On avance ou on recule ?

En cette année d’élection, la politique sera forcément un sujet d’actualité. Que devons nous en penser en tant que jeunes chrétiens ? Des débuts de réponses et des idées en vrac, et tout ça en trois articles.

Alors nous sommes appelés à faire intervenir notre conviction forte que Jésus est Seigneur avec qui nous élisons en tant que régents de cette Seigneurie dans notre contexte (pour parler simplement : le Président de la République). Nous avons aussi parlé de l’incapacité des partis actuels à recevoir notre plein assentiment, mais que Dieu merci, nous sommes sauvés par grâce : notre conviction venant de Dieu est suffisante pour nous permettre de décider entre les différents partis, sans avoir à craindre la colère de Dieu. C’est pour la liberté qu’il nous a libérés. Ainsi, vivons libres ! Vivons responsables et reconnaissants, mais vivons libres !

Maintenant, nous allons aborder très brièvement un sujet qui a l’air d’avoir beaucoup touché les générations passées, mais qui, semble-t-il, est moins présent aujourd’hui. Il pourrait cependant refaire surface, donc il est important pour nous de voir quelques points, sur la notion du traditionnel et de l’innovateur.

Etre chrétien a longtemps été synonyme d’être traditionnel. Cela est-il biblique ?

Je pense qu’il y a des valeurs que le Chrétien doit soutenir. La tradition n’en est pas une. Aucune société, ancienne ou moderne, n’a été, ni ne sera jamais parfaite, jusqu’à la nouvelle terre que nous attendons. Ainsi, il n’y aucune valeur en soi à soutenir ce qui est ancien, traditionnel, ou « normal ». Ce qui vaut la peine d’être défendu est ce qui est biblique.

Le chrétien, dans ce sens, est toujours en train de réformer sa société, de la transformer, pour qu’elle ressemble plus à Christ. Que ce soit les valeurs puritaines du XIXè siècle anglais, la société moyen-âgeuse, Israël au temps des rois ou des juges ou la Bible-belt du XXIè siècle, il n’y a pas de société qui ait été digne d’être modelée ou digne qu’on se languisse après ses valeurs aujourd’hui en France.

Le chrétien doit-il donc chercher une course effrénée à la modernité ?

Là encore, la réalité reste que moderne ne signifie pas meilleur. Il y a bien des choses de civilisations anciennes que nous ferions bien de redécouvrir aujourd’hui en France. D’un autre côté, notre société contemporaine reconnait des valeurs qui auraient apporté un petit peu de fraicheur à toutes ces époques mentionnées ci-dessus.

La réponse, finalement, à toute question de société, doit-être : qu’en dit la Bible ? Lorsque comprise dans son contexte, la Bible a un mot à dire sur tout système de pensée politique. Il est important qu’en tant que chrétiens nous sachions nous servir de la Parole pour comprendre les temps dans lesquels nous vivons et, plutôt que de laisser notre lecture de la Bible être influencée par ce siècle, de laisser notre lecture de la Bible influer sur le monde qui nous entoure, pour le transformer, lui permettre de refléter toujours plus son image.

Ainsi, nous ne sommes ni traditionalistes, ni avant-gardistes. Nous voulons être bibliques.

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Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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21 Commentaires

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  • Nathan,

    Je te rejoins dans ce que tu as écrit. Il faut être biblique. C’est pour cela que je recommande le livre de Shane Claiborne qui essaie d’aborder le débat sous un angle biblique. http://www.amazon.com/Jesus-President-Politics-Ordinary-Radicals/dp/0310278422

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  • Oh, qu’il est bon ce livre ! Tout ce que Shane Claiborne écrit, je le recommande en général…

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  • Oh, j’aime tellement ce livre. D’ailleurs tout ce que Shane Claiborne écrit m’inspire énormément… « Vivre Comme un Simple Radical » est mon livre de chevet (The Irresistible Revolution, en Anglais)…

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  • Oui sans vouloir être polémique, je ne suis pas convaincu que Shane Claiborne soit toujours biblique. Une citation du blog de Challies sur Shane: »Sa théologie est une synthèse incohérente qui peut être décrite comme anarchisme pour les jeunes mécontents de la classe moyenne américaine ». Malheureusement, le terme « biblique » si il n’est pas définit précisément peut vouloir tout dire.

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  • Salut Maxime. Tu as tout à fait raison lorsque tu dis que « biblique » peut vouloir tout dire. Et franchement, Claiborne n’est pas biblique. Mais Tim Challis non-plus. Ni Piper. Ni Grudem. Ni Carson. Ni Tim Keller. Et surtout pas moi… Comme le disait Tom Wright au début d’un séminaire où il enseignait : « Il y a des points sur lesquels je ne suis pas biblique. Mais si je savais quels étaient ces points, je changerais mon opinion dessus. » De définir ce qui est biblique est difficile.

    Mais je pense qu’en ce moment, on est face à deux gros courants de personnes, que, globalement, je trouve bibliques. Il y a ceux que j’appelle les particularistes et ceux que j’appelle les panoramistes. Les particularistes sont ceux qui, globalement, ont une approche assez traditionnelle de la théologie évangélique, baptiste, presbytérienne ou réformée (Reformed). Leur point fort est l’exégèse. Ils vont jusqu’au bout de l’enseignement sur un passage donné, en retirent autant de moelle qu’ils n’en peuvent et le font avec beaucoup de rigueur grammaticale. Je pense à Piper. Je pense à Grudem. A Carson. A DeYoung. Globalement à la Gospel Coallition, avec quelques exceptions, et quelques personnes que j’y rajouterai. Ces personnes là sont bibliques, d’après moi. Pas parfaitement bibliques, mais elles font l’effort honnête devant Dieu de l’être.

    Il y a ensuite les panoramistes. Ceux qui se concentrent plus sur le narratif global de la Bible, et comment les passages plus particuliers peuvent informer leur compréhension de la narrative générale. Je pense à Tom Wright, à Chris Wright, à Francis Chan, à Tony Campolo etc… Avant d’être des exégètes, ce sont des biblistes. Shane Claiborne tombe à fond dans cette catégorie là. Il a compris ce que Dieu fait globalement et l’esprit qu’il véhicule dans sa Parole, et il applique cette compréhension à sa lecture de textes particuliers. Je trouve personnellement que Claiborne est extrêmement biblique. Il a un amour pour la Parole. Il la connait, la comprend et l’applique. Il se concentre sur d’autres choses que ce que voudrait peut-être Chaliis (qui est à fond dans la ligne particulariste). Mais Claiborne lit la Bible à la lumière de la Bible, pas à la lumière de ses lubies. Il en tire parfois des conclusions différentes que Carson. Mais il cherche l’Esprit du texte, et il a raison. Pas raison à 100%. Mais il a une approche juste.

    Je ne favorise pas les panoramistes. Piper m’inspire autant que Claiborne, et « Prendre Plaisir en Dieu » est mon autre livre de chevet. Piper m’instruit sur le premier et le plus important de tous les commandements, mais Claiborne m’instruit sur le second qui lui est semblable…

    Ce que je préfère par dessus tout est la capacité à avoir un pied dans les deux. De voir, de comprendre l’histoire globale du salut. Mais de voir, à la lumière de cela, qu’est ce qu’une exégèse grammaticale d’un texte peut nous faire comprendre. Donc mes références absolues sont des personnes qui font un peu des deux, comme John Stott, J.I. Packer et surtout Terry Virgo… Sans parler de Jean Calvin ! On pourrait aussi sans doute ajouter Henri Blocher à cette liste, même s’il penche plutôt côté particulariste…

    Voilà en tous cas mes pensées sur ce que ça veut dire d’être biblique. Vous en pensez quoi?

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  • Sur ce point là je soutiens Maxime à 300 %.

    Shane Claiborne = évangile social/activiste

    Faux évangile, point barre.

    Je répondrai plus en détails dès que j’aurai le temps, mais il y a beaucoup de choses à redire sur ton argumentaire ainsi que sur ton analyse des différents « camps ».

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  • Clairement pour beaucoup Claiborne est libéral. Mais est-ce libéral signifie non biblique? Dans certains cas oui, mais justement sur le sujet abordé dans cet article, je pense que Clairborne a une approche profonde et biblique. Je sais pas si vous avez lu le livre mais j’adhere. Concernant « The Irresistible Revolution », je suis plus sceptique, c’est sur que dans ce livre là, il y a une tendance « anarchiste », qui fait beaucoup penser à ce que projette les libéraux.

    Pour répondre à Jonathan, l’Evangile est social en soi donc dire que ceux qui accentue leur thème sur le social est un faux évangile, c’est exagéré. Claiborne parle beaucoup du côté social de l’Evangile mais prêche surtout l’Evangile (et j’ai lu la majorité de ses bouquins). Il prêche Evangile et agit social. Tout comme Francis Chan, regarde son ministère actuel à San Francisco, il est beaucoup impliqué avec San Francisco City Impact, pourtant on ne le catégorise pas en tant que libéral.

    Aux Etats-Unis, au début du 20e siecle, Walter Rauschenbush qui est considéré comme le père fondateur de l’Evangile social était critiqué par les conservateurs parce qu’il prêché social et ne s’activait que socialement. De l’autre côté, il y avait aussi Dwight Moody qui prêchait l’Evangile mais était très actif niveau social aussi. C’est là que réside la difference entre ceux qui ont un Evangile basé sur la Parole et qui agit selon la Parole, et ceux qui ne preche et n’agit que selon le côté socialiste de l’Evangile.

    En conclusion,

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  • @Nathan

    Tu as tout à fait raison lorsque tu dis que « biblique » peut vouloir tout dire. Et franchement, Claiborne n’est pas biblique. Mais Tim Challis non-plus. Ni Piper. Ni Grudem. Ni Carson. Ni Tim Keller. Et surtout pas moi… Comme le disait Tom Wright (…)

    On joue tout de même un peu sur les mots, je ne pense pas que Maxime employait le terme « biblique » comme synonyme de « perfection doctrinale absolue »… La question est de savoir si le discours de Claiborne découle d’interprétations sérieuses et d’une bonne compréhension de l’évangile, sans avoir omis ou relégué au second plan ce que le Nouveau Testament affirme être « de première importance ». D’après ce que j’ai pu lire et entendre, c’est loin d’être le cas.

    Mais je pense qu’en ce moment, on est face à deux gros courants de personnes, que, globalement, je trouve bibliques. Il y a ceux que j’appelle les particularistes et ceux que j’appelle les panoramistes

    Mettre tout le monde dans le même panier et affirmer que tous sont bibliques à leur façon n’a pour moi pas grand sens… D’ailleurs, placer Francis Chan et Claiborne dans la même catégorie est simplement impensable. Il n’a rien en commun avec Claiborne, sa passion pour la justice sociale part d’une conception équilibrée de l’évangile, tout comme David Platt. Attention à ne pas sacrifier une théologie saine sur l’autel du transformationisme culturel (« rachetons le monde et transformons notre société pour Jésus »). Ce n’est pas parce que le discours de Shane résonne à vos oreilles que l’ensemble de sa théologie est pour autant biblique.

    L’idée selon laquelle les néo-réformés que tu cites passeraient à côté du plan narratif global est d’après moi totalement injustifiée. Je suis un peu triste de lire ça ici, c’est plutôt le genre de réflexions qu’on trouve depuis quelques mois sur les blogs émergents, une perception largement propagée par des livres comme le « King Jesus Gospel » de Mcknight.

    Sous prétexte que les néo-réformés mettraient davantage l’accent sur le salut, la vie, mort et résurrection de Jésus et son sacrifice expiatoire, alors ils ne comprendraient rien au plan global et ne feraient que se concentrer bêtement sur les détails. Selon moi il n’y a rien de plus faux, une caricature grossière ou une ignorance de ce que des gens comme Carson, Keller ou Piper peuvent réellement écrire et prêcher. La méta-narrative n’est absolument pas ignorée, ils considèrent simplement que le point culminant du plan biblique est effectivement la rédemption d’un peuple, en découle ensuite le renouvellement global de toutes choses.

    La conception particulière de la méta-narrative biblique d’un NT Wright ou Mcknight est la conséquence directe des points de divergence théologiques qu’ils peuvent entretenir avec les néo-réformés, elle est davantage façonnée par leur désir de déplacer le focus de l’individu vers la communauté que par une incroyable perspicacité ou des révélations bibliques fulgurantes. Cette compréhension n’est en aucun cas « meilleure » selon moi.

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  • Salut Jonathan. Merci pour ta réponse claire et argumentée paisiblement.

    Là où je pense qu’on fait fause voie (entre autres) est dans la concentration sur ces histoires de camp (néo-réformés, émergents etc.), parce que quand je plaçais Francis Chan (qui est plutôt néon-Reformed) avec Claiborne, les deux Wright et co, ce n’était pas pour dire qu’il était plutôt Émergent, mais plutôt panoramiste. As-tu lû ses livres ? Écouté ses prédications ? Il n’est pas forcément exégète, mais bibliste. Et Piper, Carson et Keller ont bien compris la méta-narrative, mais ils se concentrent plus sur l’exégèse. Donc je ne dis pas qu’ils passent à côté. Je dis juste qu’ils penchent plutôt vers une théologie fondée sur le fait de creuser un texte à fond, alors que d’autres fondent plus leur théologie sur la meta-narration, et je pense que les deux approches se justifient, qu’elles se complètent, et que nous devons trouver un équilibre entre exégèse et théologie biblique, où les deux informent avec puissance notre lecture des Écritures.

