Les relations garçon-fille : Les mots de la fin (1/4) - Fidji P-L

Après 9 articles que vous pourrez trouver répertoriés en bas de cette page sur les relations garçon-fille, nous avons décidé de faire témoigner certains des membres de l'équipe de la Rébellution pour voir comment tout ça s'est mis en pratique dans nos vies. Tout d'abord, Fidji P-L !!

 

J’ai longtemps hésité à raconter mon histoire. Parler de sa vie sentimentale est quelque chose de très personnel. On se sent vulnérable de raconter une partie de sa vie intime, surtout sur la toile. Mais la raison principale qui m’a fait hésiter est surtout que j’ai encore honte, aujourd’hui, d’avoir été si proche de sortir avec un non chrétien (car c’est de cela dont je vais parler dans les paragraphes qui suivent), alors que j’étais une chrétienne engagée et affermie dans la foi. Sache donc que cet article est l’un des plus difficiles pour moi à écrire ; pourtant je veux l’écrire, car je pense justement que si je me suis retrouvée dans cette situation, cela peut arriver à tout le monde. Si tu es tenté(e) en ce moment, je t’en supplie : lis mon témoignage jusqu’à la fin. Et si tu n’es pas tenté(e), lis-le quand même, car cela peut t’arriver un jour, et c’est justement à ce moment que tu auras besoin d’avoir des fondations solides. Voici mon histoire...

Le gars en question (appelons le Yann) était mon ami depuis la seconde et franchement, c’était le mec idéal (je maintiens cela aujourd’hui de manière assez objective)... mis à part qu’il n’était pas chrétien. Quadrilingue. Diplômé d’une des meilleures écoles de commerce de France. Le mec qui a fait le tour du monde à 21 ans (oui parce qu’il a un an d’avance aussi). Sympa. Drôle. La totale, quoi. Et surtout, raide dingue de moi depuis la seconde. Le mec qui ne m’a jamais oubliée et qui ne lâchait pas l’affaire au bout de 5 ans. Pendant longtemps pourtant, je ne le savais pas et nous étions donc amis. Mais un jour il m’a déclaré sa flamme, mais bien comme il faut ! Cela était super valorisant. Je me sentais super intelligente, spéciale, unique... Il faut avouer que n’importe quelle fille rêverait de ce qui m’arrivait. Un mec super qui te dit des trucs du genre : « Ma dernière copine m’a largué parce que je parlais tout le temps de toi, et elle était jalouse. Elle me disait : “Je ne lui arriverai jamais à la cheville” » (à noter que je n’avais pas vu Yann depuis un an au moins). Dès que j’ai commencé à avoir des sentiments réciproques, je le lui ai dit en criant : « Honnêtement, j’aimerais sortir avec toi, la seule chose qui m’en empêche, c’est que tu n’es pas chrétien » (il connaissait la nature de ma foi depuis ma conversion). J’ai essayé de le faire fuir en lui balançant tous les arguments qui font fuir les hommes non-chrétiens en général... Pas de sexe avant le mariage. « C’est pas grave, on peut se marier si tu veux ! » (what??)... Je veux pouvoir emmener nos enfants à l’Église. « Pas de problème, je suis tolérant »... Je ne suis pas aussi carriériste que toi, je veux une famille, c’est une priorité pour moi. « Mais moi aussi, j’ai toujours voulu être père jeune » (là encore : what??). Bref, tu l’as compris, il ne m’a pas rendu le dilemme plus facile. Plus nous discutions, plus je voyais à quel point il tenait à moi et était prêt à faire des concessions... plus je voulais luis dire : « Ok, on se met en couple ». J’ai passé les 2 pires semaines de ma vie. J’étais dégoûtée. J’avais l’histoire comme-dans-un-film à portée de main. J’imaginais comme ça serait romantique de se marier avec un ami du lycée... Bref, je te passe les détails des pensées qui me traversaient l’esprit. Finalement, au bout de deux semaines, je lui ai annoncé un « non » définitif. Nous sommes en bon terme aujourd’hui, même amis. Il est même ami avec Sam. Je suis tellement reconnaissante d’avoir tenu bon ces semaines-là. Avec du recul, j’ai réalisé que 5 choses, certaines assez théoriques, certaines très pratiques, m’ont fait tenir bon :

