Découvrir les 5 solas : la foi seule (Sola Fide)

Pour célébrer les 500 ans de la Réforme, la Réb’ publie une série de 5 articles qui présentent des convictions remises en avant par les réformateurs au 16e siècle : les 5 solas. Après Sola Scriptura (l’Écriture seule), Sola Gratia (la grâce seule) et Solus Christus (Christ seul), c’est aujourd’hui l’avant-dernier sola : Sola Fide (la foi seule).

Que signifie « la foi seule » (Sola Fide) ?

Quelle est la place des œuvres dans le salut, par rapport à la place de la foi ? C’est une question qui a fait couler beaucoup d’encre et qui, selon certains, est à la base de la Réforme.

Martin Luther a dit que la réponse à cette question, qu’on résume sous le nom de justification par la foi seule, est la doctrine par laquelle l’Église tient ou tombe – c’est une croyance fondamentale.

En se fondant sur ce que la Bible enseigne, les réformateurs ont affirmé que c’est par la foi seule que l’homme est déclaré juste devant Dieu. Les œuvres ne contribuent en rien à ce salut. C’est ce que nous voyons dans la lettre aux Romains :

« En effet, nous estimons que l’homme est déclaré juste par la foi, indépendamment des œuvres de la loi. » – Romains 3.28

Nos œuvres ne sont pas prises en compte dans le verdict que Dieu rend pour nous déclarer justes. C’est uniquement la foi en Jésus (voir aussi Romains 3.21-26)1.

Cette foi est efficace pour deux raisons. Tout d’abord en raison de la grâce que Dieu nous fait : la foi est un don de sa part (Éphésiens 2.8). Il nous fait passer de l’état de mort spirituellement (Éphésiens 2.1) à vivant, par l’œuvre de l’Esprit (Tite 3.5). Ensuite, en raison de l’union avec Christ. La foi sauve parce qu’elle nous unit au Christ qui est pur, parfait, juste.

Ainsi, en plaçant notre confiance en Jésus, nous sommes déclarés justes devant Dieu – entièrement purs, aussi justes que l’est Jésus-Christ. Aux yeux de Dieu, nous sommes saints. Il pardonne nos péchés. Il oublie nos fautes. Il nous voit comme justes. Pas parce que nous sommes justes en nous-mêmes, mais parce que Jésus a pris sur lui nos fautes, et nous a couverts de sa perfection. Parce que Jésus a payé ce que nous aurions dû payer, et qu’il nous a donné ce que nous n’avions pas : une vie parfaite. C’est le « joyeux échange » dont Luther parle.

Quel réconfort ! Gloire à Dieu, notre sauveur, pour ce qu’il a fait !

Qu’est-ce que ça signifiait à l’époque de la Réforme ?

Comme souligné dans les précédents articles, les réformateurs se sont opposés à l’enseignement de l’Église catholique sur la manière d’être sauvé. L’Église enseignait que les œuvres de l’homme contribuaient au salut. Il fallait croire, mais il fallait aussi faire. Impossible de savoir si on avait fait suffisamment d’œuvres, alors il fallait toujours continuer.

C’est ce qu’a vécu Martin Luther en tant que moine. Il faisait tous ses efforts pour gagner la faveur de Dieu et atteindre une vie à la hauteur des exigences de Dieu. Mais c’était en vain. Sa vie a changé seulement quand il a découvert dans la Bible que la justice de Dieu est la justice que Dieu donne gratuitement au pécheur qui accepte, par la foi, le salut acquis par Jésus (Romains 1.17).

Qu’est-ce que ça signifie aujourd’hui, au 21e siècle ?

500 ans plus tard, nous pensons peut-être ne pas être tentés de croire en un « salut par les œuvres ». Pourtant, nous avons besoin d’affirmer à nouveau, avec les réformateurs et en se basant sur la Bible, que l’homme est déclaré juste par la foi seule.

Puisque nous avons été sauvés uniquement par la foi, indépendamment de toute œuvre, cela signifie que notre salut ne dépend pas de nous. Et si ce salut ne dépend pas de nous à l’origine, alors il ne dépend pas de nous aujourd’hui non plus – c’est Dieu qui nous tient dans sa main (Jean 10.28-29). Cela ne nous encourage pas à la paresse – nous voulons au contraire vivre de toutes nos forces pour le Dieu qui nous a tant aimés. Nous voulons rejeter l’impiété et vivre d’une manière sage et juste en raison de la grâce de Dieu (Tite 2.11-14). Mais nous voulons aussi nous confier dans la bonté de Dieu, qui nous a déclarés justes indépendamment de nos œuvres.

Et quel réconfort ! Mes luttes et mes manquements d’aujourd’hui n’affectent pas ce verdict que Dieu a rendu. Si j’ai cru en Jésus, je suis déclaré juste aux yeux de Dieu. Aujourd’hui et pour l’éternité. Gloire à Dieu !


Envie de plus ? Tu peux regarder cette vidéo (3:25) sur Sola Fide :

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  1. . C’est cette foi seule qui nous justifie, mais elle ne reste pas seule. Comme le montre Jacques 2 en particulier, cette foi produit des œuvres dans la vie du croyant – un cœur changé qui débouche sur une vie nouvelle. Ces œuvres ne sont pas la base du salut, mais la conséquence. Ces œuvres ne suffiraient jamais à nous rendre justes devant Dieu, mais sont le résultat du pardon que Dieu nous a donné et que nous avons reçu par la foi seule.
Benjamin Eggen

Benjamin Eggen

25 ans, français exilé à Bruxelles, passionné par l'Evangile, les bons livres et la mission. Auteur du livre Soif de plus ? et co-auteur de Une vie de défis. Vous pouvez suivre Benjamin sur sa chaîne Youtube et son compte Instagram.

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