    Je ne suis pas libéral. Je ne pense pas que Claiborne, NT Wright et certainement pas Chris Wright le soient non plus. MacLaren j’ai déjà beaucoup plus de mal et Rob Bell aussi dans l’ensemble… Claiborne va dire des trucs contre les Chrétiens conservateurs. C’est facile de se braquer en lisant ça. Mais dans son contexte, il y a énormément de maux dans le « hard-fundamentalism » dans la partie du monde où il a grandi… Et pour moi, je ne vais pas me battre pour l’Eglise Évangélique le jour où elle ne reflète plus les valeurs du Christ. Et dans certaines parties du monde, il y a des Églises Évangéliques où je ne mettrai pas les pieds parce qu’ils sont passés à côté de l’essentiel.

    Mais bref. Tout ça n’est qu’histoire de camps. Je ne veux être ni de Piper (même si beaucoup de mes amis me considèrent comme un « Piperite » fini). Je ne veux pas être de Claiborne (même si j’ai surkiffé tout ce qu’il a écrit). Je veux être de Jésus. Je veux être biblique.

    Terry, j’aime beaucoup ce que tu dis sur l’Evangile social. Moi je pense que l’Evangile EST social. Le projet de Dieu est de ramener toute chose en conformité à son Royaume, qui est déjà etabli dans les lieux célestes, et qu’il veut établir sur la terre au travers de son Église. Cela veut principalement dire de restaurer la relation avec Dieu, d’avoir le ministère de la Réconciliation, avec le message de première importance que Christ est mort conformément à la loi, qu’il a couvert mes fautes quand je ne le méritais pas et qu’il a fait de nous des enfants adoptés, comptés justes par son sacrifice. Mais lorsque je prie pour les malades, que j’oeuvre contre la pauvreté, l’injustice, comme le faisaient les apôtres, ce n’est pas juste pour voir des conversions. Oui, des conversions s’en suivaient, mais il n’est dit nulle part qu’ils guérissaient des malades comme une sorte de truc qui feraient que les gens se convertissent. Le but était de commencer à vivre sur Terre le Royaume que Christ a instauré et accompli dans le cieux, dans l’attente de son retour pour amener toute chose à la perfection. Le meilleure façon d’aimer les gens est de leur parler de Jésus. Mais en tant que mari, je ne vais pas juste me contenter de la meilleure façon de dire à ma femme que je l’aime, mais je veux lui dire de toutes les façons possibles, en faisant très attention de toujours garder en tête et en premier plan sa façon préférée de lui exprimer mon amour. Ne tombons pas dans l’excès inverse de ceux qui ont prêché un Évangile exclusivement social.

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  • Hello Nathan,

    J’avais ajouté un autre long commentaire juste avant l’autre mais il n’apparait pas… très frustrant.

    Enfin bref, pour faire court :

    Il me semble aussi que tu tentes de créer une fausse dichotomie panoramiste/exégète qui n’a simplement pas lieu d’être, uniquement pour tenter de rationaliser inconsciemment tout ça et ainsi pouvoir accepter les conceptions des deux « camps », même si elles se contredisent au niveau le plus fondamental.

    Je pense que tu auras compris que je me situe davantage dans une perspective semblable à celle développée par DeYoung et Gilbert dans « What is the mission of the church? », en particulier sur la question de la relation entre l’église et le « renouvellement de toutes choses ». De ton côté, tu te places sur une trajectoire transformationiste hardcore donc je comprends que tu embrasses goulûment tout ce que prêche Claiborne & co.

    Lorsque je faisais référence à « l’évangile social », je n’étais pas en train de nier le fait que l’évangile ait des implications sociales, je faisais allusion de façon spécifique à ce simulacre d’évangile qui limite implicitement la Bonne Nouvelle à la seule lutte contre les injustices sociales, en reléguant au second plan l’essence de l’évangile présenté de façon explicite et non-équivoque dans le NT. D’après moi, affirmer que l’évangile « EST social », c’est simplement confondre l’évangile lui-même avec ses effets et ses répercussions secondaires.

