L'unité, par amour

Note de l'éditeur : Durant votre lecture, veuillez bien distinguer entre convictions théologiques et amour chrétien. Il est tout à fait honorable d'avoir des convictions sur les sujets que l'auteur aborde. L'auteur ne nous invite aucunement à un relativisme théologique mais à un amour au milieu des différences. A bon entendeur !

Post de Nathan L., 24 ans, responsable à JPC, et auteur du livre Devenir un Homme selon Jésus.

Je travaille pour une association para-ecclésiale[1]. Dans cette association, nous souhaitons regrouper et bénir les jeunes de toutes dénominations. Nos fondements théologiques sont aussi vastes que la confession de foi du CNEF[2] nous le permet, et nous aimons les choses ainsi.

Cependant, il y a des fois où cela pose problème. Ce qui est bizarre, c’est que ce n’est jamais sur des questions aussi fondamentales que : "comment est-ce que Dieu nous sauve ?", alors qu’il y a de profonds désaccords parmi les évangéliques à ce sujet. Nous sommes d’accord sur ces points : nous sommes sauvés par la grâce, nous sommes sauvés par la foi. En allant un peu plus loin, se pose la question suivante : "comment un homme peut-il avoir la foi ?". Là, nous sommes en désaccord interne. Est-ce grâce au libre choix de l’homme ? Dieu élit-il ceux qu’Il se choisit pour peuple ? La question a de grandes implications. Pourtant, les personnes qui croient en l’une de ces deux options ou qui hésitent entre les deux, se retrouvent très facilement, pour louer, prier et être enseignés sous un même toit.

Par contre, nous avons tendance à nous séparer sur des questions bien plus superficielles, comme : "ma louange doit-elle être intériorisée par égard pour notre saint Roi ?" ou par opposition : "doit-elle être si forte à l’intérieur que je ne peux l’empêcher de déborder à l’extérieur, en chants, danses et levées de mains ?". Certains d’entre nous croient que les dons spirituels sont pour aujourd’hui, et doivent être activement recherchés et exprimés. D’autres pensent aussi qu’ils sont pour aujourd’hui, mais qu’il faut laisser le Saint-Esprit agir, sans que l’homme ne le provoque – culte ordonné oblige ! D’autres encore croient que les dons spirituels se sont arrêtés à l'époque apostolique.

Lorsque les charismatiques, non-charismatiques et anti-charismatiques se retrouvent dans une même salle, les frictions peuvent se faire. Dans un évènement organisé majoritairement par des non-charismatiques, on va essayer de les éviter, disant : "nous demandons à nos frères charismatiques de se retenir pour ce qui est de l’expression des dons, par égard pour leurs frères non-charismatiques". Dans d’autres évènements, on va encourager tout le monde à participer au vécu des dons. Mais là, on lèse soit les uns, soit les autres. Pour la première de ces options, nous demandons un énorme sacrifice pour les charismatique, et nous les empêchons d’être eux-mêmes. Le pied ne comprend pas pourquoi la main a une certaine forme, mais s'il lui demande de changer de forme, elle perd son utilité. Arrêtons de demander aux autres de changer de forme pour arriver à l’unité. Soyons unis dans nos différences ! Laissons chacun être soi-même, même quand nous sommes ensemble.

Voici le défi que je vous lance, vous, jeunes chrétiens évangéliques. Ne dîtes pas juste : "J’aime les chrétiens charismatiques" (ou inversement) dans une sorte de : "Je les aime malgré tout". Ce n’est pas le type d’amour que Dieu veut dans son peuple. Dites plutôt, vous qui êtes charismatiques : "J’aime le fait que dans l’église de Jésus-Christ, il y ait des personnes non-charismatiques !". Là, on commence à toucher à un véritable amour, radical et chrétien ! Et vous, non-charismatiques, dîtes plutôt : "J’aime le fait que dans l’église de Jésus-Christ, il y ait des personnes charismatiques !"

Rendez-vous compte de la force d’un tel amour. N’oubliez jamais qu’au plein milieu du passage qui parle des dons spirituels, il y a ce passage-ci :

L'amour est patient, il est plein de bonté, l'amour. Il n'est point envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s'enfle pas d'orgueil. Il ne fait rien d'inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s'aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L'injustice l'attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère. L'amour n'aura pas de fin. (1 Corinthiens 13)

NOTES

[1] Une association para-ecclésiale est une organisation chrétienne qui travaille en collaboration avec différentes unions d'églises sans pour autant être affiliée à l'une de ces dernières. Exemples : JPC, OM, la Ligue, le SEL etc.

[2] Le CNEF est le Conseil National des Evangéliques de France et rassemble environ 70% des églises évangéliques de France.

Du même auteur L’épouse de mon meilleur ami / Le coeur de Dieu pour la justice / La mort de la mort / Vous avez dit… « masculinité » ? / Les dynamiques de la louange / Orthopraxie versus Orthodoxie / Plaidoyer pour la beauté (Série)/ Halte au tribalisme ! / La Parole de Dieu / Vous avez dit... "la fin des temps ?" / Ca peut chémar ! / Ne vous prenez pas au sérieux ! / Comment transmettre la Rébellution

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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