LA grosse question (1/2)

J’aime bien les défis, donc je me suis dit que j’essaierai de m’attaquer à une partie de la question la plus difficile de notre foi : « Quelle est la volonté de Dieu concernant le mal » ? Je ne réponds pas au « pourquoi » de cette question, mais peut-être que ces quelques articles vous aideront dans votre recherche personnelle du « pourquoi » ?

Le grand – que dis-je : l’énorme – défi qui nous est posé est que la Bible semble dire des choses sur Dieu qui ne sont pas faciles pour nous à appréhender. Par exemple, lorsque l’on dit que Dieu est amour, on le dit souvent sans comprendre toute la complexité de ce que c’est que l’amour. Est-ce aimant de donner des bonbons à ses enfants ? Pas de réponse évidente… Fait-on preuve d’absence d’amour en refusant de donner des bonbons à nos enfants ? Encore : pas de réponse évidente.

Et la Bible va bien plus loin que ce sujet un petit peu trivial (je suis sûr que ma fille de 18 mois ne conviendrait pas que mes limitations sur le nombre de bonbons qu’elle peut manger en une semaine, ou la quantité de télévision à laquelle on la limite sont des sujet triviaux, mais passons…).

La Bible dit par moments que Dieu envoie des anges pour tuer des gens (Ac 12.21-23). Elle dit qu’il prend la décision d’envoyer des peuples en guerre – parfois même en guerre contre le peuple d’Israël (2. Rois 24.1-2). On pensera ce que l’on veut de ce passage au niveau des figures de style probables impliquées, mais la Bible nous dit que Dieu déteste Esaü (Romains 9.13), et qu’il a en abomination les pécheurs (Psaume 5.5 pas le péché notez ; les pécheurs – n’en déplaise à la notion communément admise que Dieu déteste le péché, mais aime le pécheur). Vous remarquerez que deux de ces cinq références sont tirées du Nouveau Testament. Dieu n’a pas changé ! Ce n’est pas un problème d’hier qu’on n’a pas à résoudre ce côté-ci de la croix de Christ.

Et pourtant, nous croyons que Dieu est amour. Il faudra peut-être juste que notre vision de ce à quoi ça ressemble d’être aimant se complexifie un peu plus, au delà de simplement chercher un Dieu qui nous caresse dans le sens du poil ou qui gratifie notre conscience et nos sentiments oh ! combien humains.

C’est cette notion de complexité qu’il faudra emmener avec nous dans notre discussion sur la volonté de Dieu dans les mauvaises choses qui nous arrivent.

Et comme d’habitude, il faudra que nous en revenions à la croix pour comprendre ce que nous pourrons décrire, dans un langage très humain, comme une « double volonté » chez Dieu. Les photographes comprendront peut-être la notion d’une vision en plan rapproché et la notion d’une vision en plan panoramique d’un événement. Dieu a ces deux visions-là. Mais pour mieux nous aider à percevoir cette double volonté divine, je vous laisse aujourd’hui avec cette question :

« A la croix de Christ, Dieu était-il heureux ou malheureux ? »

Et la suite du développement c’est par ici !

Digiqole ad
Avatar

Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

Voir tous ses articles →

Tu devrais aussi aimer...

6 Commentaires

    Avatar
  • Certains d’entre vous auront peut-être été choqué par le fait que je parle d’oeuvres mauvaises en connexion à Dieu. Peut-être que ce qui aura le plus dérangé est que je ne mentionne pas du tout Satan.

    J’écrirai un article entier sur lui un jour, mais pour l’heure, j’aimerais juste préciser une chose. Si cette série d’articles ne se focalise pas sur le « pourquoi » du mal, il ne traite pas non plus du « comment » du mal.

    Il s’agit d’un sujet à développer en beaucoup plus de profondeur, mais je pense que deux choses sont claires :
    1. Dans toute action dans l’histoire, il y a une cause primaire (Dieu) et une cause secondaire (l’être créé).
    2. Pour ce qui est du mal, la Bible est très claire que l’agent qui l’introduit dans le monde et qui en est le prince est Satan.