    (Dans le commentaire qui n’apparait pas, je disais également qu’aucun de ceux que tu cites n’était pas « libéraux » au sens théologique du terme, donc sur ce point là on est d’accord)

    D’autre part, l’argument qui tend à dire que Jésus et les apôtres ne guérissaient pas les malades en vue de leur « conversion » est bibliquement très discutable. C’est bien plus compliqué que ça, mais je n’ai ni le temps ni la place pour développer ma réfutation ici. Je crois d’ailleurs que cette question est brillamment traitée par DeYoung dans son livre.

    Pour en revenir à Claiborne, non je n’ai pas lu ses livres mais je connais bien ses prédications (vu énormement de choses sur Youtube). Tout comme le font remarquer les critiques que l’on peut trouver sur les sites théologiquement solide (9marks, TGC & co), il me semble absolument évident que ce qu’il prêche n’est rien d’autre qu’un évangile social, avec une touche de nouveau monasticisme, d’anarchisme chrétien et de théologie de la libération. J’ai un peu de mal à saisir comment on peut être « Piperite » et ne pas s’en rendre compte immédiatement, mais si tu penses que tout ceci est compatible avec une théologie saine, c’est ton droit. J’estime pour ma part que ces conceptions sont futiles, naïves et totalement opposées à l’évangile.

    Et sans vouloir juger sur l’apparence, afficher un look pareil avec des grosses locks de rasta et des tenues décalées démontre tout de même un certain manque de maturité – ressentir encore le besoin de faire passer un message par son look comme un adolescent… (je suis métisse et j’aime le reggae, donc je ne dis pas ça avec une posture de fondamentaliste idiot, en soit ça ne me dérange pas plus que ça)

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  • Wow! bonjour la taille de vos commentaires vous avez écrit pleins de choses. Je vais essayer d’être court!

    Après un peu de réflexion, voilà ce que j’entends par le terme « biblique ». Je suis conscient que ce n’est pas la définition la plus précise et qu’elle reste simpliste mais voilà où j’en suis dans ma réflexion pour le moment: A partir du moment où nos yeux sont enlevés de la croix de Jésus-Christ, lorsque l’évangile et le salut deviennent secondaires, lorsque l’homme est au centre de la foi, alors je pense que nous ne sommes plus « bibliques ».

    En ce qui concerne Claiborne, je pense que sa motivation est de faire le bien pour la société mais qu’il met un accent particulier sur une application de l’Evangile plutôt que sur l’Evangile. Même si c’est vrai que nous sommes supposés donné un avant goût du Royaume de Dieu sur terre en tant que communauté chrétienne, nous devons rester réaliste quand à la portée de nos actions et nous souvenir que seul l’acte de Jésus-Christ et son retour est capable de remédier à tous les problèmes de ce monde (cela ne veut aucun cas dire que nous devons rester passif en tant que chrétien). Biensûr que l’Evangile est social mais ce n’est pas sa première fonction!

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  • @Jonathan. Merci pour tes remarques. En revanche, je trouve que le bouquin de deYoung et Gilbert est vraiment surcoté à mon goût. Un auteur de la Gospel Coalition, Ed Stetzer, qui est un missiologue sérieux (contrairement à deYoung, qui lui aussi pour le coup me paraît souvent immature et il me gêne dans le sens où il écrit plus de trucs « contre » des choses que « pour » des choses) a écrit cette revue du bouquin dans Themelios : http://thegospelcoalition.org/themelios/review/what_is_the_mission_of_the_church_making_sense_of_social_justice_shalo

    À mon goût il est presque un peu méchant dans la revue, et on a presque l’impression qu’il met une fessée à deux petits garçons, mais dans le fond il fait preuve de beaucoup de justesse.

    Stetzer n’est pas le seul de TGC à être mal à l’aise avec l’étroitesse de DeYoung et Gilbert : les questions posées par Trevin Wax sont super pertinentes : http://thegospelcoalition.org/blogs/trevinwax/2011/11/08/5-nagging-questions-about-deyounggilberts-mission-of-the-church/
    Et : http://thegospelcoalition.org/blogs/trevinwax/2011/11/15/more-questions-but-less-nagging-on-the-mission-of-the-church/

    Puisqu’in parle de blogs solides, un blog que je recommanderais vivement pour des positions intéressantes sur toutes sortes de sujets est le blog de théologie de mon union d’Eglises : whatyouthinkmatters.org Attention toutefois : perspective charismatique (je ne sais pas de quel persuasion vous êtes sur les choses de l’Esprit…) !

