Le Leadership – 4 – Définition Séculière

Post de Nathan L. 25 ans, équipier à Jeunesse Pour Christ et auteur du livre « Devenir un Homme Selon Jésus »
Précédents articles dans la série : 1 – Introduction 2 – Une Discipline en Crise 3 – L’Exemple par Excellence

 

Nous passons donc à une phase de définition du leadership, et nous allons commencer par en donner une définition avec laquelle nos contemporains non-croyants seraient d’accord, globalement. En effet, beaucoup des principes sur le leadership que la Bible nous montre sont en ligne avec le bon sens dont font preuve un grand nombre de gourous du leadership, dont certains sont même des chrétiens professants.

Et pour ce faire, je reconnais que je dois une dette particulière aux pédants, ayatollistes et autres puristes que j’ai pu croiser au cours de ma vie, et qui me font remarquer à la première occasion que le mot « leadership » et tous ses dérivés ne font pas intrinsèquement partie de la langue française, mais qu’elles sont, au contraire, un anglicisme. Il faudrait, poursuivent ces chères gens, que nous employions, pour rester fidèles à la langue de Molière, un mot qui nous vienne du français. Pourquoi ne pas parler de « dirigeants » ou de « responsables » plutôt que de leaders ?

Et justement. Je trouve, pour ma part, que le mot leader n’a pas son pareil pour communiquer la richesse de ce que ce concept véhicule. Pour m’aider à l’illustrer, faisons un tour du côté de l’Opéra Garnier à Paris… Lors de leur représentation, il y a un instrument dans l’orchestre qui dirige les autres. Le violon soliste. Il donne le ton, permet aux autres de le suivre. Il se trouve par ailleurs à l’avant de l’orchestre. Il dirige. Il permet aux autres de jouer juste. Mais si le bassoniste loupe la croche de Fa# ou que la timbale entre avec une mesure d’avance, ce n’est pas de la faute du violoniste. Il est dirigeant, mais pas responsable.

Prenons ensuite le recteur de l’Opéra. Si la représentation était de mauvaise qualité, un spectateur pourrait aller se plaindre auprès de lui de ne pas avoir embauché le personnel adéquat pour atteindre le niveau duquel on pourrait s’attendre d’une telle institution. Il est, en effet, responsable. Mais il n’est en rien un dirigeant. Il n’a rien fait pour donner quelque direction musicale à la représentation qui l’aurait soit tirée vers le haut ou poussée vers le bas. Il est un responsable, mais pas un dirigeant.

Mais il y a une personne à l’Opéra Garnier qui doit être un leader. Plus qu’un responsable : il doit être un dirigeant aussi. Plus qu’un dirigeant : il doit être un responsable aussi. Il doit être les deux en même temps. J’ai nommé, le chef d’orchestre. Il dirige ses instrumentistes, qui s’en réfèrent à lui pour savoir quand entrer, accélérer, passer pianissimo ou allegretto. Il dirige. Mais la qualité de la représentation lui incombe aussi. Autrement, pourquoi serait-il celui qui se fait féliciter en premier à la fin de la représentation ? Il peut prendre l’acclamation pour les exploits de ses musiciens parce qu’il est responsable. Inversement, il prendrait le blâme en cas de représentation manquée.

C’est ça être un leader. Vous devez donner la direction. Mais aussi prendre la responsabilité. L’un et l’autre. De manquer à une de ces deux qualités ferait de vous moins qu’un leader.

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Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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