La vie c’est plus que de la bouffe (4/5) – Lutter contre les troubles alimentaires

Dans cette série de 5 articles, Simon Archambault nous partage une théologie de la nourriture. Pour retrouver les 3 premiers articles de la série c’est ici : Introduction, Le but de la nourritureGlorifier Dieu au travers de la nourriture.

Trois raisons bibliques de lutter avec Dieu contre les troubles alimentaires

Le combat spirituel tel que défini par les apôtres et transmis dans l’histoire de l’Église a toujours été expliqué comme étant de “veiller, prier et résister au diable et aux attraits du monde ainsi que de mortifier sa chair”. Il en va de même pour le domaine de la bouffe. (1) Veille à demeurer ancré dans ce que la Bible, Parole de Dieu, communique à propos de la nourriture, de son cadre et de sa fonction. (2) Résiste à l’ennemi et à ce monde qui voudront toujours t’encourager à ne pas te soumettre à Dieu et te rebeller contre sa Parole, même dans des domaines qui semblent aussi insignifiants que ton rapport à la nourriture. (3) Et finalement, traite durement ta chair qui voudra continuellement, sans même l’aide de ce monde et de l’ennemi, t’amener à te rebeller contre Dieu. Bien-sûr, tout cela avec l’aide de la prière, de l’assistance de son Esprit et celle de son Église. Dans le combat spirituel, il y a toujours deux mouvements, la défense et l’attaque. On se défend en connaissant la vérité et en y restant fidèlement attaché. C’est cette vérité concernant la nourriture que nous avons désiré te faire connaître lorsque nous avons traité des différents buts et objectifs de Dieu derrière la création de celle-ci. Maintenant, nous allons passer à l’attaque de notre chair en questionnant ses motivations profondes. Voici trois raisons pour lesquelles nous devrions vouloir lutter, avec Dieu, contre les troubles alimentaires.

  • Pour préserver la santé du corps que Dieu nous a donné

Il est possible de pécher par commission, c’est-à-dire en commettant une faute, mais il est aussi possible de pécher par omission, en ne faisant pas ce qui est droit. Le sixième commandement interdit le meurtre, mais comme le disait aussi Calvin, la Bible ordonne le contraire de ce qu’elle condamne. Autrement dit, lorsqu’elle me demande de ne pas commettre l’adultère, elle me commande aussi d’aimer passionnément ma femme, de m’attacher à elle et de lui être fidèle. De la même manière, lorsque la Bible demande de ne pas convoiter les choses des autres, elle me demande de trouver mon contentement en Dieu et ce qu’il me donne. Dans la même logique, le sixième commandement qui interdit le meurtre demande aussi de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver la vie. Cela pourra peut-être te sembler surprenant, mais le fameux catéchisme de Westminster avait déjà pensé à cela en incluant dans l’obéissance du sixième commandement des remarques telles que d’avoir une gestion équilibrée des viandes, des boissons, du travail, des loisirs et du sommeil afin de mieux préserver la santé physique comme la santé mentale et surtout que cela s’agissait d’un devoir de la part du croyant. Les troubles alimentaires produisent des effets néfastes sur au moins une sphère de notre vie. Nous devrions vouloir honorer Dieu en préservant au mieux notre santé (physique, mentale, spirituelle). Afin de contrer ce problème, nous devrions apprendre à nous arrêter régulièrement et nous questionner sur l’impact de la nourriture sur notre santé physique et mentale et prendre conscience des manières d’adorer Dieu et de manifester la Seigneurie de Christ dans cet aspect de notre vie.

  • Pour ne pas remplacer l’adoration qui revient à Dieu seul

Avant le sixième commandement, il y a le premier commandement qui demande l’adoration de Dieu uniquement et qui prohibe l’adoration de tout autre chose. Le deuxième commandement devient de plus en plus explicite sur notre propension à se créer des idoles accessibles afin de se satisfaire en elles et ainsi remplacer Dieu dans nos vies. Il est bien de manger et d’y prendre plaisir, pour autant que nous le fassions en rendant gloire à Dieu, en nous questionnant sur l’état de notre santé et en nous demandant régulièrement si nous n’allons pas chercher dans la nourriture et les collations un sentiment de réconfort, de sécurité et de bien-être qui devraient revenir à Dieu seul. La manière de contrer l’idolâtrie est d’apprendre à rediriger notre adoration vers Dieu. Manger est quelque chose de quotidien, c’est donc un excellent moyen de développer une discipline quotidienne d’arrêt et de réflexion à travers laquelle nous rendons gloire, honneur et reconnaissance à qui ils sont dus.

  • Pour ne pas se laisser dominer par quoi que ce soit

Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas utile et moi je ne me laisserais pas asservir par quoique ce soit” disait l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe (1Co. 6.12). Parfois, notre rapport à la nourriture est une prison dans laquelle nous nous sentons enfermés. Bien-sûr, dans certains cas, il serait bien d’inclure dans une démarche spirituelle la recherche d’aide spécialisée dans le domaine. Mais pour une majorité de jeunes croyants, parfois, la nourriture prend trop de place dans nos vies. L’un des fruits de l’Esprit qui devrait se manifester dans la vie d’un chrétien c’est “la maîtrise de soi”. Dans tous les domaines de notre vie, nous devrions avoir des occasions d’expérimenter la “maîtrise de soi”. Voici ma question pour toi : “Quand est-ce la dernière fois que tu as expérimenté la maîtrise de soi dans le domaine alimentaire ?

Maîtrise de soi ne veut pas forcément dire arrêter de manger. Mais l’idée est plutôt de consentement, poussé par ta conscience regénérée par l’Esprit, décidé de ne pas céder à un comportent alimentaire nocif (Par exemple : trop manger, pas assez manger, compenser, manger mal). Bien sûr, il y a un temps pour la fête et les gros banquets, et ce genre de scènes fait abondamment partie de la Bible. Mais comme l’Ecclésiaste le répète, il y a un temps pour la fête et un temps pour le deuil, il y a un temps pour manger et célébrer et il y a un temps pour s’abstenir et jeûner. Il y a un temps pour profiter du don de la nourriture, mais il y a aussi un temps pour Dieu, pour sa gloire, de se retenir, de pratiquer la maîtrise de soi, de trouver en lui notre satisfaction et qui sait, peut-être même d’expérimenter momentanément et sous surveillance de leaders adultes, la discipline du jeûne chrétien.

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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