LA grosse question (2/2)

Nous avons terminé l’article d’hier en introduisant la notion de la « double volonté divine ». C’est là-dessus que j’aimerais me focaliser aujourd’hui, pour essayer de comprendre la perspective de Dieu concernant le mal.

On ne peut pas se réduire à dire que les actions « choquantes » de Dieu ne sont là que dans des contextes de punition. Il est dit dans la Bible par exemple que c’est Dieu qui a écrasé le Fils (Esaïe 53.10). Ou encore que Dieu a voulu le mal fait à Joseph, pour le bien (Genèse 50.20). Il est même dit que Dieu voit d’un bon œil nos souffrances présentes qui contribuent à sa gloire (1 Pierre 3.17).

Comment peut-on réconcilier tout cela avec la notion que Dieu hait le mal, qu’il n’en était pas ainsi au départ, qu’il est allé jusqu’à mourir pour assujettir le mal ? Dieu aime-t-il le mal ou pas ?

Comme je l’ai dit hier, pour avoir réponse à cette question, la chose la plus utile est de regarder à la croix. Dieu aime-t-il la croix ? OUI. Dieu hait-il la croix ? OUI.

Regardé dans son isolement, la croix est une horreur : le prince de gloire est en train d’être sauvagement tué. Le créateur est trahi par les créatures. L’homme de paix est tué par des gens avides de pouvoir. Dieu est mort ! Il n’y a pas de lieu plus atroce, plus profondément dépravé que la croix de Jésus. A la croix, le ciel devient sombre.

Mais vu dans une perspective globale, la croix est la seule raison au monde de réellement être heureux ! Dieu a frayé un chemin là où il semble ne pas y en avoir. L’accès à la présence de Dieu – bien suprême de toute la création – est maintenant possible. Le rideau  qui nous séparait de Dieu est brisé. L’amour a gagné. La mort est morte. Des gens de tout peuple, de toute tribu, de toute nation accourront maintenant à Dieu pour demeurer avec lui. Et à la croix, le ciel fait la fête. Des morts reviennent à la vie et rentrent dans Jérusalem pour y faire une « zombie-party prophétique ».

Dans la pensée de Dieu, tout acte mauvais, tout désastre naturel, toute crise économique, toute situation qui relève de la chute est vue dans cette optique.

Dieu est attristé par le mal. Il nous faut l’affirmer, et y tenir avec force, et le prêcher avec vigueur. Ne pas commencer à dire que ce qui est mal est bien.

Et pourtant, Dieu n’est jamais frustré, il est toujours infiniment heureux, parce que son Plan A passe toujours ! Et son Plan A est tel qu’il ne puisse pas y en avoir de plus glorieux. Au final, Dieu gagne, et il le fait d’une telle manière que, en regardant en arrière sur toute l’histoire de la planète terre, nous allons voir la sagesse de Dieu à l’oeuvre dans l’histoire.

Pour essayer de le comprendre un petit peu, imaginez une histoire où il n’y a pas de péché. Pas de péché, pas de croix. Pas de grâce. Pas de besoin pour Dieu de nous montrer les mesures qu’il est prêt à prendre par amour pour nous. Il pourrait apprendre à Adam et Eve qu’il est un Dieu gracieux. Ils le sauraient intellectuellement. Mais on ne saurait pas dans notre vécu combien Dieu nous aime de façon inconditionnelle s’il n’y avait pas eu la faute d’Adam et la mort de la création qui s’en est suivie.

Je pense que, face à toutes sortes d’affirmations de l’Ecriture, on apprend à avoir une vision un petit peu intelligente et fine de la volonté de Dieu, ainsi que de son amour. Nous n’allons pas apprendre à Dieu comment nous aimer, ou comment gouverner l’histoire pour que le meilleur bien possible en ressorte. Comme si un pot pouvait dire à son potier : « pourquoi ne m’as-tu pas créé autrement ? »

Mais faisons attention avec la façon dont nous, en tant qu’humains, utilisons cette compréhension de la volonté de Dieu.

