Comment vivre quand être chrétien n’est pas à la mode ?

« Je ne veux pas regarder de la pornographie. » « Jésus est le seul chemin pour accéder à Dieu, donc les autres religions sont dans l’erreur. » « Je ne veux pas parler mal de ce prof. » « La Bible dit que l’homosexualité est un péché, quelque chose que Dieu désapprouve. » « Je veux rester vierge jusqu’au mariage. »

Affirmer ces choses devant nos amis peut être difficile. Nous savons que cela va nous coûter. Personne ne va nous maltraiter physiquement pour ces affirmations, mais probablement que nous serons rejetés, évités, calomniés, ou moqués. Toi aussi, tu as déjà vécu ça ?

Vivre en exilés dans ce monde…

C’est ce que vivaient les chrétiens à qui 1 Pierre a été écrit. Ils souffraient du fait d’être chrétiens – de porter le nom de Christ et de vivre en conséquence dans ce monde (1 Pierre 2.18-20, 4.1-4, 4.12-19).

En fait, quand Pierre leur écrit cette lettre, il s’adresse à eux comme à des « exilés » (1 Pierre 1.1, 1.17, 2.11). Il ne s’agit pas d’exilés au sens politique, mais au sens spirituel. C’est ce que nous vivons en tant que chrétiens. Ce monde n’est pas notre « chez nous ». Notre maison est ailleurs. Nous sommes dans ce monde, nous y naissons, grandissons et vivons, mais sans nous sentir pleinement chez nous.

C’est comme lorsque l’on va dormir chez quelqu’un que l’on ne connaît pas trop. On n’est pas très à l’aise, on n’ose pas étaler nos affaires partout dans la chambre qui nous est prêtée, et lorsque l’on sort pour aller à la salle de bain, on espère ne croiser personne. Bref, on n’est pas chez nous !

C’est ainsi dans ce monde, en tant que chrétiens. Nous sommes en décalage. Un peu marginalisés. Le monde nous regarde comme étant bizarres, différents. Et en conséquence, nous souffrons de ce décalage (cf. 1 Pierre 3.16, 4.4).

C’est pour cela que Pierre écrit à ces chrétiens. Dans un sens, cette lettre de 1 Pierre est là pour nous montrer comment vivre quand être chrétien n’est pas à la mode, en continuant à rester fidèles et à vivre d’une manière qui honore Dieu. Alors, comment vivre en exilés dans ce monde ? Voilà quelques réponses qu’apporte cette lettre de 1 Pierre.

#1 – Fixer les yeux sur l’espérance à venir

Dès le début de sa lettre, Pierre nous rappelle que, grâce à Jésus, nous avons une espérance vivante (1 Pierre 1.3-9). Dieu nous réserve un « héritage qui ne peut ni se détruire, ni se souiller, ni perdre son éclat » (v.4). C’est ce qui nous donne de la joie dans le présent et nous aide à tenir bon, parce que nous savons que les épreuves que nous vivons ont une fin et un but (v.6-9).

Quand tu souffres du fait d’être le seul chrétien de ton école, rappelle-toi que la souffrance est passagère, mais la gloire éternelle… Nous n’avons pas de « maison » ici bas, mais nous avons un « chez nous » glorieux qui nous attend.

#2 – Craindre Dieu et ne pas craindre les hommes

Pierre nous appelle à craindre Dieu1 (1 Pierre 1.17, 2.17) et à ne pas craindre ceux qui nous calomnient (1 Pierre 3.14). Cette lettre nous montre donc que le problème n’est pas la crainte, mais plutôt la crainte placée au mauvais endroit.

Quand tes amis se moquent de toi, quand tu te demandes si ça vaut le coup que tu ouvres la bouche pour parler de Jésus, quand tu veux prendre position dans une situation où ta foi est en jeu, rappelle-toi : c’est Dieu qu’il faut craindre, pas les hommes. Et si, comme moi, tu es trop souvent freiné par la crainte de tes amis pour oser parler de Jésus, c’est que tu ne crains pas assez Dieu. Pour vaincre la crainte des hommes, il faut qu’une crainte plus grande domine – celle de Dieu.

#3 – Regarder à Jésus

C’est évident, Jésus est au cœur de cette lettre. D’abord comme un exemple de souffrance, car lui aussi a été rejeté (1 Pierre 2.7), et nous sommes appelés à suivre ses traces :

« (…) Christ aussi a souffert pour nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces (…) » – 1 Pierre 2.21

Tel maître, tel disciple. Jésus a souffert, nous allons souffrir aussi. Nous suivons ses traces. C’est encourageant, parce que cela veut dire que les souffrances que nous vivons en tant que chrétiens ne sont pas bizarres, mais normales. C’est la vie de disciple. Et c’est également encourageant parce que nous savons que, tout comme Jésus a été victorieux, nous le serons aussi. Il a souffert, il est mort… puis il est ressuscité (1 Pierre 1.21, 3.22) ! Il est vivant et il règne – ce qui nous donne l’espoir que nos souffrances auront une fin.

Mais il ne faut pas simplement regarder à Jésus comme un exemple. Ultimement, il est celui qui nous a racheté par son sang précieux (1 Pierre 1.18-20). Il a « lui-même porté nos péchés dans son corps à la croix afin que, libérés du péché, nous vivions pour la justice. » (1 Pierre 1.24) Il est mort pour nous donner la vie. Il a été jugé pour que nous ne le soyons pas.

#4 – Être différents

Dans cette lettre, Pierre ne nous appelle pas à vivre en ermites de la société, ou à pointer continuellement du doigt les gens qui nous entourent pour leur mauvais comportement. Plutôt, nous sommes appelés à être différents. A être saints (cf. 1 Pierre 1.14-16). Ce bon comportement, lié à nos paroles (1 Pierre 3.15), sera un témoignage puissant qui servira à la gloire de Dieu.

« Bien-aimés, je vous encourage, en tant que résidents temporaires et étrangers sur la terre, à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l’âme. Ayez une bonne conduite au milieu des non-croyants, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ils remarquent votre belle manière d’agir et rendent gloire à Dieu le jour où il interviendra. » (1 Pierre 2.11-12)

Il faut donc continuer à vivre en tant que chrétiens et à se démarquer de ce monde. Même si cela va nous valoir des souffrances (cf. 1 Pierre 4.3-4).

Le but de tout cela ?

Voilà quelques uns des encouragements pour vivre en exil dans ce monde. Pour vivre quand être chrétien n’est pas à la mode. Je t’encourage à lire et relire cette lettre de 1 Pierre, afin de laisser ces vérités s’ancrer profondément dans ton cœur. Le but de tout cela – et la raison pour laquelle nous sommes encore sur terre, c’est pour qu’ultimement nous puissions, les uns et les autres, proclamer les louanges de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (cf. 1 Pierre 2.9). C’est de tels chrétiens dont le monde a besoin.

Digiqole ad
  1. Il ne s’agit pas d’une crainte terrifiante, mais d’une bonne crainte, c’est à dire un profond respect en réalisant la grandeur et la sainteté de Dieu, et qui nous sommes face à lui.
Benjamin Eggen

Benjamin Eggen

25 ans, français exilé à Bruxelles, passionné par l'Evangile, les bons livres et la mission. Auteur du livre Soif de plus ? et co-auteur de Une vie de défis. Vous pouvez suivre Benjamin sur sa chaîne Youtube et son compte Instagram.

Voir tous ses articles →

Tu devrais aussi aimer...

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *