Climato-confiant – peut-on sauver notre planète ?

Alors que le monde semble devenir de plus en plus “climato-anxieux”, l’Évangile devrait faire de nous des “climato-confiants”. Cette expression n’est pas de moi, elle vient de mon beau-frère Sam’Parle (Youtubeur-chrétien-apologète-missionnaire-québécois).
Je me permets de voler cette expression, car je trouve qu’elle exprime tellement bien l’effet que l’Évangile devrait avoir sur le croyant qui s’y confie, contrairement à l’effet que produit la montée en flèche des inquiétudes écologiques.

Climato-anxieux, la bonne vieille mauvaise nouvelle de la religion

Le discours actuel qui traite de l’écologie et de l’état de la terre est très alarmant. En effet, il y a plusieurs raisons réelles de s’en inquiéter. Il est tout aussi louable de prescrire tout un inventaire d’actions afin de sauver la planète.

Mais c’est justement lorsqu’on observe avec attention ce discours que l’on peut se rendre compte à quel point ce dernier se rapproche de la bonne vieille mauvaise nouvelle de la religion. C’est-à-dire que les tenants de ce discours craignent une sorte d’enfer (la destruction de l’environnement), aspire à un paradis (un idéal d’une cohabitation saine et équilibrée avec l’environnement) et pour éviter cet enfer et atteindre ce paradis, ils proposent tout une série de bonnes œuvres.

On peut facilement percevoir la saveur religieuse de ce discours lorsque les plus extrémistes d’entre eux annoncent une fin du monde imminente, appellent à une repentance radicale et aspirent à un réveil d’envergure dans le but de sauver la race humaine de son anéantissement. On retrouve même la notion d’excommunication lorsqu’un quelconque mouvement écologiste prescrit de boycotter ou “canceller” tout discours qui voudrait le contredire, voire seulement le nuancer. On retrouve aussi dans cette “religion” des incarnations du malin en la diabolisation des fameux “climato-sceptiques”.

Climato-confiant, heureuse conséquence de la Bonne Nouvelle de l’Évangile

Or, celui qui se confie dans la Bonne Nouvelle de l’Évangile est convaincu que ce monde est totalement contaminé par le mal et c’est la raison pour laquelle il sera aussi un jour totalement détruit. En effet, les effets de la chute n’ont pas seulement affecté la relation de l’homme avec Dieu, mais aussi son corps, sa santé et l’environnement (Gn 3.17 ; Rm 5.12).

Ça c’est la mauvaise nouvelle ! Mais la bonne nouvelle est que par le don précieux de sa vie, Christ s’est racheté un peuple afin d’établir une toute nouvelle création exempte de toute forme de péché, de mal et de souffrance.

Tout comme aucun homme n’a jamais réussi par sa perfection à atteindre le paradis parfait, de même, aucun ne pourra jamais rien faire pour réparer tout le mal de ce monde qui le contamine de sorte qu’il continuerait à exister éternellement, sans jamais s’effondrer. Aucun n’est jamais monté, mais il en est un qui est descendu, Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Lui seul a vécu la vie parfaite que nous étions incapables de vivre, remplissant ainsi tous les standards et les critères de Dieu.

Plus encore, il a reçu la conséquence qu’on méritait de recevoir. Par sa résurrection d’entre les morts, Christ annonce que la dette pour le mal de ce monde est maintenant payée ! Quelqu’un devait payer la facture du mal de ce monde, incluant la dette écologique, et c’est Christ qui l’a fait. Christ est approuvé par le Père et devient le premier d’une nouvelle ère.

Pour celui qui est en Christ, la dette du mal est payée et la résurrection dans un nouveau corps glorifié qui n’est pas affecté par le mal est à venir ainsi qu’une vie dans une nouvelle création qui ne serait pas, elle non plus, affectée par le mal. Celui qui est en Christ est donc une nouvelle créature destinée à une nouvelle création, spirituellement dans un premier temps, mais matériellement lorsque Christ reviendra dans un second temps.

Par conséquent, le croyant est :

1) “climato-réaliste”, ce monde est contaminé par le mal, il est donc normal d’en ressentir les effets, voire de constater une dégradation.

2) Pas “climato-anxieux”, car il sait très bien qu’aucune tentative de le sauver ne lui permettra d’éviter d’affronter le jugement à venir afin que la création soit libérée du mal qui la ronge.

3) “Climato-confiant”, car il sait qu’en Jésus il est parfaitement assuré d’une nouvelle création exempte de tout mal et de toute souffrance.

Conclusion

Pour terminer cet article, j’aimerais répondre à cette question “quelles devraient être les implications écologiques de celui qui se confie en l’Évangile ?

L’Évangile devrait produire des croyants “climato-responsables” !

Je propose une analogie avec le corps physique et actuel de celui qui appartient à Jésus. Le croyant sait que son corps actuel est contaminé par le péché, que dans ce monde, il demeurera toujours imparfait et c’est la raison pour laquelle un jour il sera détruit et remplacé par un nouveau corps glorifié exempt de tout péché, de tout mal et de toute imperfection. Le croyant ne vise donc pas la sainteté dans cette vie afin de se sauver de la destruction et un jour peut-être, s’il est assez saint, d’acquérir un nouveau corps glorifié. Non, le croyant aspire à la sainteté parce qu’il est déclaré saint par Jésus et destiné à un nouveau corps glorifié. Le croyant recherche la sainteté, car c’est sa nouvelle nature, il le fait aussi par reconnaissance à celui qui l’a délivré du péché et il le fait par anticipation.

De la même manière, avec la création, le croyant ne cherche pas à sauver ce monde de la destruction par l’écologie, mais simplement à bien prendre soin de la planète de Dieu, car cela est conforme à sa nouvelle nature, car il s’agit d’un acte de reconnaissance et cela anticipe la nouvelle création glorifiée. Même s’il demeure imparfait dans son corps et dans ses actes écologiques, le croyant cherche à vivre de manière conforme à sa nouvelle nature.

Le péché, le mal et la souffrance ont infecté l’homme tout comme la création et Jésus est venu nous sauver de ce problème. Bien qu’il reste imparfait, le croyant, par nature, ne peut pas continuer à participer volontairement au problème dont Christ nous a délivrés ! En cela, l’action écologique du croyant est dénuée d’orgueil religieux, car elle n’est pas accomplie dans le but de sauver sa vie, sa race ou sa lignée. Elle est aussi dénuée d’anxiété, car le croyant sait que ce monde disparaîtra peu importe les actions qu’il pose, sa motivation est bien plus louable et désintéressée, il le fait comme un acte de pure adoration, car Christ est le sauveur de ce monde.

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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1 Commentaire

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  • Merci pour ces réflexions. Dieu reste souverain bien sûr, et pour cela, nous sommes profondement reconnaissants. En même temps, la Bible nous appelle à regarder les conséquences du péché humain en face. Le changement climatique est une menace réelle pour nos sociétés.

    L’anxiété face aux défis immenses qui nous attendent est bien naturelle et compréhensible, et nous devons avoir de la compassion pour ceux qui se sentent parfois écrasés par cette anxiété; pour contrer cette anxiété, nous pouvons proclamer l’espérance de la promesse de la rédemption et de la réconciliation (Colossiens 1), et que les souffrances du monde actuelles sont comparables, comme le dit l’apôtre Paul (Romains 8) aux douleurs de l’accouchement. Tout en reconnaissant l’existence bien réelle de la souffrance présente, nous pouvons porter nos regards avec espérance vers la promesse d’un renouvellement de la Terre.

    Il est aussi normal que la tristesse fasse partie de notre réponse. Selon Oxfam France, les 50% des plus pauvres sur notre planète sont à l’origine de seulement 7% des émissions cumulées liées aux modes de consommation pour la période 1990-2015. Et pourtant, les plus pauvres de notre planète sont systématiquement les premiers à souffrir du changement climatique. Pour amour pour notre prochain, prenons ces réalités au sérieux.

    Jean-François Mouhot, directeur A Rocha France (www.arocha.fr)

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