Nous passons des heures à regarder ou lire des choses qui nous sont présentées par des moyens artificiels, au travers d’écrans dont le matériel et les logiciels sont produits dans une usine Nous sommes habitués à croire et sentir que tout notre monde, tout ce qui est bien et utile, est un produit création humaine.
Bien sûr tout « artifice » n’est pas nécessairement mauvais. Les écrits humains, une miche de pain ou une peinture sont toutes des choses « artificielles » car elles sont faites par des êtres humains. Mais il y a un « seuil d’artificialité » au-delà duquel des effets commencent à apparaître. Peut-être le plus terrible de ces effets est notre difficulté grandissante à voir que Dieu est le créateur et donneur de toute chose.
Comment pouvons-nous voir Dieu comme le généreux donneur de toute chose si tout ce que nous utilisons à été fabriqué par l’homme ?
Le donneur sans besoin
Quand nous confessons le credo des apôtres nous commençons par déclarer : « Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur des cieux et de la terre ». Nous savons par la Bible que les choses que Dieu à créé proclament qu’elles sont ses créations. Mais l’abondance caractéristique de notre monde ne nous dit pas simplement que Dieu en est le Créateur (bien qu’elle nous le dise) : Les Ecritures et le monde déclarent aussi que Dieu est le Donneur, parfaitement bon, de la création.
Le fait que cette création ne soit pas en elle-même Dieu n’est pas un fait trivial. Cela nous dit quelque chose de très important. Cela nous rappelle que Dieu n’a pas besoin de créatures pour être Dieu, pour être la parfaite sainte trinité. Cela nous rappelle aussi que notre existence entière est dépendante de sa générosité volontaire. La plénitude de Dieu ne « déborde » pas involontairement mais plutôt crée la vie là où il n’y en avait pas. C’est avec joie qu’il désire donner la vie à tout être vivant. Même en créant, Dieu ne devient pas moins lui-même, pas plus qu’il n’y gagne quelque chose. Il reste infiniment, parfaitement lui-même. Ainsi notre existence est au plus haut point un don, et l’acte divin qu’est de donner la vie aux créatures est un acte d’amour.
La création porte l’empreinte de Dieu, son Créateur. Dans sa finitude elle est riche (1 Timothée 6:17), belle (Ecclésiaste 3:11) et bonne (Genèse 1:31). Comme le chante Rich Mullins dans « The Color Green » (La Couleur Verte) la verdeur du Blé d’hiver nous appelle à louer Dieu pour sa tendresse dans le travail de ses mains. Alors que Dieu seul possède la vie infinie en et de lui-même, des parties de sa création finie sont, si elles sont gardées intactes et utilisées de manière appropriée, par essence « inépuisables » au sein de leurs limites. Dans son cycle annuel de naissance, don de la vie, mort, repousse, un jardin bien cultivé peut témoigner que Dieu est « le Seigneur et Donneur de la vie ».
Si Dieu est bon et par analogie les créatures le sont aussi, alors tous deux sont dignes de notre délice et de notre plaisir, chacun selon sa mesure. Grâce à la juste création de Dieu, les créatures ont un ordre particulier selon lequel elle existent : une façon de vivre en harmonie avec tout le reste. Cette harmonie est entachée par la chute, le péché ayant amené le désordre dans le monde. Toutefois le péché n’a pas anéanti les choses créées ou le fait fait qu’elles soient bonnes. Même le péché et l’injustice témoignent en négatif de l’ordre originel qui était autrefois (et qui sera à nouveau un jour).
Aujourd’hui une partie du travail de l’Esprit Saint est de renouveler nos esprits et nos cœurs afin que nous puissions voir et connaître avec justesse la véritable relation que les créatures ont avec leur Créateur parfait et qu’elles arrivent à le connaître et à l’aimer en Jésus Christ (Hébreux 11:3, 2 Corinthiens 4:1-6).
