Comment James Packer (1926–2020) m’a encouragé dans ma vie chrétienne

Le 17 juillet 2020, J. I. Packer, un auteur chrétien connu (surtout pour son livre Connaître Dieu) est décédé à 93 ans. Je ne vais pas raconter ici sa vie en détails tout simplement parce que j’en serai incapable. Mais je veux juste partager comment en particulier Packer m’a beaucoup encouragé par ses livres au début de ma vie chrétienne (ce qui explique que je ne me rappelle pas de tout).

Il m’a aidé à connaître Dieu, à l’adorer et à l’aimer

Son livre Connaître Dieu m’a énormément bouleversé. Il m’a fait découvrir des choses sur Dieu dont on ne parlait jamais à l’Église (du moins, pas explicitement) : sa majesté, sa justice, sa jalousie, sa colère. Ou alors d’autres qu’on maltraite et déforme souvent : son amour, sa grâce. Et aussi l’Évangile, expliqué de la manière la plus claire et la plus belle que j’avais jamais entendue à partir de passages clés (Romains 5, 8, Éphésiens).

Pour Packer, il faut connaître Dieu au lieu de seulement connaître des choses sur Dieu. Dieu n’est pas juste un sujet intéressant à étudier (comme les galaxies, les dinosaures, …) mais il est le plus passionnant et celui qui change entièrement nos vies. Tout ce qu’on pense en théorie de lui détermine tout ce qu’on va faire dans la pratique.

Non seulement, ce qu’il dit est biblique et vrai, mais il nous pousse toujours à adorer Dieu. Son livre n’est pas un dictionnaire abstrait, mais une super méditation. À chaque fois que tu le lis, après tu as trop envie d’adorer Dieu. Il donne à chaque fois plein d’applications pour chaque attribut de Dieu qu’il vient d’expliquer.

Je suis d’accord avec certains que le français est compliqué mais ce qu’il dit en soi est bien expliqué et il donne plein d’exemples concrets pour ne pas rester trop abstrait.

Il m’a aidé à me rendre compte qu’il y avait des vérités non négociables

Son livre en anglais Fundamentalism and the word of God m’a montré l’importance de croire à tout prix en certaines vérités. Il parle surtout d’une controverse du 19ème siècle entre chrétiens fondamentalistes et chrétiens libéraux. Les chrétiens libéraux sont ceux qui redéfinissent ou ne croient pas aux doctrines principales du christianisme.

Ce changement radical s’explique par l’influence grandissante des philosophies non-chrétiennes (les Lumières) qui rejettent tout ce qui est surnaturel. Comme les miracles, que Jésus est mort à notre place, la résurrection des morts ou encore l’autorité de la Parole de Dieu.

Par opposition, il y a les chrétiens fondamentalistes, qui ont affirmé que si on rejette ces doctrines-là (appelés doctrines « fondamentales », d’où leur nom), alors la foi chrétienne est détruite. En particulier, si on rejette l’autorité de la Parole de Dieu, tout s’écroule et plein d’erreurs arrivent.

Et ça Packer l’explique très bien. On peut avoir l’impression que c’est un vieille dispute qui aujourd’hui ne sert plus à rien. Pas du tout ! C’est un sujet très concret ! Encore aujourd’hui beaucoup de chrétiens, même évangéliques, sont tentés de faire des compromis avec l’autorité de la Bible parce que soi-disant la science a réfuté la foi (ce qui est d’ailleurs faux). Packer nous répond clairement que c’est un très mauvais choix qui déplaît à Dieu et que ça nous fait ensuite douter de tout.

Il m’a aidé à concilier l’évangélisation et la souveraineté de Dieu

Assez tôt, j’ai découvert la doctrine biblique de l’élection inconditionnelle. Mais si Dieu choisit qui sera sauvé quoi qu’il arrive, à quoi ça sert d’évangéliser ? Qu’est-ce que ça va changer que je le fasse ou non ? C’est là que L’évangélisation et la souveraineté de Dieu devient très utile.

Packer répond en disant qu’en fait, la souveraineté de Dieu au lieu de rendre l’évangélisation inutile, est la seule vraie source de motivation pour évangéliser. Si Dieu n’a pas choisi des personnes qu’il va forcément sauver peu importe à quel point elles le refuseraient et qu’il les sauve irrésistiblement (en leur donnant une nouvelle volonté, de sorte qu’ils croient quand même volontairement), Dieu est complètement impuissant pour vraiment sauver qui que ce soit. Si je ne crois pas à cela, je n’ai aucune raison de croire que Dieu peut sauver mon ami, ni pour lui demander cela.

Au contraire, si Dieu a tout prévu selon sa volonté, son plan est sûr de s’accomplir même si quand on évangélise, on est imparfait et maladroit. Bien sûr, on ne sait pas qui est élu. Notre devoir n’est pas de deviner qui l’est. Au contraire, on doit offrir la bonne nouvelle de Jésus à tout le monde en ayant l’assurance que Dieu va changer leurs cœurs si l’on persévère dans la prière.

En plus, que j’évangélise ou non, ça change tout parce que Dieu se sert de nous pour sauver des gens. On est ses instruments qu’il utilise dans sa souveraineté. Ce qui explique pourquoi malgré la souveraineté de Dieu, évangéliser est utile et même indispensable.

Il m’a aidé à mieux comprendre l’action du Saint-Esprit et la sanctification

Pour finir, Packer m’a aidé à comprendre le Saint-Esprit et le mécanisme de la sanctification (comment Dieu nous fait grandir dans la sainteté) dans Keep in step with the Spirit. Sur le Saint-Esprit il fait un survol utile sur ses fonctions dans toute la Bible.

Ensuite il soutient que le ministère principal de l’Esprit, c’est de faire connaître la présence personnelle du Roi et Sauveur ressuscité avec le chrétien et l’Église, de communiquer la présence de Christ aux chrétiens. L’Esprit est donc là pour braquer tous les projecteurs sur Christ, pas sur lui-même. Le Saint-Esprit ne nous transforme pas par lui-même mais à travers notre union avec Christ et notre prise de conscience de cette bénédiction merveilleuse.

Dans un deuxième temps, il nous propose une compréhension équilibrée de la sanctification appelée sainteté augustinienne (inspirée de Saint Augustin). Celle-ci permet d’éviter le perfectionnisme wesleyien et l’enseignement de Keswick (tout deux trop optimistes) qui affirment qu’on peut atteindre une certaine perfection sur terre. Ce sont les positions suivies par quelques Pentecôtistes.

Au contraire, la position inspirée d’Augustin fait dépendre toute notre sanctification de la grâce de Dieu et reste réaliste en reconnaissant qu’on sera toujours imparfait. On a besoin de l’action permanente de l’Esprit comme nos cœurs naturellement rebelles nous empêchent d’obéir à Dieu.

Mais même lorsqu’il œuvre en nous, nos bonnes actions sont imparfaites. Ce qui fait que Dieu les accepte quand même, c’est la justice de Christ qui nous est imputée. La Bible nous pousse à placer notre espérance et notre confiance en lui dans ce domaine : lui seul peut nous transformer à son image !

Enfin, au lieu de se moquer des gens qui adhèrent aux deux autres positions sur la sainteté, Packer est toujours chaleureux et respectueux. Il reconnaît leur part de vérité et même des excès dans lesquels les augustiniens risquent facilement de tomber. Rien ne montre plus l’humilité de Packer que sa liste des points forts des Pentecôtistes qui accompagne celle des points faibles.

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Laurent

Laurent

23 ans, Rébellutionaire et étudiant.

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1 Commentaire

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  • Merci à toute l’équipe de la reb’.
    Je suis toujours émerveillée par l’oeuvre que l’Éternel accomplit en chacun et à travers chacun de vous pour édifier ses enfants de tous les âges.
    Je prie que la génération présente soit fortement impactée par votre ministère.
    Soyez abondamment bénis.
    Gloire à Dieu pour chacun de vous.

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