Semaine 48 (Défi Bible)

Esther, livre singulier du fait de l’absence totale de mention de Dieu, est un livre très important dans la tradition juive. Lu chaque année lors de la fête des Pourim, il porte le nom de son héroïne, Esther, une jeune fille juive devenue l’épouse de Xerxès, souverain de l’Empire perse (486-465 av. J.-C.)… position qui lui permettra d’éviter le massacre de tout son peuple !

C’est un récit touchant, dans lequel on découvre Mardochée et Esther, des protagonistes zélés et fidèles pour la cause du Dieu d’Israël. Ecoutons ce que peut nous en dire Carson dans ses méditations quotidiennes ‘Le Dieu qui se dévoile’. 

«  Le livre d’Esther captive le lecteur par la simplicité et la vigueur de son récit. Nous avons déjà lu trois chapitres, mais nous pouvons saisir quelque chose de plus de sa saveur et de son message en méditant quelques éléments choisis dans Esther 4.

1°) Le livre présente ses arguments théologiques profonds sous forme narrative bien mesurée. Les commentateurs ne manquent jamais de faire remarquer que le nom de Dieu n’y est jamais mentionné explicitement. Cela ne l’empêche pas d’en dire long sur sa providence, sur sa protection du peuple de l’alliance (même loin du pays, apprenant à survivre pendant l’exil et dans la Diaspora), et sur la foi que ce peuple place en lui, alors qu’il est exposé à une menace horrible.

2°) Le livre nous pousse à réfléchir aux circonstances étranges qui amènent Esther à succéder à Vasthi comme reine, et comme épouse de l’empereur Assuérus. Si le lecteur n’a pas remarqué cet enchaînement mystérieux, ce chapitre le lui rappelle avec force. « Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (v. 14), demande Mardochée à Esther par l’intermédiaire de Hathak. Mardochée ne s’appuie pas du tout sur le hasard, car c’est un Juif pieux et zélé. La forme de sa déclaration souligne la providence souveraine de Dieu, tout en reconnaissant implicitement qu’elle est difficile à discerner. Le peuple de Dieu doit agir avec sagesse, adopter une bonne stratégie à la lumière des circonstances dans lesquelles il vit, sachant que Dieu est aux commandes.

3°) Tout en pleurant et en se lamentant quand il découvre le complot de Haman (v. 1-3), Mardochée ne succombe pas au fatalisme et ne perd pas la foi. Ayant eu le temps de réfléchir longuement à la terrible menace qui pèse sur son peuple, il arrive à la conclusion suivante, qu’il communique à Esther : « Si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père, vous périrez » (v. 14). Certain de la fidélité de Dieu à ses promesses, Mardochée n’imagine pas un seul instant qu’il puisse permettre l’anéantissement de son peuple.

4°) Fidèle à l’éducation qu’elle a reçue de Mardochée, Esther exprime immédiatement sa confiance dans le Dieu vivant et ne tombe pas dans le piège de croire que ses desseins pour sa vie sont sans danger. Elle sait que Dieu est là, et qu’il entend et exauce les prières ferventes. « Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse [la capitale], et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes… et si je dois périr, je périrai » (v. 16). En se décidant à faire ce qui est juste, elle reconnaît qu’elle ne voit pas de quoi son avenir est fait, et se recommande donc à la grâce de Dieu. » 

Soyons fidèles, car Dieu est fidèle !