Se souvenir, pour quel bénéfice ? (12/18)

Durant cet été 2023, nous allons faire une série d’articles autour de l’ouvrage « La vérité rendue visible » de Tim Chester, un livre qui a pour but de nous aider à mieux comprendre les sacrements (baptême, sainte cène) : bonne lecture et bon visionnage des vidéos accompagnant ces articles !

Si tu veux préfères cet article en format vidéo, c’est par ici.

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Se souvenir est important, nous l’avons dit dans notre article précédant. Mais concrètement, est-ce que se souvenir nous amène à changer ? La réponse est oui, est c’est ce qu’on va essayer de montrer dans cet article !

Une identité à bâtir

En fait, on l’oublie peut-être, mais se souvenir a un impact profond sur nous, pouvant nous changer en profondeur, et forger notre identité.

En 2 Samuel 22, alors qu’il est à l’aube de sa vie, David va réfléchir au chemin qui fut le sien lors de son temps sur la terre. Il écrit un magnifique Psaume décrivant son expérience.

Il rappelle comment « la terre fut ébranlé et trembla » lorsque le Seigneur descendit vers lui » (2 S 22.8). Il rappelle que « l’Eternel tonna dans les cieux et le lit de la mer apparut » (22.14). Et il se rappelle avec émotion que Dieu « [le] retira des grandes eaux » (22.17).

Mais en fait, à quels événements David est-il en train de faire référence ? Pour Tim Chester, ce que David est en train de décrire est tout simplement… l’Exode !

Et comme il peut le dire : « le moment le plus déterminant de la vie de David ne s’est pas produit de son vivant ! »

En fait, il explique que c’est comme si « David faisait partie du peuple qui fut sauvé durant l’Exode. Son existence a dépendu de ce moment ».

Comprenez bien : l’identité de David était intimement associée à celle de la nation d’Israël, et le souvenir de la façon dont Dieu avait agit pour son peuple des siècles avant lui imprégnait jusqu’à la manière même dont il voyait sa vie !

Et si on regardait en arrière ?

En fait, chaque génération devait s’approprier l’histoire des pères dans la foi l’ayant précédée, comme si eux-mêmes avaient vécu ces événements.

Et cela est confirmé par la Haggadah juive ; texte cité à chaque célébration de la Pâque, dans lequel il est dit qu’ « au sein de chaque génération, chaque individu doit se considérer comme s’il avait personnellement quitté l’Égypte ».

L’Exode, et la confirmation de ce principe

En Exode 12.26-27, Moïse donne des instructions sur la commémoration de la Pâque, et il ajoute une instruction qui doit accompagner le signe :

« Et lorsque vos enfants vous diront : que signifie pour vous cet usage ? Vous répondrez : c’est le sacrifice de Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui est passé par-dessus les maisons des enfants d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa l’Egypte et sauva nos maisons » (Ex 12.26-27)

Regardez ce qui se passe : un signe doit être accompli, et une parole doit l’accompagner, pour rappeler l’histoire de l’Exode aux générations futures.

Et Moïse dit de raconter aux générations futures comment Dieu « sauva [leurs] maisons » (Ex 12.27), pour les associer à cette histoire.

Moïse veut que des siècles après ces événements, les membres du peuple puissent se sentir participants de cette histoire !

Et si on faisait notre cette histoire ?

Et pour nous chrétiens, nous devrions nous souvenir que nous passons par une expérience similaire !

Nous croyons et nous souvenons aussi souvent que possible que Jésus est mort, a été enseveli, et est ressuscité. Et lorsque nous passons par les eaux du baptême, ces événements passés prennent place dans le présent, alors que nous reconstituons physiquement les différents moments de cette histoire : dans notre baptême, nous rappelons que nous sommes morts à notre ancienne vie et unis au Christ, et nous sommes ensevelis sous l’eau, avant d’émerger pour mener une vie nouvelle.

En cela, nous nous identifions au chemin suivi par notre Seigneur, pour nous approprier cette histoire du salut.

Ainsi, comme le dit notre auteur : « nous reconstituons l’histoire à travers le baptême, pas uniquement pour nous en souvenir, mais également pour nous l’approprier ».

Nous sommes donc intégrés à cette histoire du salut, et c’est ce que les deux sacrements nous rappellent avec puissance !

« De la même manière, lorsque nous reconstituons dans la sainte cène le récit de la croix, cela devient notre histoire et notre identité. Nous sommes morts avec Christ, et nous ressusciterons avec lui »

Conclusion 

En résumé, le signe du sacrement nous parle des promesses de Christ accomplies pour nous et pour nos pères dans la foi, et ce souvenir des promesses de Christ forge en retour notre identité.

Que le Seigneur puisse nous donner de nous sentir toujours plus membres et participants de cette merveilleuse histoire  !

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Colin C.

Colin, 19 ans, Étudiant à Sciences-Po Lyon et à la faculté de théologie Jean Calvin. Amateur de sport, de musique... et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la question de Dieu !

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