À l’époque de Muhammad : un Coran dispersé
Vers 600 naît Muhammad, le prophète de l’Islam ou le rapporteur du Coran. Pendant 23 ans, il dit recevoir des révélations d’Allah, qu’il transmet oralement. Oui, oralement. Car Muhammad, comme beaucoup de ses compagnons (premiers musulmans, disciples du prophète), ne savait ni lire ni écrire.
Résultat ? Ces révélations ont été mémorisées, récitées, puis transmises de bouche à oreille. Toute la transmission dépendait de la mémoire humaine… et on sait à quel point elle peut être faillible. Il suffisait qu’un compagnon oublie une phrase ou se trompe dans un mot, et la parole d’Allah était déjà altérée.
En 632, Muhammad meurt. L’islam se propage, mais les compagnons qui connaissaient les versets par cœur commencent à tomber au combat, notamment lors de la bataille de Yamama, où un grand nombre d’entre eux meurent d’un coup. (Sahih al-Bukhari, Vol. 6, Livre 61, Hadith 509).
Le calife Abou Bakr décide de compiler les versets, et confie cette mission à Zayd ibn Thabit. Ce dernier commence à rassembler les fragments, à condition qu’ils soient confirmés par deux témoins.
Deux témoins comme sources pour la parole divine, c’est léger, très léger… surtout pour un texte qu’on dit « miraculeusement préservé ».
Uthman : la standardisation… par le feu
Une vingtaine d’années plus tard, on retrouve le même problème : les musulmans de différentes régions récitent des versions différentes du Coran. Des mots changent, des sourates ne sont pas toujours dans le même ordre. Le calife Uthman décide alors de standardiser une version officielle. Il choisit comme base le manuscrit de Hafsa (épouse du Prophète) et lance la rédaction du Mushaf d’Uthman.
Il ordonne ensuite de brûler toutes les autres versions du Coran existantes. Il n’y a donc aujourd’hui aucun moyen de savoir ce que contenaient ces versions, ni pourquoi elles étaient si populaires chez certains musulmans.
Peut-être qu’on a perdu une révélation d’Allah disant que Jésus est le chemin, la vérité et la vie ! Qui sait ? Dommage.
Plus sérieusement : comment peut-on affirmer que le Mushaf d’Uthman est « la bonne version » ? Pourquoi celle de Hafsa serait-elle plus légitime que celle des autres compagnons, comme Ibn Mas‘ud, qui ne reconnaissait pas les sourates 1, 113 et 114 comme faisant partie du Coran ? (Ibn Abi Dawud, Kitab al-Masahif, 9e siècle)
Les manuscrits anciens ne confirment pas le récit officiel
Des manuscrits très anciens du Coran ont été retrouvés, datant du 7e siècle, donc contemporains d’Uthman.
Si nous prenons, par exemple, des manuscrits de Sanaa (Yémen), de Topkapi (Turquie) et de Birmingham (Royaume-Uni), nous pouvons voir que certains versets ont des mots différents, des structures changées, et parfois, le sens théologique du verset est modifié.
Exemple : Sourate 9, verset 100
Lecture de Ḥafṣ (version actuelle) :
« Et les premiers [croyants] parmi les Émigrés et les Auxiliaires, et ceux qui les ont suivis dans le bien, Allah les agrée… »
Lecture de al-Kisā’ī :
« Et ceux qui ont suivi les premiers dans le bien, Allah les agrée… »
Dans une version, les suivants sont aussi agréés par Allah.
Dans l’autre, seuls les premiers croyants le sont… s’ils ont bien agi.
On a là une variation théologique sur ceux qui sont bénis par Allah.
Et la Bible dans tout ça ?
Les musulmans accusent souvent la Bible d’avoir été altérée. Mais pour le Nouveau Testament, on dispose de plus de 5000 manuscrits anciens, et les chercheurs peuvent tracer chaque variante.
Oui, il y a des différences textuelles, mais le message reste le même : Dieu nous aime, Il nous sauve par grâce, et Jésus est le SEUL chemin vers Lui.
Dans le cas du Coran, c’est différent. Il y a eu des destructions volontaires de versions entières. Il n’y a aucune possibilité de retour aux sources, ni de comparaison. Le contrôle était politique. Et ce n’est pas un signe de préservation divine, mais de manipulation humaine.
Conclusion : un mythe qui s’effondre
Allah serait le gardien du Coran. Mais s’il l’était vraiment, pourquoi aurait-il eu besoin de califes humains pour protéger son livre en brûlant les autres copies ?
Les révélations d’Allah ne sont-elles pas immuables ?
« Récite ce qui t’est révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. » (Sourate 18, verset 27)
Le Coran a été transmis oralement, donc sujet à l’oubli, compilé tardivement par des hommes, standardisé par le pouvoir politique, vidé de ses autres versions par le feu.
Soyons clairs : l’idée d’un Coran inchangé, figé dans le temps, est historiquement fausse.
Et si cette affirmation s’effondre, alors la crédibilité du livre tout entier est remise en question.