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Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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24 Commentaires

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  • décidément je suis relou … ;-) …. mais c’est parce que l’article est très bien fait !
    Je pense juste que ça ne mène pas très loin, « d’imaginer si le péché originel n’avait pas eu lieu » -> mais s’il fallait 5 sec’ y penser, je pense que si, on aurait vécu de manière merveilleuse la grâce de Dieu ! – parce que Dieu qui nous donne un vis-à-vis, qui vient le soir se balader avec Adam & Eve, si ça c’est pas la grâce d’un Dieu ‘de ouf’ ?! :)
    J’attends avec hâte le prochain épisode ^^

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    • Saurait-on qu’on ne mérite pas sa grâce ? Saurait-on la mesure jusqu’où Dieu est prêt à aller pour être ce vis-à-vis ? Saurait-on qu’il a « tant aimé le monde » s’il n’avait pas eu à « envoyer son propre Fils afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » ?

      Personnellement je ne le crois pas, et je ne vois pas comment on aurait pu le savoir. Il aurait pu nous le dire. On l’aurait su cérébralement. Mais on ne l’aurait jamais expérimenté. Or la connaissance de Dieu dans la Bible relève toujours d’une connaissance-expérience plutôt que d’une connaissance « je-peux-te-réciter-des-faits-sur-comment-est-Dieu ».

      En tous cas, si cette raison ne te suffit pas, je ne crois pas que le dernier article te sera d’un grand intérêt : je ne fais qu’y donner les applications pratiques que je perçois de mon développement dans cet article.

      Une chose est sûre, c’était sans soute un peu gourmand de ma part d’essayer de développer ce point en 2 ou 3 articles : le sujet requerrait un livre à part entière, avec des préambules de fou sur la notion de la gloire de Dieu, sur la façon dont celle-ci se manifeste au travers de cœurs qui, le connaissant, lui rendent gloire, qui développerait l’idée que Dieu, pour être glorifié adéquatement, doit être connu adéquatement, de façon expérientielle par des cœurs capables de lui répondre, et l’idée que sa gloire passe donc par une révélation complète de lui-même à sa création…

      Peut-être que je prendrais le temps d’écrire un tel livre un jour. Mais pour l’heure, le livre de John Piper sur le rôle des péchés dans l’histoire du salut dans son petit bouquin « Le Mal Fait-il Partie du Plan de Dieu? » est excellent !

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      • Ce qui me froisse un peu dans ta position et celle de Piper, c’est qu’elle fait du mal une nécessité. Je comprends tout à fait comment Dieu peut utiliser le mal pour le bien, et comment les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre peuvent être supérieurs à l’Eden original. Mais de là dire que Dieu aurait été moins glorifié par un univers sans péché…

        Nous sommes d’accord pour dire que la volonté prescriptive de Dieu, c’était qu’Adam et Eve ne mange pas du fruit défendu, même si sa volonté décrétive était qu’ils mangent. Mais nos premiers parents étaient bel et bien capables de ne pas pécher.

        Je m’oppose certes à l’idée que la croix serait une sorte de plan B. En revanche, je m’oppose tout autant à l’idée que si Adam et Eve n’avaient pas péché, cela aurait également été une sorte de plan B (Dieu n’aurait présumément pas été aussi glorifié que s’ils avaient péché, pour qu’il puisse alors envoyer Jésus).

        Il y a là un mystère. Le mal n’est pas nécessaire. Mais par le moyen du mal, Dieu glorifie la richesse de sa grâce…

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        • Mais ce que tu dis est contradictoire. Autant il y a beaucoup de tensions difficiles à tenir ensemble dans la Bible (3 personnes/1 être ; nous ne disposons que d’un serf-arbitre tout en étant tenus responsables ; Dieu meurt etc…).

