L’estime de soi : Qu’en dit la Bible? – Partie 2

Simon Archambault nous propose une série en trois articles sur l’estime de soi. Cliquez ici pour le premier article.

Que dit la Bible sur l’estime de soi ?

En 1 Corinthiens 4, verset 6, Paul exhorte l’Église concernant le fait de s’enfler d’orgueil. Littéralement, c’est l’idée de chercher à se remplir de quelque chose, quelque chose d’autre que Dieu. Le philosophe chrétien Soren Kierkegaard disait dans son livre La maladie de la mort que l’état normal du cœur humain était d’essayer de bâtir son identité sur autre chose que Dieu. Autrement dit, l’homme recherche continuellement ce qui, dans ce monde, lui donnera de la valeur, une identité, un but et ce qui le rendra spécial et différent. On pourrait dire qu’il cherche à justifier son existence et la faire valider ensuite par les autres. Remarquez comment notre culture actuelle s’accorde avec la description biblique de l’homme sans Dieu. Les conseils thérapeutiques populaires d’aujourd’hui sont de chercher en soi-même la personne que l’on veut être, ensuite de s’assumer et même de l’imposer au monde entier et contre tous, qu’en déplaise aux autres. C’est d’ailleurs la structure des récentes productions d’Hollywood. Vous n’avez qu’à penser à un film comme La Reine des neige. Si ta famille ou tes amis ont quelque chose à redire sur ton identité, alors remplace-les, car ils ne sont pas de vrais amis. Tu peux même aller jusqu’à changer ton corps et les lois, et militer s’il le faut. C’est comme avoir un bout de persil entre les dents et comme on n’aime pas se le faire dire, au-lieu d’enlever le persil, on retire le miroir et on le brise même en mille morceaux. C’est de cette manière que la culture traite l’identité aujourd’hui.

Pourtant, cette façon de gérer l’identité, l’ego et l’estime de soi en valorisant, en flattant et en adaptant tout autour de soi afin d’aplanir le plus possible toute contrariété ne semble pas régler le problème de la souffrance des jeunes. Elle semble même l’exacerber. Dans la société traditionnelle, on cherchait sa valeur dans les yeux des autres et dans notre rôle vis-à-vis la communauté, on était ainsi enfermés dans ce que les autres pensaient et attendaient de nous. On ne vivait que pour les autres. Dans la société moderne, c’est l’inverse, on est laissés à nous-mêmes, on a la pression de trouver ce qui nous rend uniques, ensuite on doit se battre contre le monde pour l’imposer et être ainsi validés. On ne vit que pour nous. Dans un cas comme dans l’autre, la quête de l’identité et de l’estime est un cul-de-sac voué à l’échec et à la souffrance.

Une quête sans issue

Pourquoi la quête de l’estime de soi est-elle sans issue pour celui qui recherche bien-être et liberté ? Parce que l’ego nous enferme en ramenant toujours tout à nous-mêmes. Que l’on ait trop d’estime ou pas assez, que nous soyons remplis de prétention de tout ce que nous croyons être ou vides et tristes de notre manque d’identité, dans un cas comme dans l’autre, nous sommes obsédés par notre propre personne. Nous nous prenons trop au sérieux et nous nous accordons trop d’importance. L’ego sans Dieu a mal et il attire constamment l’attention sur lui-même. Il rumine continuellement ses exploits ou ses échecs. Il se valorise de ce que les autres pensent du bien de lui et se flagelle de ce que les autres pensent du mal de lui. Il nous fait continuellement réfléchir à ce dont on a l’air, il nous fait analyser de manière pointilleuse la manière dont les autres nous regardent et nous traitent. Ainsi, nous nous sentons facilement attaqués et nous nous laissons tout aussi facilement blesser. C’est d’ailleurs surement l’une des raisons pour lesquelles l’Occident souffre tant de dépression. Le confort de notre société additionné à la place donnée à l’individualiste, qui rumine continuellement sur lui-même, agissent comme un zoom sur sa souffrance sans Dieu. L’homme moderne occidental, est confronté et ramené tous les jours à sa souffrance et à ses limites.

L’homme sans Dieu est condamné à éternellement se regarder et se comparer aux autres. S’il a plus et s’il est meilleur que les autres, il se sent bien et devient méprisant, prétentieux et orgueilleux. S’il a moins et s’il est moins bon que les autres, il s’abaisse, se méprise et convoite. C. S. Lewis disait que « la fierté c’est le plaisir d’avoir plus que son prochain. La fierté c’est le plaisir d’être plus que son prochain ». Autrement dit, le complexe d’infériorité est identique au complexe de supériorité. Soit, tu es enflé et douloureux, comme un estomac ballonné pour reprendre l’image de l’apôtre Paul, soit tu es dégonflé, vide, sans espoir et désespéré.

La solution : Christ

Quelle est la solution alors ? Le thérapeute moderne dirait : n’accorde pas d’importance à ce que les autres pensent, ce qui compte c’est ce que toi tu penses de toi ! Définis ta valeur, ton identité, ton but dans la vie et tes normes, trouve en eux ta fierté, ensuite sois authentique à ceux-ci peu importe ce que les autres pensent. En gros : « Décide qui tu veux être et sois-le ! Indépendant de quiconque ».

Ce conseil ne s’accorde pas du tout avec ce que l’apôtre Paul nous enseigne dans la Bible.  Paul dirait plutôt : « je me fiche de ce que les autres pensent, mais je n’accorde pas plus d’importance à ce que je pense de moi-même ». Autrement dit, j’ai une faible opinion de ce que pensent les autres de moi, mais je travaille également à avoir une aussi faible opinion de moi-même. Le but n’est pas d’être bien avec soi-même ou avec les autres, mais d’être bien avec Dieu grâce à Jésus. On ne guérit pas d’un trop plein d’estime ou d’une carence d’estime en regardant plus à soi, ou en regardant moins à soi, en valorisant plus ou en valorisant moins, on est libérés de l’ego souffrant en arrêtant de regarder à soi-même et à ses propres accomplissements ou non-accomplissements et en portant plutôt les regards sur Christ, sur ses accomplissements à lui, qui viennent ensuite me définir comme personne. Mon identité, ma valeur, mon but, la raison de mon existence et mes normes morales passent par mon rachat à la croix. Il nous a créés pour lui. Nous avons rejeté le Dieu créateur de la vie. À cause de ce rejet, nous étions destinés à la mort, c’est-à-dire, à être éternellement séparés de la vie et de la lumière qu’est Dieu. Pourtant, il nous a rachetés au prix de sa propre vie. Nous sommes son bien à lui, notre rachat est sécurisé à la croix, nous lui appartenons doublement, il a fait d’abord et racheté par la suite. Ainsi, mon identité, mes normes morales, ma destination et ma valeur viennent de lui et ont été complètement validés et justifiés devant Dieu le Père. Je suis validé par Dieu.

Celui qui est sans Jésus croit qu’il doit gagner sa valeur en devenant soit une personne spéciale, qui se distingue des autres et qui arrive à imposer sa spécificité au groupe, ce qui explique l’engouement des croisades de militantisme en tout genre. Soit l’inverse, en s’effaçant et devenant la personne que les gens veulent qu’elle soit, c’est-à-dire, devenir la bonne personne que les gens aiment. Dans un cas comme dans l’autre, nous sommes obnubilés par l’opinion des autres et nos propres accomplissements.

La bonne nouvelle de Jésus nous amène complètement ailleurs. Mon identité n’est pas dans le regard des autres, je n’ai donc pas à souffrir de leur opinion. Mon identité n’est pas non plus en moi-même. Mon identité est en mon Dieu qui m’a créé et m’a racheté par son Fils. Tu n’as pas à chercher désespérément qui tu es, mais simplement à aller vers Dieu, son Fils et sa Parole qui te définissent ensuite comme personne. Tu n’as pas non plus à te battre contre le monde pour prouver ta valeur, Christ t’a validé auprès de Dieu à la croix pour toujours.

Restez à l’affut pour le dernier article de la série!

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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