La grâce au passé et au présent

Dans un article sur les 5 solas, j’ai un jour écrit combien je loue Dieu pour sa grâce souveraine. Cette grâce qui nous sauve, nous garde et nous sanctifie chaque jour jusqu’au retour du Seigneur (Éphésiens 2.5,8 ; 1 Pierre 1.5 ; Hébreux 13.20-21 ; 1 Corinthiens 1.8).

Cette louange met en évidence l’idée générale du présent article. L’idée biblique selon laquelle la grâce est présente au début, au milieu et à la fin de la vie chrétienne. Cette perspective biblique sur la grâce est importante. On a tendance à croire que la grâce ne concerne que la conversion, le reste découlant de nos propres efforts. Or, la grâce est centrale du début à la fin du chemin du chrétien.

Comme je l’ai écrit dans cet article, « tout est grâce, même l’air que nous respirons ». Cependant, dans le cadre de l’article d’aujourd’hui, nous allons principalement aborder la grâce dans le contexte du salut.

La grâce au Passé

Personnellement, je définis la grâce comme une faveur imméritée d’un Dieu infiniment saint envers des hommes amplement pécheurs (Ésaïe 6.3, Romains 3.23), pour les amener à se repentir, retourner vers Dieu et vivre transformés selon Sa volonté (Tite 2.11-14).

La grâce de Dieu se manifeste dans le passé par Son élection inconditionnelle de Son peuple. Elle culmine dans la mort du Christ permettant ainsi aux élus d’appartenir à Dieu par la croix (Ephésiens 1.3-6).

À travers toute la Bible, nous voyons Dieu préparer la voie du salut empreinte de grâce. Tout d’abord, il révèle sa parole pour que nous ne tâtonnions pas en le cherchant. Ensuite, la grâce se manifeste à travers le Fils incarné, la Parole de Vie venue habiter parmi nous. Plein de grâce et de vérité, Il a payé le prix de notre salut en mourant à notre place sur la croix (Jean 1.14-17). Quelle merveilleuse grâce !

Bien que la grâce soit apparue, tous ne l’ont pas reçue. Pourquoi ? Parce que tous sont morts dans leurs péchés et personne ne cherche Dieu (Romains 3.9-23). C’est là que Dieu intervient pour donner la vue aux aveugles afin qu’ils puissent voir son Fils, la grâce incarnée. Il donne la vie aux morts pour qu’ils puissent embrasser la vie et vivre. Par sa grâce, Dieu  donne à l’homme la volonté et la capacité de se repentir. Par sa grâce, Il offre aux pécheurs qui ont vu Jésus de le reconnaître comme leur Sauveur et Seigneur (Philippiens 2.12-13 ; Actes 16.14).

En effet, c’est la grâce de Dieu qui orchestre le processus de conversion à travers sa providence multiforme. Par sa grâce, Dieu nous donne la foi nécessaire pour croire au Christ et recevoir le pardon (Philippiens 1.29). Cette grâce nous revêt de la justice du Christ nous assurant ainsi l’acceptation auprès de Dieu (Philippiens 3.7-9).

La Grace au Présent

Au présent, la grâce est caractérisée par l’application de l’œuvre rédemptrice à ceux qui croient en Jésus.  Cette application les transforme en adorateurs joyeux et en serviteurs obéissants. La grâce de Dieu nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines . Elle nous apprend à vivre dans ce monde avec sagesse, justice et piété, selon la volonté de Dieu (Tite 2.12).

J’aime cette citation du Pasteur John Piper sur la grâce : « La grâce n’est pas simplement le pardon que nous recevons lorsque nous avons péché. Elle est le don de Dieu qui nous donne la capacité de ne pas pécher. Elle est une force qui nous aide à résister à la tentation et à vivre selon la volonté de Dieu. » Elle résume parfaitement l’action et l’impact de la grâce dans la vie d’un croyant.

La grâce ne se limite pas à nous donner la foi lors de la conversion. Elle est aussi la puissance pour vivre chaque jour pour Dieu. De même, la vie chrétienne dépend entièrement de la grâce divine, à l’image de la nouvelle naissance. Ce n’est pas un partage entre grâce et efforts, mais uniquement grâce. Même mes bonnes œuvres sont dues à l’action de la grâce en moi. Elles en témoignent.

Ainsi, la grâce nous a sauvés et continue de nous sauver. La grâce nous a donné la croix et nous a aidés à nous l’approprier par la foi lors de notre conversion, mais aussi chaque jour de notre vie chrétienne. La vie chrétienne est une vie vécue par la grâce du début à la fin.

La grâce et la responsabilité du chrétien

La notion de la grâce a été obscurcie au point que lorsque nous en parlons, nous rencontrons des oppositions, comme l’apôtre Paul l’avait anticipé après avoir démontré que le salut est par grâce et grâce seule. « Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? » (Romains 6.1). Les gens ont tendance à penser que prêcher le salut par grâce revient à dire aux gens : « Vous n’avez rien à faire, car tout est grâce. Ce n’est pas de votre faute si vous ne faites aucun effort pour être transformés. »

Mais même l’apôtre, qui avait soulevé la question précédente, nous répond dans le verset suivant que la grâce n’est pas une excuse pour être complaisant ou inactif dans la vie chrétienne. « Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? » (Romains 6:2). La grâce ne nous enseigne pas à ne pas faire d’efforts, mais à ne pas nous glorifier de ces efforts, car même nos efforts ne sont que le fruit de la grâce.

Dans le deuxième chapitre de la lettre aux Philippiens, après les avoir encouragés à « travailler à leur salut avec crainte et tremblement », il justifie que cela est possible « car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 : 12-13).

Il utilise la même logique dans 1 Corinthiens 15.10. Après avoir expliqué qu’il a travaillé plus que les autres apôtres, il affirme que c’était la grâce en lui qui a rendu ce travail possible. Tout cela, ainsi que de nombreux autres passages bibliques, montre que la grâce n’exclut pas notre responsabilité mais la rend possible.

Permanente et pratique

Alors, la grâce nous a sauvés et elle continue de nous sauver aujourd’hui, demain et jusqu’au jour de notre Seigneur (Philippiens 1.6). Ainsi, approprions-nous cette grâce par les moyens que Dieu nous a donnés (comme l’interaction avec la Bible, la prière, la communion avec les autres croyants, les sacrements, etc.) et vivons dans l’obéissance et la gratitude envers ce Père qui a été gracieux envers nous en Christ. Pour ceux qui n’ont pas encore reçu ce don, demandez-le dans la prière au Père pour qu’Il vous donne de croire en Son Fils afin de lui appartenir et être transformés par sa grâce et pour sa gloire.

 

Digiqole ad

Tu devrais aussi aimer...

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *