L’enfer, un sujet à éviter ?

Parler de l’enfer est délicat. D’abord parce qu’il y a eu beaucoup d’abus à ce sujet dans l’histoire. Trop souvent, l’enfer a été utilisé comme un moyen de contrôler les foules ou de pousser à prendre des décisions. Ou alors, l’enfer est abordé à la rigolade, considéré comme une plaisanterie, alors que c’est plutôt une réalité très sobre. Ensuite, parler de l’enfer est délicat parce que l’image populaire que nous avons de l’enfer est loin de ce que la Bible en dit (voir cet article).

Cependant, c’est un sujet dont nous devons parler, parce que la Bible (et Jésus en particulier) en parle. Ce n’est donc pas non plus un sujet dont nous devrions avoir honte, ou à considérer comme le « point faible » du christianisme (comme si, sans cette réalité, le christianisme serait plus attirant).

Des images qui pointent vers une réalité

La Bible utilise beaucoup d’images pour parler de l’enfer (par exemple en Apocalypse 20.10-15), car c’est le seul moyen de décrire une réalité qui dépasse notre monde. L’enfer est décrit comme étant une « fournaise de feu où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matthieu 13.42), une « ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.9). À partir de ce que la Bible enseigne, on pourrait décrire l’enfer comme étant un lieu de châtiment éternel et conscient, où Dieu manifestera sa colère contre le mal.

C’est ce qui fait que l’enfer est si terrible. Le théologien James Packer écrit :

« L’enseignement du Nouveau Testament sur l’enfer a pour but de nous effrayer et de nous frapper d’horreur, nous assurant que, tout comme le ciel sera meilleur que ce que nous pourrions rêver, l’enfer sera pire que ce que nous pouvons concevoir. »1

Si Dieu est amour, pourquoi l’enfer ?

C’est peut-être la question qui te vient en lisant ces lignes. Comment concilier la réalité d’un Dieu d’amour, que la Bible nous présente, avec la réalité d’un jugement éternel et terrible ? Nous avons répondu à cette question dans notre première vidéo de la série « Questionne ta foi », que voici :

En plus de cela, il est important de souligner que l’enfer est ainsi pour plusieurs raisons.

L’enfer est nécessaire…

  • Parce que Dieu est saint et juste. La Bible nous présente un Dieu qui est parfait, entièrement pur, sans une goutte de péché. Dieu ne peut pas accepter ou tolérer le moindre péché, car sinon cela signifierait qu’il l’accepterait, et donc qu’il ne serait plus saint. Pour Dieu d’accepter le péché ferait qu’il n’est plus Dieu. De plus, Dieu est juste. Tout le monde crie justice dans ce monde – mais nous sommes plus lents à crier justice quand cette justice nous concerne ! Pourtant, Dieu ne peut pas laisser le mal impuni, tout comme un juge ne peut pas laisser un criminel impuni.
  • Parce que le péché est grave. Dominique Angers écrit : « Si nous sommes embarrassés devant la notion biblique de l’enfer, c’est sans doute parce que nous avons tendance à relativiser la gravité du péché . » Le péché n’est pas un simple écart de conduite, mais c’est une rébellion personnelle et profonde envers le Dieu de l’univers. Donc si l’enfer est ce qu’il est, ce n’est pas uniquement en raison des actes que l’on a commis, mais surtout en raison de la personne envers qui l’on a commis ces actes.
  • Parce que sans cela, nous ne pouvons pas parler de salut. Si Jésus nous sauve, c’est justement parce qu’il y avait quelque chose duquel il devait nous sauver. Cette « chose » de laquelle nous avions besoin d’être sauvés, c’est la colère de Dieu contre le mal que nous avons commis – une colère éternelle et juste, un jugement que la Bible appelle l’enfer. Si l’enfer n’est pas vrai, alors pourquoi parler autant du besoin crucial de l’homme d’être réconcilié avec Dieu ? Pourquoi la croix occupe-t-elle tant d’importance dans la Bible, ou dans nos Eglises ? C’est justement parce qu’il y a un jugement, duquel les êtres humains ont urgemment besoin d’être sauvés.

Réalisons donc que l’enfer n’est pas le point faible du christianisme. Si l’enfer existe, ce n’est pas parce que Dieu serait cruel, mais c’est parce que le péché est grave, et que Dieu est juste et saint.

Réalisons également que la Bible ne s’arrête pas avec la réalité de l’enfer, mais vise ultimement à nous présenter le remède contre nos coeurs corrompus : notre sauveur Jésus-Christ, mort sur une croix à notre place. Oui, nous avons besoin de parler davantage de l’enfer. Mais ne nous arrêtons pas là. Présentons également le remède parfait qui se trouve en Jésus.

Si tu veux creuser encore plus le sujet, tu peux écouter le podcast que je viens de faire avec mon cousin Maxime.

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  1. James Packer, Concise Theology, Tyndale House Publishers, 1993, p.262.
Benjamin Eggen

Benjamin Eggen

25 ans, français exilé à Bruxelles, passionné par l'Evangile, les bons livres et la mission. Auteur du livre Soif de plus ? et co-auteur de Une vie de défis. Vous pouvez suivre Benjamin sur sa chaîne Youtube et son compte Instagram.

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1 Commentaire

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  • Que Dieu vous bénisse pour cet article !

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