          Mais la position de ne pas prendre position sur celle-ci revient à dire :
          – Dieu est le plus glorifié possible dans son plan A
          – Je crois que Dieu est souverain et que son plan A passe toujours dans l’histoire
          – Je ne crois pas que Dieu soit le plus glorifié dans l’histoire

          Après, le point fort et le point faible du (double) Calvinisme est qu’il est redoutablement logique. C’est ce qui fait que j’y suis tant attiré (d’autant plus que je le trouve biblique), mais c’est aussi ce qui peut faire que l’on puisse s’en méfier. Dieu est un Dieu d’ordre, mais il est aussi impossible à rationaliser parfaitement. Il est immanent, mais aussi transcendant…

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          • C’est autant contradictoire que les deux propositions suivantes:

            -Adam et Eve auraient pu obéir à Dieu et ne pas pêcher.
            -Dieu a prédestiné la Chute, de telle sorte que l’on peut dire que l’Agneau de Dieu a été crucifié avant la fondation du monde.

            Si Dieu a prédestiné la Chute, comment Adam et Eve peuvent être tenus pour responsables? Pourtant ils le sont.

            Si Dieu a prédestiné la Chute, comment peut-on dire qu’Adam et Eve auraient pu ne pas pécher? Pourtant, ils en étaient capables.

            Je crois que c’est du domaine du paradoxe. Dieu est entièrement souverain. L’Homme est entièrement responsable.

            En suivant ta logique, Adam et Eve n’auraient pas pu ne pas pécher. Autrement, il n’y aurait pas eu de croix, et donc Dieu n’aurait pas été glorifié autant qu’il l’aurait pu.

            Tu me suis?

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            • Hello à tous les 2,

              Je sais, c’est facile, mais des fois il faut reconnaître la clarté d’un écrit et préférer s’y référer que le paraphraser : le premier chapitre du livre « La doctrine du péché et de la rédemption » (Henri Blocher) qui traite du problème du mal, est remarquable, pour ne pas utiliser de superlatif ou de ponctuation déraisonnable.
              Je peux vous le scanner si cela vous intéresse (demandez-le moi à mon adresse mail); je suis plus la logique de Sam P-L, en maintenant que Dieu n’avait pas besoin de la Croix (et donc du péché) pour nous montrer et nous faire ressentir ce que bon lui semble, cela reviendrait à imposer à Dieu la nécessité du mal pour qu’il puisse être le Dieu d’amour que nous connaissons. Et cela reviendrait à le faire responsable de ce moyen utilisé, et là je crois qu’on s’accorde tous là-dessus pour dire que Dieu n’est pas à l’origine du mal… mais il me faudrait compléter ma pensée, qui est tellement empreinte de l’éclairage du livre cité que je m’arrête pour la raison que j’ai énoncée en début de comm’ ;-)
              Et oui, Nathan, Gloire à Dieu d’avoir « changé pour un bien le mal que nous avons fait » (Gen. 50v20) !

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              • Salut à vous.
                On est là, en présence d’un plat très exquis… Bravo pour l’abord du sujet.
                Pour ma part, je crois qu’il faut regarder tout ceci avec beaucoup d’humilité… Si Dieu n’a pas clairement révélé dans les écritures mais que nous comprenons donc sous le couvert de la « révélation », nous devons avoir l’humilité que notre compréhension peut être erroné, ou au mieux incomplète.
                Je comprends le point que tu abordes Nathan, mais aussi les question soulevées par Sam P. Je pourrai juste rajouter que l’hypothèse de dire que sans péché, Dieu ne se serait pas glorifié de la même façon peut se justifier par le fait que la parle dit clairement que TOUT CE QUE DIEU FAIT EST PARFAIT… Dans cette notion de perfection, il y’a donc le fait de Dieu que tout ce que Dieu fait n’est pas améliorable… tout ce qu’il fait est déjà au paroxysme… Si le plan de démonstration de sa gloire via la croix est celui qu’il a choisi de mettre en oeuvre, alors, AUCUN autre plan ne peut être meilleur, voir même équivalent.
                Qu’en dis-tu Sam?

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              • Je l’ai lu et étudié de fond en comble ce livre quand j’étais à Vaux – cursus oblige ! – (ainsi que le Mal et la Croix, qui discute tout particulièrement de ce point). Sur beaucoup de points, « Péché et Rédemption » est le textbook de référence dans la langue française. Par contre, je ne suis pas M. Blocher dans la notion de mystère opaque. Il me semble que le mystère ne soit pas si opaque que cela dans Job, Joseph, et bien d’autres passages. Il est juste difficile à appréhender, parce que ça remet en cause nos notions de ce que Dieu peut et ne peut pas faire, et ce qu’il est juste pour lui de faire et de ne pas faire.

