Pourquoi y a-t-il des règles alimentaires dans l’Ancien Testament ?

Peut-être que tu t’es déjà demandé à quoi servaient les prescriptions alimentaires contenues dans la loi que Dieu a donnée à Moïse ?

Peut-être as-tu entendu que la principale utilité est d’ordre médical, comme pour éviter certaines maladies par exemple ? Bien que je ne contredise pas qu’il puisse y avoir des utilités médiales à certaines règles alimentaires, il me semble cependant que ce n’est pas la raison principale de toutes ces ordonnances.

Alors quelle est-elle ? La voici1

L’utilité de ces règles

Rappelons-nous d’abord qu’en ce qui concerne la loi mosaïque2, la Bible enseigne qu’elle sert de guide (ou de surveillant suivant certaines traductions) comme le dit Galates 3.24 : « Ainsi la loi a été le guide chargé de nous conduire à Christ afin que nous soyons déclarés justes sur la base de la foi ».3

La loi avait aussi un but d’enseignement, afin de guider le peuple vers une compréhension de certaines réalités. Comme l’explique Hébreux 10.1 « La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation de la réalité » (en se rapportant plus précisément aux ordonnances concernant les sacrifices).

Mais alors qu’est-ce que ces règles alimentaires ont à nous apprendre ? Il me semble qu’une clé de réponse se trouve dans le chapitre 10 du livre des Actes. Avant de continuer la lecture il est important que tu le lises !

Dans ce passage :

v.1-8 —Corneille, un non-juif craignant Dieu, a une vision. Dans cette vision, un ange lui dit de faire venir Pierre (l’apôtre).
v.10-14 — Le lendemain, Pierre a aussi une vision, il voit une nappe venant du ciel contenant des animaux qu’il était interdit de manger selon la loi, et une voix venant du ciel lui dit d’en manger.
v.15-16 — La voix lui dit « Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le considère pas comme impur ». Cela se répéta trois fois.
v.17 — Pierre reste perplexe concernant la vision.
v.17-20 — Les hommes envoyés par Corneille arrivent à la maison où se trouve Pierre, et l’Esprit lui dit de les suivre.
v.21-29 — L’apôtre se rend donc chez Corneille où se trouvent sa famille et ses amis, et après être arrivé, Pierre s’exprime ainsi : « Vous savez […] qu’il est interdit à un Juif de se lier à un étranger ou d’entrer chez lui, mais Dieu m’a montré qu’il ne faut déclarer aucun être humain souillé ou impur. C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à venir quand vous m’avez appelé. »
v.30-33 — Corneille explique sa vision à Pierre et lui demande ce que Dieu veut leur dire. Pierre affirme alors : « En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas de favoritisme et que dans toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable» Puis Pierre leur proclame l’Évangile.
v.45 — C’est alors que le Saint-Esprit descend sur les personnes qui l’écoutaient, et « tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits de ce que le don du Saint-Esprit était déversé même sur les non-Juifs»
v.47-48 — Ils se font alors baptiser.

On voit dans ce passage la manière dont Dieu sauve des non-juifs en permettant que l’Évangile leur soit aussi proclamé.
Mais ce qui me parait particulièrement intéressant pour notre question de départ, c’est la manière dont Dieu va instruire Pierre sur ce sujet ! Pierre va voir en vision une nappe contenant des animaux déclarés comme impurs sous la loi, et c’est lors de cette vision que la voix va ordonner à Pierre de ne pas considérer comme impur ce que Dieu a déclaré pur.

Il me semble que tout au long du chapitre l’on peut voir le parallèle qui est fait entre les animaux impurs (les non-juifs) et le fait que Dieu les déclare purs (l’Évangile qui est « ouvert » aux non-juifs). Dieu déclare purs par la foi aussi les non-juifs (cf. Romains 3.30).
Ainsi je crois que ces règles avaient pour but de montrer au peuple l’importance de se séparer des mauvaises pratiques des nations environnantes, des non-juifs, ainsi que de se séparer de ce qui est impur, du péché.

À quoi ça nous sert à nous chrétiens du 21ème siècle ?

Mieux comprendre cela nous permet de rendre grâce à Dieu de ce que l’Évangile est prêché à toutes les nations sur la terre ! Nous n’avons pas à restreindre l’Évangile à un peuple en particulier. L’Église a le devoir de le prêcher à tous sans faire de favoritisme.

Cela nous permet aussi de nous rappeler que Dieu a appris à Israël à se séparer des autres peuples et à ne pas imiter les péchés des nations qui l’entouraient. De la même manière, nous chrétiens, ne devons pas imiter la mauvaise manière de vivre que nous voyons dans le monde.

 

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  1. Je tiens à préciser que cet article n’a pas pour but de s’attarder sur tout ce qui concerne les alliances dans la Bible. Le but est simplement de répondre à une question en restant abordable pour tous. Ainsi il se peut qu’il y ait des « raccourcis » sur certains sujets théologiques, mais j’espère vraiment que cela n’enlèvera rien à la véracité de l’article. Je m’en excuse dans le cas contraire et reste preneur de vos remarques.
  2. Loi que Dieu a donnée à Israël par l’intermédiaire de Moïse.
  3. Attention ! Le terme de « pédagogue » utilisé dans certaines versions n’a pas la même signification qu’on lui donne de nos jours. Le pédagogue dans la Grèce antique était un esclave chargé de veiller sévèrement à la conduite d’un enfant. Il ne désigne pas une personne ayant des qualités d’enseignement envers les enfants comme l’on pourrait le comprendre aujourd’hui. 
Timothée

Timothée

22 ans, rébellutionnaire, sauvé par grâce. Etudiant.

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1 Commentaire

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  • Bonjour,

    merci pour cet article sur ce sujet dont la pertinence pour nous aujourd’hui n’est pas si évidente que cela de prime abord.
    A noter que Jésus n’a pas cherché « à mettre le grappin » sur un titre ou une position (cf Philip.2v1-11, Hébr.5v4-10). Quel rapport avec l’objet de l »article ? Et bien, Lui, pourtant de « condition divine », n’a pas regardé l’égalité avec Dieu comme « une proie à arracher »(Philip.2v6. Segond). En cela, Lui, qui déclare ne pas être venu pour « abolir »(la loi), mais pour (l’)« accomplir »(ou lui donner tout son sens-BFC) cf Matt.5v17, a pratiqué l’esprit de la loi, témoignant de son refus de « manger les animaux abominables » qu’il ne fallait pas manger (cf la loi-en l’occurrence, les oiseaux de proie, qui ont des griffes : Lévit.11v13-19). En comparaison, comme le souligne M.A. Ouaknin, la pensée occidentale(opposée à la pensée biblique) est axée sur la « saisie », la classification, le déterminisme(soit le fait de « coller une étiquette » sur quelqu’un), la division, la conceptualisation… « une logique de la prise », ou encore « une pensée rapace qui griffe et qui déchire (cf https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2015/05/22/jesus-na-pas-mange-ces-animaux-abominables-quil-ne-fallait-pas-manger/ )

    Fraternellement et à bientôt,
    Pep’s

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