utiliser ma faiblesse physique pour le bien?

Nous pourrions penser que notre faiblesse physique nous empêche de porter un maximum de fruits mais c’est impossible. Nos faiblesses font parties du plan de Dieu pour nos vies, elles sont combinées à notre appel. Paul a pensé que son écharde était une entrave pour son ministère, mais Dieu savait qu’elle était la clé de sa force, elle a contraint Paul à être entièrement dépendant de Dieu. Quand nous sommes diminués et exténués, sans ressources personnelles, c’est à ce moment là que nous comptons totalement sur Dieu.

Et dans cette dépendance nous découvrons le pouvoir de Dieu passant à travers nous, le même pouvoir qui a ressuscité Jésus des morts (Ephésiens 1.19-20). Ce pouvoir nous permet de continuer quand nous avons envie d’abandonner, il démontre la gloire de Dieu et amène un changement durable. Parce que Paul a compté sur les vivres qui viennent de Dieu, il a plus apporté pour le royaume avec son épine que ce qu’il aurait pu sans celle-ci. Sa plus grande force résidait dans sa soumission à Dieu.

Même la plus grande force de Jésus s’est montrée au moment de sa plus grande faiblesse physique. Pendant son ministère Jésus a eu une forte influence sur les autres par ses actions, il a calmé la tempête avec une parole, nourrit cinq mille personnes avec un peu de poisson et de pain, chassé des démons, guérit des malades, ressuscité des morts. Il a bouleversé le monde.

Mais à la fin de son ministère, à partir du dernier repas, Jésus a permis aux autres d’agir sur lui : il a été emmené, fouetté et moqué, il a été battu et crucifié. Quand il s’est soumis à ses ravisseurs la foule a vu de la faiblesse plutôt que ce qui était réellement présent à savoir sa force et son pouvoir.

Juste avant ces terribles moments, Jésus a supplié Dieu d’écarter de lui la coupe de la souffrance. Mais c’est au travers de la soumission de Christ à la volonté du Père, soumission à la torture, aux abus physiques, portant sa propre croix, que Dieu à montré de la façon la plus stupéfiante son pouvoir et sa grâce.

3. Quels bienfaits peuvent venir des moments de douleur intense ?

Même quand nous avons expérimenté la grâce de Dieu au travers de nos souffrances, il est possible que nous nous demandions comment quelque chose de bon pourrait arriver alors que la douleur nous écrase. Pourtant de manière inexplicable ces moments peuvent faire parti de notre appel sacré. Nous pouvons soumettre notre douleur à Dieu en même temps que nous crions à lui, et nous pouvons l’implorer de nous soulager tout en Lui offrant notre souffrance comme un sacrifice.

‘’Peut-être que le sacrifice de louange lorsque nous souffrons et le cadeau le plus magnifique que nous pouvons lui offrir.’’

Peu de personne sur la terre verrons l’impact de notre adoration, et certains diront que notre souffrance est du gâchis. Peut-être que c’est du gâchis, tout comme la femme dont le parfum était ‘’gaspillé’’ (Marc 4.4). Elle a répandu le précieux parfum dans un geste d’adoration insensé, et son parfum s’est répandue partout. Ce n’était pas dans un but pratique, rien de concret n’a été fait, cependant l’impact de son geste apparemment inutile fera écho jusque dans l’éternité, car les saints se rappellent son histoire pour toujours.

Peut-être que notre offrande à Dieu dans notre agonie et notre faiblesse aura le même impact. Peut-être est-elle tout aussi précieuse, peut-être plus encore, au yeux du Seigneur que tout le travail que nous faisons ou que les autres font pour Dieu. Peut-être que le sacrifice de louange lorsque nous souffrons est le cadeau le plus magnifique que puissions lui offrir.

De ceci je suis sûre : aucun geste d’adoration envers Jésus ne sera perdu.

Article traduit avec autorisation, merci Luc !

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