                Il semble, à bien des reprises, en tant qu’agent premier, causer à des agents seconds de faire ce qui est mal à ses yeux, sans que lui-même n’en soit tenu pour pécheur.

                Comment ? demandera l’homme, habitué à traiter de cas de justice entre être humains… A cela, je dois humblement avouer que je ne le comprends pas tout à fait.

                En gros, j’ai déplacé le mystère opaque. Henri Blocher l’a placé dans la question : « Comment le mal est-il survenu ? ». Moi, je le place dans « Comment se peut-il que Dieu ait décrété le mal sans qu’il soit lui-même tenu pour fautif ? »

                Je suis, soit-dit en passant, bien plus à l’aise avec l’endroit où je place le mystère opaque, parce qu’il semble que c’est là aussi où la Bible semble le placer : pour moi, il se situe dans ce qu’on pourrait appeler « les voies de l’Eternel » ; or celles-ci sont impénétrables selon les dires de Dieu lui-même.

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            • Pour moi Sam, il y a paradoxe de dire :
              – Dieu l’a décidé et fait subvenir souverainement
              – L’homme est tenu responsable

              Il y a contradiction quand on dit :
              – Dieu décide souverainement du cours de l’histoire
              – L’homme décide de ce qu’il fait ; et ainsi il est responsable

              Je crois absolument qu’Adam et Eve n’auraient pas pu ne pas pécher. Cela n’empêche pas Dieu de les tenir responsables pour leur péché, parce que, pour autant qu’ils le sachent, la décision de péché était la leur. On peut tenir mordicus que Dieu ne peut pas faire ça, et pourtant la Bible nous montre qu’il le peut (l’exemple du Roi d’Assyrie en Es 10 est le cas classique : Dieu fait de lui sa « verge » pour frapper Israël, tout en lui demandant après des comptes pour ses actes meurtriers).

              En étudiant cette question en long et en large, j’ai du tout simplement réviser ma notion de « qu’est que Dieu peut faire ou ne pas faire » à la lumière de la Parole, et « quand Dieu peut-il tenir un homme pour responsable de ses actes ? » également.

              Ca va à l’encontre de la justice telle que je la perçois naturellement, parce que j’ai l’habitude de traiter de cas de justice où l’homme juge l’homme. Il faut prendre la chose différemment lorsque Dieu juge l’homme, et apprendre comment il est juste pour Dieu de nous juger, à la lumière de son auto-révélation ; or il s’avère que, selon sa Parole, Dieu peut parfaitement bien donner un commandement à des hommes pour ensuite, de décret éternel, leur empêcher l’obéissance ; il peut aussi faire prendre un chemin à un cœur humain pour ensuite l’en tenir responsable. Comment ? Je ne prétend pas pouvoir naviguer les grandes eaux de la pensée divine. Je perçois toutefois qu’il en est bien ainsi dans la pensée divine, selon ce qu’il nous en montre…

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              • Ce qui fait de moi un calviniste dans la lignée de Théodore de Beze (et de Calvin lui-même, d’après moi…), plutôt que dans la lignée de Blocher sur cette question là !

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  • Tout à fait d’accord pour l’humilité devant ce ‘mystère opaque’ de l’Ecriture;
    Je pense, mais j’avance prudemment sur cette thèse, que c’est restreindre Dieu que de dire qu’aucun autre plan n’aurait pu être aussi bien et autant sa volonté;

    une petite remarque qui m’est venue à l’esprit par rapport au premier comm’ de Nathan : je suis pas sûr que la connaissance dans la Bible soit toujours « connaissance-expérience » car Dieu connait la différence entre le bien et le mal (cf. le fruit de Genèse 2v17 & 3v22) mais n’a jamais pratiqué le mal; peut-être qu’il peut y avoir une nuance pour la connaissance de l’homme, mais en lisant Ephésiens 1 on voit quand même l’importance de la connaissance de Dieu sans forcément l’expérience comme moyen d’y accéder, j’ai l’impression;

    au plaisir de continuer cette discussion, en reconnaissant qu’on arrivera pas à la clôturer par quelques commentaires sur un blog ;-)

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    • Correctif, Matthieu : je voulais dire « la connaissance de Dieu », et pas la connaissance tout court !

