La souffrance imméritée 1/2

Job est un livre de l’Ancien Testament qui peut sembler mystérieux. Satan demande à Dieu s’il peut détruire toute la richesse, santé et famille de Job afin de démontrer que Job honore Dieu uniquement pour ce qu’il lui donne. Job perd tout ce qu’il possédait et il est plongé dans une souffrance terrible. Que signifie cette épreuve douloureuse dans la vie de Job ?

1. Dieu est souverain

Le début du livre campe le décor. Job est un homme riche et prend soin de sa famille, et par-dessus tout, il révère l’Eternel (Job.1:5). Il y a une sorte de réunion d’êtres célestes avec Dieu (Job.1:6), et Satan se joint aussi à eux. L’Eternel confirme Job (Job.1:5) en disant qu’il est son serviteur fidèle et qu’il s’écarte du mal (Job.1:8). Satan dit à Dieu que son serviteur l’honore à cause des bénédictions matérielles qu’il lui a donné v. 11 : « Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudira en face. ». Puis Dieu permet à Satan de toucher à ce que Job possède, mais il lui donne des limites : il n’a pas le droit de toucher à la vie de Job (Job.1:12). Satan agit et Job perd ses enfants, son bétail, ses serviteurs. Alors Job déchire son vêtement, se rase la tête, se prosterne par terre et dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni ». Le narrateur précise que Job ne pécha pas et n’attribua rien de scandaleux à Dieu à la fin du chapitre 1.

Que pouvons-nous donc constater? À la suite de cette lecture, certains pourraient affirmer que Dieu est un être cruel et qu’il laisse le monde entre les mains de Satan, afin de détruire l’humanité. Mais non, absolument pas ! Dieu est au ciel, il reste souverain en tout temps. Le diable est limité par Dieu, il demande la permission mais il n’a pas le droit de toucher à la vie de Job. Enfin, Job perd presque tout ce qu’il avait, et affirme que le nom de l’Éternel est béni. Satan a perdu son pari.

Dans la suite du récit, Satan demande à Dieu de lui enlever sa santé. Il affirme que Job maudira Dieu en face si la maladie le fait souffrir. La situation se répète, mais cette fois-ci, Satan frappe Job d’un ulcère malin, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. Même la femme de Job, qui est toujours en vie, lui dit de ne plus s’entêter à honorer Dieu : « Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et meurs ! » (Job.2:9) Job se retrouve donc seul, abandonné et malade sans personne pour le soutenir. Le narrateur précise que Job ne pèche point par ses lèvres, il demeure attaché à Dieu dans sa détresse !

2. Les mauvais amis

Trois amis viennent visiter Job, il ne peuvent même pas le reconnaître tant sa maladie le défigure, et ils pleurent. Puis il commence un long dialogue entre Job et ses trois amis pendant les trente-six chapitres suivants. Job commence par des plaintes très profondes et maudit le jour de sa naissance. Puis ils tentent de comprendre sa souffrance, de poser des mots dessus et surtout d’expliquer pourquoi Dieu a envoyé ces malédictions sur Job et sur sa maison. En réalité ses amis semblent ne pas comprendre Job et ils cherchent plus à expliquer ses malheurs par une « logique », plutôt que de prendre Job dans leurs bras et de pleurer avec lui. Ils affirment chacun leur tour que Job a sûrement dû commettre un péché. Selon eux, c’est la seule explication plausible pour laquelle Job souffre.

Les chapitres sont longs et les amis de Job semblent tourner en rond dans leurs raisonnements. Job tente à chaque fois d’expliquer qu’il a honoré Dieu par sa vie. Dans son commentaire, Don Carson écrit qu’il est dramatique d’appliquer sèchement une logique de conséquence lorsqu’une personne est en train de vivre des temps difficiles. Il est vrai que les proverbes affirment que l’homme récolte ce qu’il sème par exemple. Ce que nous faisons peut avoir un impact sur nous et avoir des conséquences. Il est cependant absolument faux d’affirmer qu’un malheur arrive nécessairement à cause d’une mauvaise action qu’on a faite. Nous vivons dans un monde qui a été brisé par le mal. Les souffrances et l’injustice nous touchent et sont observables autour de nous. Jésus-Christ, le Fils de Dieu et seul homme parfait a lui-même souffert du mal en venant sur cette terre. Il n’avait pourtant pas commis de mal.

Les amis de Job ne savent pas bien prendre soin de Job, ils n’acceptent pas que Job se dise juste et intègre devant Dieu. Ils sont incapables de voir Dieu comme un être bon, bienveillant et plein de grâce. En réalité, ils sous-entendent que la souffrance imméritée est impossible et la grâce inexistante ; ils révèlent ainsi qu’ils ne connaissent pas vraiment le Dieu de la Bible.

Suite à venir !

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Sarah-Line K.

Sarah-Line, 22 ans, est étudiante en allemand. Elle est membre de l’église Saint Lazare à Paris.

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