La vie c’est plus que de la bouffe (3/5) – Glorifier Dieu au travers de la nourriture

Dans cette série de 5 articles, Simon Archambault nous partage une théologie de la nourriture. Pour retrouver les 2 premiers articles de la série c’est ici : Introduction, Le but de la nourriture.

Les défis de glorifier Dieu à travers la nourriture  

(1) Comprendre notre nouvelle nature en Jésus, (2) vouloir glorifier Dieu en lui donnant la première place et en désirant obéir à sa Parole, ainsi que (3) bien comprendre le but et la fonction de la nourriture ne constituent que la moitié du chemin et la moitié la plus facile. En effet, il y a une différence entre comprendre notre nouvelle nature et vivre conformément à notre nouvelle nature en Jésus par l’assistance du Saint-Esprit. De même, il y a une différence entre comprendre la fonction de la nourriture selon la Parole de Dieu et vivre conformément à cet enseignement.

Plus une bénédiction nous apporte quelque chose et nous fait du bien, plus il sera tentant, pour notre chair, d’en faire une idole. C’est comme si vous aviez un ami immensément riche qui vous faisait continuellement des cadeaux hors de prix. Il vous faudrait peut-être prendre un pas de recul pour vous questionner réellement sur la profondeur de votre amitié, aimez-vous réellement votre ami pour ce qu’il est ou pour ce qu’il vous apporte ? Notre nature pécheresse a cette tendance à aveugler notre jugement. Nous avons tendance à plus aimer les choses de Dieu que le Dieu des choses.

Pourtant Dieu a fourni un cadre afin de bénéficier de ses dons. Un don peut être puissamment bon s’il est utilisé avec reconnaissance envers Dieu et soumission envers le cadre qu’il établit dans sa Parole. Mais ce même don puissamment bon peut devenir puissamment destructeur s’il est détourné de ce cadre. Un feu c’est beau et bon dans une cheminée et destructeur et mauvais lorsqu’il sort de ce cadre et se répand dans la maison. Lorsque nous allons dans un parc d’attraction, nous y allons pour avoir du plaisir et des sensations fortes dans les manèges, pourtant, il y a des consignes de sécurité à suivre pour préserver la vie et la sécurité. Mettez-vous un instant à la place du Dieu créateur, ingénieux pour faire puissamment le bien. Il a le pouvoir de créer des plaisirs incroyables pour sa création tout en sachant que s’ils sont détournés et utilisés à mauvais escient, comme la puissance nucléaire par exemple, ils pourraient s’avérer tout aussi puissants pour la destruction et le mal. Dans sa grâce, son amour et son désir de bénir, il crée quand même ces bénédictions, mais les accompagne des consignes de sécurité. On peut penser à la sexualité, un don incroyable, mais qui peut aussi devenir profondément destructeur. Dieu l’a créé quand même, toutefois il a fourni un cadre. Il en est de même avec la nourriture. Malheureusement, pour beaucoup, la nourriture qui devrait être un don se transforme plutôt en poison.

La nourriture, un défi universel et perpétuel

Pour celui qui désire apprendre à manger pour la gloire de Dieu, il doit savoir que ce sera un défi et un apprentissage quotidien jusqu’au retour de Jésus. Car non seulement la nourriture est un don puissant qui peut être facilement détourné par notre chair, mais il s’agit aussi d’une activité quotidienne à laquelle nous devons faire régulièrement face. Dans ce monde, nous serons toujours imparfaits. Conséquemment, tout le monde a plus au moins un rapport imparfait avec la nourriture. Si Jésus est Seigneur de ta vie, il est Seigneur de tout, y compris de ta nourriture. Inversement, si Jésus n’est pas Seigneur de tout, il n’est pas Seigneur du tout. C’est tout un apprentissage de vie que d’apprendre à renoncer progressivement à plusieurs aspects de notre vie et accepter, pour notre mieux, de les remettre entre les mains de celui qui nous a créés, rachetés et qui opère une œuvre de transformation en nous par son Esprit.

Les différentes manifestations de ce défi

La nature de ces rapports imparfaits peut se manifester de différentes manières. Certains ont tendance à surconsommer de la nourriture, parfois au risque de leur santé. D’autres ont plutôt la tendance inverse, celle de se priver à outrance, aussi au risque de leur santé. Parce qu’ils ne se situent pas dans l’un de ces deux extrêmes, plusieurs croient qu’ils n’ont pas de problème alimentaire, mais dans les faits, lorsqu’on commence à inspecter nos habitudes, réflexes et réflexions sur la nourriture, on se rend compte que celle-ci peut prendre beaucoup de place dans notre tête. En effet, certains ne semblent pas trop manger ou pas assez manger, mais ils sont continuellement en train de calculer les calories et de compenser ce qu’ils mangent en sport. Leur esprit est prisonnier du calcul des calories et autres nutriments et ils sont obnubilés par la balance et le sport. Bien qu’ils mangent soigneusement et peuvent même sembler en santé physique, la nourriture affecte leur santé mentale.

Mise au point importante

Je ne suis pas nutritionniste, ni médecin, ni psychologue, mais je suis pasteur. Je ne veux donc pas prendre la place légitime de l’un de ces spécialistes. En effet, nous sommes responsables de prendre soin du corps et de la tête que Dieu nous a donnés. Tel le rôle d’un berger, mon désir dans cet article est plutôt de questionner le siège biblique de notre spiritualité, c’est-à-dire, notre cœur et son rapport à Dieu et à l’Évangile. Évidemment, ces trois sphères s’influencent mutuellement. Comme la maxime le dit si bien : “Un esprit sain dans un corps sain”. Moi, j’aimerais proposer qu’un cœur sain (nos motivations spirituelles), influence et aide à conserver une tête saine et tout cela se reflète dans les choix, les actions et le traitement qui mènent à un corps sain. Les troubles alimentaires sont complexes et croyez-moi, comme je l’ai déjà mentionné, je suis passé par là, il faut un maximum d’aide pour s’en sortir. Mais au-delà d’un diagnostic clinique et sévère, tout disciple de Jésus devrait questionner son rapport à la nourriture. Et que ce soit un trouble sévère, une simple mauvaise habitude ou une préoccupation ou une motivation mal placée, toutes ces choses ne sont que des manifestations de la chair, autrement dit, des symptômes visibles et apparents d’un problème plus profond et caché dont la cause est la chair (notre nature pècheresse).

Donc, selon ce point de vue, dans tous ces cas de figure, on peut remarquer deux choses : 1) la nourriture prend plus de place que ce qu’elle devrait selon le cadre établi par Dieu et 2) les préoccupations qui motivent ces comportements ne sont pas la recherche de la gloire de Dieu dans la reconnaissance et la soumission à sa Parole.

Cliquez ici pour la suite de cette série.

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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