1- La redevabilité. Même pas 24 heures après avoir appris qu’il y avait des sentiments réciproques entre Yann et moi, je l’ai dit à une sœur chrétienne. C’est quelqu’un en qui j’avais totalement confiance et qui ne me jugeait jamais. J’ai pu lui dire très directement: « Sister, tu te rappelles de mon ami Yann ? Et bah j’ai des sentiments pour lui et lui pour moi. Et c’est la galère. Et j’ai trop envie de sortir avec lui, même si je sais que je ne devrais pas. Aaaaah ». Elle m’a encouragée dans la bonne voie (car c’est de cela dont j’avais besoin, je savais intellectuellement ce que je devais faire, je n’avais juste pas envie de le faire), sans me mettre la pression, ni me taper sur la tête avec une Bible. Le dire tout de suite à quelqu’un de confiance est crucial. Si tu te retrouves dans ma situation, parles-en à un frère ou une sœur qui t’aidera.

2- La confiance que Dieu pouvait m’offrir tout ce que Yann me proposait, en mieux. La confiance en moi, l’amour, la fierté, la sécurité financière, l’épanouissement personnel, la valeur... J’ai dû me souvenir que Dieu pouvait me fournir tout cela, bien plus qu’un mec. Je sais que ça sonne super caricatural de dire que les femmes cherchent toutes cela quand elles se mettent en couple, mais dans mon cas c’était le cas (en partie)... Savoir qu’un gars brillant pouvait être obsédé par moi boostait carrément mon estime de moi, et j’aimais ça. J’ai honte de l’avouer, mais c’est la vérité. Mais au final, c’était chercher quelque chose de bon au mauvais endroit.

3- Des fondements théologiques solides. Tout ce que Clément explique dans son article (Fréquentation avec un non-chrétien) était très clair pour moi. Intellectuellement, je savais qu’il n’était pas agréable à Dieu que je sorte avec un non- chrétien... Et je voulais lui obéir, même si cela voulait dire que je devais écouter ma tête plutôt que mon cœur. Et oui, parfois les émotions nous induisent en erreur et il faut savoir les ignorer pour se rappeler la vérité, ce qui est juste et bon. Étudie toi aussi la question, pour que tu sois au clair si jamais la tentation arrive.

4- Le bon sens. Même si Yann est tolérant envers ma foi, j’ai réfléchi aux implications à long terme d’une fréquentation avec un non-chrétien, voire d’un mariage. Il aurait été clairement impossible pour moi de partager avec lui une des choses les plus importantes à mes yeux : ma foi. Impossible aussi de faire du ministère avec lui. Impossible de participer à des camps d’évangélisation. Impossible d’aller à l’Église en famille. Sans compter que Yann avait des sentiments très purs à mon égard à ce moment-là, mais qu’en aurait-il été dans 20 ans ? Les hommes chrétiens partagent avec moi des valeurs de fidélité et de loyauté .Par contre, je n’étais pas sûre que Yann les partagerait une fois les papillons dans le ventre pour moi envolés...Si je projetais notre couple dans 30 ans, c’était une catastrophe.

5- L’Église. J’aime mon Église. Je voulais me marier avec mon pasteur et les gens de la congrégation que j’aimais. Je voulais pouvoir me réjouir avec eux. Si j’avais voulu me marier avec Yann, je savais très bien que mon choix serait critiqué (et à juste titre). J’aurais perdu la bénédiction de l’Église locale (et encore à juste titre). Finalement, l’Église locale a aussi joué son rôle de garde-fou dans cette histoire. Je l’aimais tellement que je ne voulais pas la décevoir ni la laisser tomber pour un homme.

Je ne peux pas dire lequel de ces éléments a réellement fait pencher la balance pour moi. Certainement un peu des cinq. Tout ce que je peux dire est que je suis tellement reconnaissante à Dieu de m’avoir gardée, mais aussi que j’avais clairement le choix. Il était de ma responsabilité de dire « oui » ou « non ». Un mot très simple, mais très lourd de conséquence. Je viens de partager avec toi l’un des évènements les plus difficiles de ma vie, mais j’espère sincèrement que cela encouragera quelqu’un. Si cela aide ne serait-ce qu’une seule personne à ne pas faire le mauvais choix que j’ai presque fait, alors ça en aura valu la peine.

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26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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