      Mais comme tu dis aussi, il y a des limitations à ce qu’on peut accomplir en discutant sur un blog. Quoique, CS Lewis a entretenu des correspondances ayant porté un fruit énorme avec plusieurs personnes, notamment Chesterton et Tolkien. Je demeure confiant que, si on garde notre honnêteté intellectuelle, et qu’on reste ouvert à la possibilité que l’on puisse, devant la webosphère entière, s’avouer battu dans l’exercice de l’argumentaire théologique, ou reconnaitre que l’on doit changer d’avis, face à la force des arguments avancés par l’autre, on peut aussi atteindre un petit peu de ce que nos père dans la foi ont pu faire… ;-)

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  • Pas évident de systématiser ce que la Bible n’essaye jamais de systématiser, non?

    Je dois avouer ne pas avoir assez étudié la question pour avoir un avis tranché.

    Auparavant, j’étais d’accord avec Piper (et donc Nathan par extension). Puis je me suis familiarisé avec la position de Blocher qui m’a paru plus juste et nuancée.

    C’est vrai que parfois (voire souvent!), la Bible enseigne des choses qui vont clairement à l’encontre de notre logique et de notre sens de justice humains. Est-ce le cas ici?

    Je dois avouer (à nouveau!) que j’ai du mal à accepter que Dieu ait donné à Adam et Eve le commandement de ne pas manger du fruit défendu, alors qu’il avait décrété qu’ils ne pouvaient pas ne pas pécher. Cela me parait être un jeu de pantin à l’échelle cosmique…

    Et en même temps, on voit plusieurs cas où Dieu juge des agents qu’il a utilisés:
    -Dieu endurcit le coeur de Pharaon mais le juge
    -Dieu envoie les puissances de l’époque envahir Israël mais juge leurs leaders
    -Dieu décrète que Hérode, ses soldats et la foule condamnent Jésus mais leur en tient rigueur
    -Dieu utilise Judas pour trahir Jésus mais le jugera tout de même
    -etc.

    Je botte en touche. J’en reparlerai après avoir lu et digéré quelques pavés théologiques dans ma liste de lecture…

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  • Hello all !

    Clement DV vient de pointer mon attention sur cet article et surtout sur les excellents échanges qui ont suivi. Très bon, la Reb’, sur ce dossier. Merci Nathan.

    Personnellement, je partage la vue de Nathan, qui est bien dans la lignée de T. de Bèze, et bien sur de Calvin (malgré ce que disent nos amis de Vaux sur la supposée position infralapsaire de Clavin, ce que je ne crois pas du tout). L’écrasante majorité des non-conformistes du 16-17è ont suivi ce schéma.

    Deux pensées suite à ce que j’ai lu ci-dessus :
    – Bien que Dieu ait créé toutes choses parfaites, très bonnes, sans péché et sans mort, il n’en reste pas moins que les Ecritures sont claires : Dieu assure en Jésus-Christ notre position d’une meilleure manière que celle d’Adam avant la chute. = plus que parfait !! Je prêchais récemment sur 1 Corinthiens 15 et les choses sont claires : de même que nous avons porté l’image du terrestre (Adam, tiré de la poussière de terre), nous porterons l’image du céleste (Jésus, le Verbe Incréé). Et dans toute la Parole tu peux faire cette comparaison entre les bénéfices qui auraient résulté d’une parfaite obéissance du premier Adam, et les bénéfices qu’obtiendront les élus dans le ciel par l’oeuvre du second Adam. C’est juste super encourageant.
    – Adam et Eve étaient bien « capables de pécher, capables de ne pas pécher ». Dieu les ayant créés parfait, il ne les a pas poussé à pécher (ce qui ne remet pas en question son décret). La plupart des puritains pensaient que Dieu n’avait pas donné certains dons à Adam, typiquement le don de persévérance. Les discussions à ce sujet (classées le plus souvent dans le Topic « Alliance des Oeuvres » / « Covenant of Works ») sont passionnantes.

    Il y a un excellent ouvrage qui aborde pas mal de points évoqués : « Humanity in its Fourfold States », de Thomas Boston. Il s’appuie sur les 4 étapes de l’histoire de l’humanité qu’Augustin avait identifié dans son Enchiridon. J’avais justement relevé ces 4 étapes ici : http://leboncombat.tumblr.com/post/38213304810/les-4-etapes-de-lhumanite-selon-augustin-dhippone

    Courage à tous, et à bientôt.
    Guillaume

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    • Et que disent « nos amis de Vaux » sur la « supposée position infralapsaire de Calvin »? Peux-tu me partager les sources?

      Quels sont leurs arguments, et pourquoi ne les crois-tu « pas du tout »?

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      • Il est de notoriété publique que plusieurs (voir tous ?) parmi les plus éminents professeurs de Vaux et de Nogent ne tiennent pas la position supralapsaire. Il y a quelques mois, peut être un an, Sylvain Romerowski a fait une critique du livre de John Piper « Le Mal fait il Partie de Plan de Dieu » (dans les cahiers de l’IBN, désolé je cite de mémoire, au besoin je retrouverai le numéro). Son reproche principal était que le livre tendait à « expliquer le mal par sa visée », exactement le point sur lequel une partie de vos commentaires se focalisent.

        Vous avez évoqué HB dans les posts plus haut, et même Nathan implicitement a parlé de cela quand il dit : « Ce qui fait de moi un calviniste dans la lignée de Théodore de Beze (et de Calvin lui-même, d’après moi…), plutôt que dans la lignée de HB sur cette question là ! »
        Il faudrait demander à Nathan quand il dit « d’après moi », mais je suppose qu’il fait référence à HB qui pense que Calvin lui-même ne tenait pas la position supralapsaire. C’est ca Nathan ?
        En tout cas, c’est bien l’idée que HB expose, si je ne m’abuse dans l’ouvrage « Péché et Rédemption ». Mais j’écris rapidement et je fais cela de mémoire. Checkez si c’est bien le bon ouvrage car je ne suis pas sur.

        Au passage, je profite de cette demande d’éclaircissement tout à fait légitime :
        j’ai remarqué que tout le monde cite HB, mais que peu le lisent vraiment (ou du moins jusqu’au bout). Pour Nathan, qui le cite ici, on peut lui faire confiance car il était obligé de lire les livres imposés (lol, j’espère que tu les as lus !!!). :-)
        Récemment, j’ai créé une mini onde de choc lorsque j’ai affirmé que HB défendait la position du salut possible pour quelqu’un ignorant tout l’oeuvre de Christ (par le moyen de la révélation générale). => Personne de ceux avec lesquels je discutais ne voulait me croire.
        Finalement, un seul vérifié ce queje disais : Nico B. !! Et il a trouvé que j’avais dit vrai… et m’a justement écrit à ce sujet hier.
        Prenons garde à ne pas tomber dans le syndrome du perroquet (on m’a dit qu’untel a dit). Je crois que le syndrome de Bérée est bien meilleur, pas vrai ? :-)

        Bises les frères.
        Guillaume

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        • Merci pour les éclaircissements Guillaume. Au final, comme tu le dis, l’attitude de Bérée est de loin la meilleure. En pratique, elle signifie que ce qui compte ultimement, c’est ce que la Bible enseigne, pas ce qu’un enseignant humain défend, qui qu’il soit (Calvin, Blocher, Piper, etc.) Mais en pratique, qu’est-ce qu’il est difficile de s’affranchir des avis de ses enseignants favoris! Que Dieu nous aide!

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          • yep! entièrement d’accord. Ceci étant, il faut reconnaitre que ce débat est largement le fruit de considérations systématiques et logiques, de sorte que l’attitude Béréenne est difficile à tenir, quand bien même on aurait la sagesse de lire tous ce que les auteurs qui ont bien voulu se pencher sur ce sujet ont écrit en pesant soigneusement tous leurs arguments.

