Dieu est simple

Dans cette série d’articles sur Dieu, je présente une par une ses caractéristiques (ou attributs). La dernière fois, on a vu l’unicité de Dieu (il n’existe qu’un seul et unique Dieu et pas plusieurs (pas deux, pas trois, pas plus). Aujourd’hui, on va s’intéresser à sa simplicité. Pour aller plus loin : regarder cette vidéo/cet article de Pascal Denault et lire cet article qui reprend ce que dit un grand philosophe chrétien. Cet article sera plus long que les autres car la simplicité de Dieu est un des attributs les plus débattus en ce moment (même entre chrétiens) et difficiles à comprendre.

Définition

Dire que Dieu est simple, c’est affirmer qu’il n’est pas composé de parties, qu’il n’est pas un « mix », un mélange, un composé de plusieurs choses (très bien résumé ici). Cet attribut est aussi appelé « unitas simplicitatis », un des deux sens de l’unité de Dieu (l’autre étant l’unicité de Dieu, en latin « unitas singularitatis »)

Quelques précisions

Tout d’abord, il faut noter que simple ici n’a rien avoir avec facile et complexe avec difficile. Ici simple signifie sans parties et complexe composé de parties.

Pour être plus concret, Dieu n’est pas divisé en plusieurs parties différentes qui seraient ses attributs. Ses attributs sont plutôt différents points de vue de quelque chose d’unique. Ils décrivent la même chose mais de plusieurs manières. Tout comme les différentes couleurs sont différents aspects de la lumière blanche  (voir l’image ci-dessus).

Pour parler autrement, les distinctions entre les attributs de Dieu n’existent pas réellement en lui mais uniquement dans « nos têtes », dans notre esprit, nos raisonnements. C’est nous qui sommes obligés de créer ces distinctions pour réussir à comprendre Dieu (bien qu’imparfaitement). C’est le cas parce qu’on utilise un langage fini (et donc limité) pour parler d’un Dieu infini.

On doit aussi préciser que ces distinctions ont un fondement en Dieu (distinctions de raison raisonnée), ce qui donne du sens à notre discours sur lui.

Passages bibliques

Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu nous porte et nous y avons cru. Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. (1 Jean 4.16)

Les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, Observant les méchants et les bons. (Proverbes 15.3)

Quelqu’un se tiendra-t-il dans un lieu caché, Sans que je le voie? dit l’Eternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre? dit l’Eternel. (Jérémie 23:24)

Deux articles  plus développés qui défendent la simplicité de Dieu : ici et ici.

Illustrations

On peut illustrer ce concept de simplicité en comparant de l’eau pure avec de la boue. D’un côté, on a de l’eau, que l’on pourrait considérer comme étant une substance unique et simple. Cette eau n’est faite que d’eau. Mais si on y ajoute de la terre, l’eau devient de la boue. La boue, c’est une substance complexe car elle est constituée de deux parties distinctes, à savoir l’eau et la terre. L’essence de Dieu ressemble à l’eau pure ; elle n’est constituée que d’une seule substance (Le symbole des apôtres, Leçon 2, Héritage Huguenot, p 10)

Les ordis, les tablettes et les portables sont des trucs composés de plusieurs parties. Par exemple, l’ordi est composé d’un processeur (une “calculatrice”) et d’une RAM (une zone pour stocker des données). L’ordi dépend de tous ces trucs pour marcher, si tu en enlèves un, l’ordi s’éteint, ne marche plus. Dieu n’est pas du tout pareil : il ne dépend pas de parties plus fondamentales que lui.

Bien sûr, on peut se demander comment la simplicité de Dieu (Dieu est unique) ne contredit pas la Trinité (Dieu existe en trois personnes). Ce sera aussi le sujet d’un prochain article. En attendant, il y a des vidéos très techniques sur le sujet.

Applications

En gros, si Dieu n’est pas simple, ça contredit plein d’autres attributs de Dieu très importants :

1. Si Dieu est composé de plusieurs parties, alors il dépend de ces différentes parties. Comme un ordi qui dépend de sa carte mère, de sa carte graphique pour s’allumer, marcher. Du coup Dieu ne serait plus indépendant comme on l’a vu.
2. Quand quelque chose est composé de plusieurs parties, certains parties peuvent être présentes en plus grande intensité que d’autres, et du coup créer un déséquilibre. Par exemple, un père qui a un amour trop grand pour son enfant mais une sévérité trop faible. Si c’est aussi le cas pour Dieu, il pourrait être déséquilibré, du coup il ne serait plus parfait.
3. Il ne serait plus non plus immuable, car un de ses attributs pourrait augmenter, un autre diminuer et donc créer en lui un changement (et donc une imperfection).

Dans l’autre sens, comme la simplicité nous assure et renforce l’immuabilité et la perfection de Dieu, elle nous encourage à faire confiance à Dieu. Parce qu’elle nous apprend qu’il est toujours parfait, qu’il ne peut jamais avoir un attribut plus fort qu’un autre. Il est parfaitement équilibré, jamais son amour pourra être remplacé par un autre attribut.