Mon seul abri (3/3)

 

Crédits photo : nationalgeographic.com

Post de Christelle A., 24 ans, étudiante à Grenoble. La première partie de la série, qui est un poème, se trouve ici. Et la deuxième partie, où Christelle raconte le début de son témoignage ici.

Les chimios sont mon pire cauchemar. Je souffre énormément. Je vomis toute la journée, souvent sur moi. Je suis presque toujours clouée au lit, souvent sans avoir la force de faire autre chose que d’attendre que le temps passe. Tout est effort. Je ne peux me nourrir que très rarement à cause de la douleur. Des aphtes courent tout le long de mon tube digestif. Les odeurs sont décuplées dans mon nez, tout est sujet à me faire vomir de plus belle. Je perds 25 kg, mes cheveux, mes sourcils, mes muscles. Je rêve de pouvoir aller aux WC sans pleurer de douleur ou tomber dans les pommes. Je rêve d’air frais, d’une gorgée d’eau froide, de viande, de repos. Si je tiens, c’est seulement grâce à Dieu. Je ressens toujours sa présence à mes côtés. Son amour et sa paix pour me réconforter et me donner des forces.

Les mois passent. Je m’use, me dessèche. Seigneur, je n’en peux plus, je n’y arriverai pas. Donne-moi ta force et ta persévérance. Viens à mon secours !

Un jour où – entre deux chimios – j’arrive à récupérer assez de force pour me déplacer, je me rends au baptême d’une amie, Jordane. Dans une prière, mon Dieu s’adresse à moi : Mon enfant tu es guérie, ne doute pas, tu es guérie. Mais prends patience et laisse-toi bercer dans mes bras d’amour. Je sais que je n’invente pas ces mots, que je ne me les approprie pas à tort. C’est Dieu qui me parle. Suis-je guérie ?

Immédiatement, je projette d’arrêter tous les traitements. Pourtant, il ne semble pas que ce soit ce que Dieu me demande. Quelque chose cloche. Pourquoi dois-je prendre patience et me laisser bercer dans ses bras ? Dois-je continuer les traitements ? Non, je t’en supplie Seigneur, pas encore ! Stop ! Je veux que cela finisse. Le combat fait rage en moi. J’ai peur. Je suis en sueur, je tremble, je pleure et je vomis tout à la fois. Je ne suis pas capable de repasser les portes d’entrée de l’hôpital. Seigneur, que veux-tu ? Pourquoi me dire que je suis guérie si c’est pour continuer encore ? POURQUOI dois-je encore être patiente ? N’est-ce pas assez ? Puis je lis ce verset : « Mes frères et soeurs. Considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la persévérance. Mais il faut que la persévérance accomplisse parfaitement sa tâche afin que vous soyez parfaitement qualifiés, sans défaut, et qu’il ne vous manque rien. » (Jacques 1. 2-4)

La réponse est claire. Dieu n’a pas fini de travailler en moi. Seigneur, merci, tu m’as dit pourquoi. Mais ça ne me suffit pas. Je comprends, mais je n’en ai toujours pas la force. Je ne peux pas continuer. J’abandonne. 

 Je suis brisée, faible. Et c’est ce moment que Dieu choisit pour murmurer avec douceur dans mon oreille l’histoire de son fils Jésus-Christ. Cette histoire je la connais. Je sais ce que Jésus a fait sur la croix. Mais à cet instant, c’est presque comme si j’étais à côté de Jésus, dans le jardin de Gethsémané, et je le regarde.

… Jésus commença à être saisi de tristesse et d’angoisse… de frayeur… Il leur dit alors : Mon âme est triste à en mourir… il se jeta le visage contre terre… saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre… « Mon père, si cela est possible, que cette coupe de douleur s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »

Ces versets sont comme un baume sur mon coeur. Mon enfant, je connais l’angoisse, je sais ce que sont la peur et la douleur. Je les ai connues bien avant toi. Je n’étais pas obligé de passer par là, je suis venu mourir volontairement pour toi parce que je t’aime. J’ai même été fait péché pour toi, la sainte colère de Dieu s’est abattue sur moi. J’ai été séparé de Lui pour que toi tu ne le sois plus jamais. Et maintenant, je suis avec toi, ne crains rien. Rien ne pourra t’arracher à moi. Je vais t’aider à dire « Père, que ta volonté soit faite », comme j’ai pu le dire auparavant dans ce jardin. 

En septembre 2005, les traitements ont recommencé. J’étais tremblante, mais j’avais décidé de tout laisser à Dieu et d’accepter sa volonté. J’ai dû marcher pas à pas, jour après jour, mois après mois, re-confiant ma vie à Dieu à chaque instant et luttant contre moi-même. En mars 2006, j’ai eu ma récompense. Les traitements étaient terminés, il n’y avait plus trace du cancer. J’étais enfin arrivée au bout. Place à la restauration.

Voilà déjà près de 6 ans que je suis guérie. Je ne regrette pas ce que j’ai vécu. Aujourd’hui plus que jamais je veux le suivre, le servir, être une lumière et un témoin. Et depuis, il a encore fait plein de merveilles dans ma vie…

Il reste mon seul abri.

Rébellutionnaire, fais de Jésus ton seul abri !

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Christelle A.

Christelle a 24 ans, elle est étudiante à Grenoble.

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2 Commentaires

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  • Merci beaucoup Christelle pour ce partage! merci pour cet encouragement à persévérer quoi qu’il arrive! A travers ton témoignage, j’ai ressenti une fois de plus sa puissance et surtout son amour si doux. Sois bénie <3

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  • merci Christelle pour ton témoignage. Que ta vie continue d’être un instrument pour amener des âmes à Christ

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