    Bien sûr la croix est au premier plan. Claiborne s’accorderait à le dire aussi. Mais de ne voir que le premier plan est bien. De voir aussi le second plan avec tout ce qu’il a de valeur est mieux ;-)

    Vraiment content qu’on puisse avoir ce débat les gars! Continuez à pousser votre réflexion, je tâcherai de continuer à pousser la mienne, et gardons la Gloire de Dieu en tête lorsque nous écrivons toute chose.

    Peace,

    Nathan

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  • Salut Nathan,

    Merci beaucoup pour le lien de la longue review d’Ed Stetzer, je vais étudier ça, je l’avais manqué :)

    Désolé si mes posts avaient l’air un peu « méchants » ce n’était pas du tout mon intention (toujours un peu difficile de faire passer le ton désiré dans les commentaires d’un blog). Et ce doit être le seul sujet sur lequel on est pas totalement d’accord !

    Merci pour le lien NewFrontiers (j’allais dans une de leurs églises donc je connaissais déjà celui-là)

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  • Vu que j’ai commence cette discussion, j’aimerais egalement la « conclure », non pas qu’ayant commence me donne le droit mais j’aimerais partage une derniere idee. Il faut remettre les choses dans son contexte, le but pour lequel j’ai voulu partage le livre de Shane Claiborne « Jesus for President » s’adressait specifiquement a cet article concernant l’actualite politique. En aucune maniere, il s’agissait de commencer un debat entre qui est biblique ou pas, ou sur l’aspect social de l’Evangile. Comme dans notre hermeneutique, parfois il faut savoir remettre les choses a leur place et non extrapoler. Lisez plutot le livre et vous aurez une plus grand clarte sur ce que je voulais dire.

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  • Intéressant les gars, mais je croyais qu’on était sur un blog pour ados :-p Par manque de temps (priorité), je ne participe pas au débat, mais c’est très intéressant. Les bonnes questions sont posées. Keep it coming.

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  • Et alors Tim, les ados ne s’intéresseraient pas à la théologie ? ;-P Mon témoignage perso est que j’avais lû « Théologie Systématique » de Grudem avant les 18ans et j’ai kiffé…

    Jonathan, je ne t’ai pas du tout trouvé méchant, au contraire ! Merci pour le ton employé par chacun au cours de cette discussion, marce que c’est vrai que sur les blogs on peut très vite :
    – mal comprendre l’autre, à cause de l’absence de « ton » et de « gestuelle » lorsqu’on s’exprime à l’écrit.
    – tomber dans un mode confrontationel par l’absence de vraie redevabilité lorsqu’on est face à un écran plutôt que face à une personne.
    Et là pour le coup, j’ai trouvé que l’argumentaire était solide, ancré mais irénique. J’aimerais voir plus de ça autre part sur la toile, et surtout de la part des chrétiens. Nous sommes le sel de la terre, et c’est bon quand internet parait plus salé grâce aux commentaires pleins de grâce.

    Terry, merci d’avoir reclarifié la chose!

    Par curiosité, Jonathan, dans quelle Église NFF étais-tu?

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  • No problem Nathan :)

    (pour répondre à ta question : j’allais à ChristChurchLondon, dans le centre de Londres)

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  • Nice !

    David Stroud vient assez souvent à notre Église à Paris. Ça a dû être chouette ChristChurch… Mais sans vouloir relancer le débat, David Stroud a une vision assez holistique de la mission, non ? Tu t’y es retrouvé ou pas vraiment ?

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  • @Nathan – l’âge des personnes qui laissent des commentaires : 23-25 ans ?

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  • Ouais, t’as raison je crois. Comme quoi, ce que je dis ici est peut-être vrai (http://www.larebellution.com/2012/02/10/nathan-24-ans-normal/)

    Peut-être qu’on a 10 ans de retard sur notre « développement spirituel normal ». A moins qu’on ne poste ici pour encourager les ados à le faire, et montrer l’exemple, mentorer, encourager, édifier…

    lol, merci Tim, tu me ramèneras toujours dans le droit chemin!

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  • @Nathan – Ouai, très clairement. D’ailleurs on sent l’énorme influence de la « Kingdom theology » made in Vineyard dans les églises NFI.

    Comme tu t’en douteras, sur ce point là c’était pas spécialement ma tasse de thé :)

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