Des dons biens aimés
Comme être humains, la vie nous est donnée « à l’image de Dieu ». Selon cette ressemblance à notre Créateur, il nous est donné la « domination » sur les autres choses créées (Genèse 1:26-27). Cependant comment devons nous exercer cette autorité conférée ? Il y a au moins une voie qui semble claire : comme nous sommes fait à l’image du Seigneur et Donneur de la vie, le Créateur d’un foyer pour nous dans lequel les créatures peuvent vivre et s’épanouir, ainsi nous devrions trouver des manières d’agir qui d’une façon analogue donnent la vie et permettent au créatures de s’épanouir à leur propre place. Ces manières devraient honorer les choses qui nous ont été données de la même manière que Dieu les a données, les traitant avec une admiration consciente et une gratitude appropriée envers Dieu (Psaume 92:4).
Plus encore ces manières propices à la vie devraient honorer le Donneur qui nous a donné ces choses particulières à connaître, à aimer, à prendre plaisir en elles et à utiliser. Il prend lui-même plaisir en elles (Genèse 1:31, Sophonie 3:17). Le psalmiste appelle le Seigneur à se réjouir dans les œuvres du Seigneur (Psaume 104:31) et ces œuvres incluent la pluie et les sources comme ses cadeaux (Psaume 104:10-13) et l’herbe et les autres plantes qui poussent grâce à cette eau (Psaume 104:14). Ce psaume médite sur la nourriture des plantes, oiseaux, bêtes et poissons : c’est le Seigneur qui les nourrit toutes afin qu’elles vivent.
Cette énumération des œuvres du Seigneur inclut ensuite, comme conséquence des dons de Dieu, les travaux de l’homme pour faire le pain et le vin (Psaume 104:14-15). Maintenant, il me semble que pour glorifier le Seigneur qui nous a fait don tout l’écosystème qui produit blé et raisin (en incluant les animaux qui répandent les graines et fertilisent les sols), alors notre fabrication et notre usage du pain et du vin devraient être bons à tous égards autant que possible. Le pain devrait être du bon pain et le vin du bon vin, leurs propriétés naturellement favorables à la vie ne devraient pas être détruites mais magnifiées par nos actions sur elles et leur utilisation devrait causer le moins de dommages possibles aux autres créatures.
Idéalement dans notre production et notre consommation nos vies humaines seraient nourries autant que les vies des autres créatures desquelles notre vie dépend. Assurément si l’herbe qui est transformée en pain est aussi cultivée par Dieu pour nourrir le bétail (Psaume 104:14, Genèse 1:28-30), alors un usage respectueux de Dieu de cette plante implique de ne pas la détruire afin qu’elle soit disponible pour les générations futures d’humains et d’animaux.
Si nous pouvions apprendre à apprécier les créatures de Dieu et nous occuper d’elles en accord avec, plutôt que contre, leur propre nature, si nous allions dans le sens de la fécondité que Dieu leur à donné, nous commencerions à voir plus précisément comment elles et nous reflétons la vie infinie et inépuisable du Dieu trinitaire.
Notre joyeuse gratitude
Le même Paul qui nous dit que Dieu nous donne toute chose avec abondance afin que nous en jouissions (1 Timothée 6:17), nous dit aussi que la gratitude envers ce Dieu qui fait don est une manière très efficaces pour prévenir l’idolâtrie. Ce péché oublie la générosité de Dieu et met avec perversité une créature à la place de Dieu (Romain 1:20-23). Si nous pouvons discipliner nos esprits à rendre grâce à Dieu pour les dons particuliers de l’eau, du soleil, de l’herbe, des fruits, de nos voisins, de nous-mêmes, de nos corps et de nos âmes, des choses que Dieu n’avait pas besoin de créer, alors, de cette gratitude découlera une joie et une utilisation de ces dons empreinte d’amour. Plus important encore, cette gratitude douce et joyeuse pour les dons de Dieu le glorifiera, lui le bon et parfait donneur de toute chose.
Article traduit avec autorisation, merci Luc !

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