Conclusion : Et si on réenchantait le monde ? (18/18)

Durant cet été 2023, nous allons faire une série d’articles autour de l’ouvrage « La vérité rendue visible » de Tim Chester, un livre qui a pour but de nous aider à mieux comprendre les sacrements (baptême, sainte cène) : bonne lecture et bon visionnage des vidéos accompagnant ces articles !

Si tu veux préfères cet article en format vidéo, c’est par ici.

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On arrive à la fin de notre série… et on espère que ça a pu être édifiant !

Chester termine sa série sur les sacrements avec un appel qui nous est adressé, hommes et femmes du 21e siècle :

Prenons le temps d’être tout à nouveau émerveillé par ce que Dieu accomplit pour nous.

Homme moderne ou Homme de l’ancien temps ?

Il nous faut comprendre que notre vision du monde dépend en grande partie du siècle dans lequel nous nous situons.

Les hommes du Moyen Âge avaient un sens aigu des réalités du monde spirituel, ce qui pouvait les conduire à spiritualiser à l’excès.

Les hommes de la modernité vivent dans un monde profondément rationaliste et démystifié.

Nous qui vivons dans ce monde moderne, notre manière de pensée en est grandement influencée, qu’on le veuille ou non. On est plus à l’aise de se remémorer de ce qu’à fait Jésus en sa mort à la croix, que de communier spirituellement avec le Seigneur. On serait plus à l’aise si le Seigneur nous avait demandé de répéter des paroles et non des actes pour être greffé à l’Eglise.

Notre culture n’y est sûrement pas pour rien, et tout cela nous empêche bien souvent d’entrer dans la compréhension des sacrements tel que nous l’avons présentée dans cette série d’articles.

Réenchanter le monde

Enfin, et en guise de conclusion, une difficulté majeure qui nous empêche peut-être de nous délecter des sacrements est une vision désenchantée du monde.

Comme l’explique le théologien Gavin Ortlund dans un livre d’apologétique :

« L’Occident moderne est marqué par un profond sentiment de perte de transcendance et de certitude – un sentiment de désenchantement, comme si la vie avait été vidé de sa gloire et de son sens d’antan » (1).

C’est ce sens de la transcendance qui manque cruellement, et que nous devons apprendre à cultiver.

Dieu utilise bien des choses matérielles (pain, vin, eau) pour nous témoigner de réalités spirituelles (union à son peuple, communion avec Jésus). Même si cela peut nous sembler étrange, il est bon de chercher à comprendre en quoi cela est beau et bon.

Vers une compréhension de l’unité dans nos églises ?

Il est intéressant de voir l’objectif de Calvin à la fin de son Petit Traité sur la Cène. En écrivant le petit texte retranscrit ci-dessous, il espérait obtenir l’adhésion de tous les protestants, pour aboutir à une forme d’unité. Gageons que l’on puisse petit à petit s’en approcher !

« Nous confessons donc tous d’une bouche, qu’en recevant avec foi le sacrement, selon l’ordonnance du Seigneur, nous sommes vraiment faits participants de la propre substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Comment cela se fait, les uns peuvent mieux le déduire et plus clairement l’exposer que les autres. Si bien que, d’une part, il nous faut, pour exclure toutes les folies charnelles, élever les cœurs en haut vers le ciel, ne pensant pas que le Seigneur Jésus soit abaissé au point d’être enfermé sous un élément corruptible. D’autre part, pour ne pas amoindrir l’efficacité de ce saint mystère, il nous faut penser que cela se fait par la vertu secrète et miraculeuse de Dieu, et que l’Esprit de Dieu est le lien de cette participation qui, pour cette raison, est appelée spirituelle ».

Conclusion

En cette fin de série, ma prière est donc que nous puissions nous laisser émerveiller tout à nouveau par notre Dieu, et par les moyens de grâce puissants qu’Il nous a donnés : que toute la gloire Lui revienne, pour les siècles des siècles !

(1) : Traduction libre de l’ouvrage de G.Ortlund ; « Why God Makes Sense in a World That Doesn’t »