            Sur ce sujet, j’ai parfois l’impression que nous sommes tous comme dans une pièce plongée dans le noir, tâtonnant afin de trouver l’interrupteur….
            Vivement que Dieu allume la lumière ! (1 Cor. 13:12).

            A bientôt frère.
            Bises
            gb

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            • Bien vu Guillaume, entièrement d’accord avec toi! Et puis pas mal ton image, j’aime!

              D’ailleurs, j’ai cherché en vain sur Google une version électronique de la recension de Piper par Romerowski. J’aimerais trop la lire. Si tu l’as sous la main, pourrais-tu me le scanner?

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              • Non je ne l’ai pas sous la main, c’est Dany Pegon, prof. d’Hébreux à Nogent qui me l’avait montrée. Cette recension est peut être plus vieille que ce que j’ai dit.
                En fait Dany était gênée par l’approche de Piper ds ce livre, et avait demandé le point de vue de Sylvain, qui l’avait renvoyé vers cette recension.

                Regarde qd Spectacular Sins est sortit (éditions MB, Le Mal Fait Il partie Du Plan de Dieu), la recension a du être quasi immédiate. Mais je ne suis même pas sur que tu puisses trouver les cahiers de l’IBN sur le web, si ?

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        • Je suis tout à fait d’accord sur la nécessité de lire et/ou d’écouter sérieusement un auteur avant de le citer !
          En ce qui concerne les vues d’H. Blocher sur la possibilité du salut pour des personnes ne connaissant pas l’oeuvre du Christ, ce que j’ai entendu ici (http://www.tresorsonore.com/fiche2010.php?idf=542) ne me ferait pas dire qu’il « défend » cette thèse avec vigueur et surtout que cela reste « par » l’oeuvre de Christ acceptée par la foi suscitée par la révélation générale … je ne retrouve pas de passage sur ce point dans « La doctrine du péché et de la rédemption »..
          Fraternellement,
          Matthieu

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          • Merci Matthieu,

            Oui c’est possible queje fasse une erreur sur le titre de l’ouvrage, que j’ai lu en diagonale, pour être très franc.
            Il y a deux raisons pour lesquelles je suis relativement sur de ce que j’avance :
            1- la question du salut au travers de la révélation générale a été à l’origine du départ, il y a quelques années, de certains professeurs de Vaux qui tenaient fermes sur l’importance d’avoir connaissance de l’oeuvre expiatoire de Christ pour être sauvé (au moyen des promesses dans l’AT, et de l’accomplissement de celles-ci dans le NT).
            2- Son petit fils, a lui même vérifié ces informations et m’a envoyé un scan de l’ouvrage. Malheureusement il a omis de me préciser le nom de ce livre, et il vient de partir en déplacement. Pas sur qu’il lise le mail que je viens de lui envoyer à ce sujet avant qqs jours. Si tu m’envoies ton email en MP via mon blog (leboncombat.tumblr.com), je te fais suivre ce scan.

            j’ai bien conscience que la position de HB est plus subtile qu’une simple déclaration du type : « on peut être sauvé simplement en contemplant la création ». Et il est heureux qu’il ne dise pas ça !! :-)
            Néanmoins, HB laisse clairement entendre qu’il est possible d’être sauvé sans avoir une connaissance personnelle de l’oeuvre rédemptrice de Christ, ce qui demeure un positionnement clair sur le coeur du débat, concernant ce sujet, me semble t-il.

            Dès que j’ai des infos sur l’ouvrage, je le mentionnerai ici. Désolé pour mon erreur.

            Guillaume

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            • Et bien Nico aura été vite :-)

              L’ouvrage en question est « Conviction et dialogue, le dialogue inter-religieux »
              Sous la direction de Louis Schweitzer. C’est HB lui-même qui le lui a indiqué quand son petit-fils l’a interrogé sur sa position.

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  • A ce sujet, je recommande la recension du livre de Blocher « Le Mal et la Croix » par Jean-René Moret, alors étudiant à la faculté Jean Calvin: http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/media/01/02/1873269469.pdf.

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