    Cependant, comment ces deux là marchent en combinaison l’un avec l’autre, la Bible ne le détaille pas clairement (sans doute parce que de la confiance aveugle est parfois meilleure que de devoir tout rationaliser avant de faire confiance à Dieu). Voici deux autres choses qui semblent toutefois claires :
    1. Dans la Bible, il y a certaines actions qui sont attribuées à la fois à Dieu et à l’agent créé. Le plus choquant se trouve dans l’histoire parallèle entre 2 Samuel et 1 Chroniques. Les deux racontent, avec des auteurs différents, la même histoire, de deux perspectives différentes. Dans l’un, il est dit que c’est Dieu qui fait agir David pour faire un recensement (2 Sa 24.1). Dans l’autre, il est dit que c’est Satan (1 Chroniques 21.1). Il y a ici l’agent principal, qui gouverne toute l’histoire, et les agents créés qui sont ceux qui l’opèrent ici sur terre. L’un n’exclut pas l’autre. Au contraire, bibliquement.
    2. Que Dieu est l’agent premier n’enlève pas la responsabilité à l’agent créé pour ses actes. Bien qu’il soit clair que le Roi d’Assyrie est l’agent créé utilisé par Dieu en Esaïe 10.4-5 pour punir Israël, Dieu est aussi en colère contre lui pour la responsabilité qu’il lui tient d’avoir tué et égorgé son peuple…

    Comment est-ce que tout cela marche ensemble ? Que Dieu le décrète et le mette en oeuvre mais que les agents créés en soient responsables… C’est difficile à dire, mais c’est bien comme ça que la Bible articule les choses.

    Nous ne sommes pas aussi libres que nous pensons parfois l’être, mais nous sommes clairement suffisamment responsables de nos actes pour que Dieu puisse nous en tenir rigueur (ou nous féliciter également !).

    Donc voilà pour quelques lignes directrices sur le « comment », et où Satan s’insère dans tout cela tout en maintenant une affirmation claire de la souveraineté de Dieu sur toute l’histoire. Mais on développera ça beaucoup plus une autre fois…

      Avatar
    • Merci pour cet article qui sait avancer prudemment.
      Une mini-remarque par rapport au commentaire : je pense que nous sommes libres, si, même (ou plutôt surtout !) lorsque Dieu nous influence; la liberté telle que nous la présente la Bible se trouve dans notre totale dépendance en Dieu. C’était le projet originel. Dans un sens, on peut quand même dire que « nous ne sommes pas aussi libres que nous pensons l’être », mais on le dit en prenant en compte notre mauvaise perception de la liberté, véhiculée par notre société individualiste.
      J’espère être compréhensible dans mon explication :)
      Merci pour vos articles,
      Fraternellement,

        Avatar
      • Salut Matthieu.

        OK de dire avec toi que la liberté réelle se trouve en Christ : il nous permet d’être celui que nos être aspirent profondément à être.

        Mais je pense que dans ce comm, ma notion de la liberté était plus « ontologique » que pratique, si tu vois la nuance. La liberté ontologique, c’est : « est-ce que je fais ce que j’ai décidé de faire, de moi-même, sans aide extérieure ? ». La liberté pratique, c’est : « est-ce que je peux faire ce que j’ai envie de faire ? »

  • Avatar
  • Rien à redire, juste ceci : « la Bible nous dit que Dieu déteste Esaü (Romains 9.13), et qu’il a en abomination les pécheurs (Psaume 5.5 pas le péché notez ; »
    Soit tu t’es trompé, soit j’ai pas compris ..

      Avatar
    • Bonjour Lionel. On a communément l’habitude de dire, dans les milieux où je passe du temps, que Dieu « aime le pécheur, mais hait le péché ». Or, ce que je cherche à faire ressortir ici, c’est que ce passage ne s’arrête pas à dire que c’est le péché que Dieu hait (bien que, évidemment, Dieu hait le péché!), mais le pécheur aussi.

      Que Dieu haïsse tout en aimant, comment le comprendre ? Il faut se rendre à l’évidence que la Bible que les deux sont vrais sur Dieu simultanément. J’espère que l’article de demain aidera à donner de la lumière sur ce sujet.

  • Avatar
  • Excellent! Ca fait du bien d’essayer de connaître vraiment qui est Dieu, dans toute sa complexité, en sortant des clichés sur l’amour et le reste. On n’essaye pas de réduire un être humain à deux ou trois caractéristiques simplistes, alors pourquoi le faire si souvent avec Dieu, qui est infini?…
    Hâte de lire la suite!

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *