Semaine 33 (Défi Bible)

Tout d’abord, quelques mots d’introduction.

Le livre du prophète Esaïe contient soixante-six chapitres, soit autant de livres que la Bible (protestante), Ancien et Nouveau Testament. C’est certainement une coïncidence, la numérotation en chapitres et en versets datant de bien après la clôture du canon biblique. Mais nombreux sont ceux qui font le rapprochement avec le fait que le livre d’Esaïe tient une place toute particulière dans les Écritures en ce qu’il recouvre un nombre surprenant de thèmes communs aux deux Testaments.

Ainsi, Esaïe fait partie, avec les Psaumes et le Deutéronome, des livres de l’Ancien Testament les plus cités dans le Nouveau Testament (cinquante-huit fois, plusieurs dizaines d’autres passages y faisant allusion moins directement !). Cela témoigne de la place importante que l’Ancien Testament avait pour l’Église du premier siècle et doit avoir pour nous, chrétiens, aujourd’hui. En particulier, certains oracles annoncent Jésus-Christ et son oeuvre avec tant de force que certains n’hésitent pas à parler de « l’Evangile selon Esaïe ».

Bien qu’en première lecture le texte puisse sembler intimidant en raison de la grande diversité des passages qui se suivent sans qu’un lien logique soit toujours facile à discerner, Esaïe jouit en réalité d’une très grande unité et d’une structure réfléchie. Comme l’indique le tout premier verset qui fait office de titre, le livre est composé d’oracles de Dieu qu’Esaïe communique aux souverains et au peuple du royaume de Juda.

Les prophéties du livre respectent une certaine chronologie, Dieu interpellant le peuple qui traverse plusieurs crises politiques, religieuses et militaires La question récurrente posée par Esaïe est la suivante : dans les épreuves et face aux nations étrangères hostiles, Israël cherchera-t-il son secours auprès d’alliances militaires avec des incroyants, de ses forteresses ou ses idoles, ou bien fera-t-il confiance à son Dieu, le Saint d’Israël qui a promis de sauver son peuple ?

« Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du secours, qui prennent leur appui sur des chevaux et se fient aux chars à cause de leur nombre et aux cavaliers parce qu’ils sont très forts, mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël et ne recherchent pas l’Eternel. » (Es. 31.1)

Heureusement, malgré le péché continu d’Israël qui entraine un jugement sévère, Esaïe annonce déjà que Dieu enverra son Messie qui purifiera le peuple et le conduira dans une obéissance renouvelée…

Pour ce qui est des six premier chapitres, ils jouent le rôle d’introduction au livre entier. Dans les chapitres 1-5, Dieu dresse une liste accablante des travers de son peuple : idolâtrie, injustice sociale, confiance en ses propres forces militaires plutôt qu’en Dieu, etc. 

Mais au milieu de cette déchéance, Dieu préserve un petit nombre, le reste fidèle (Es 1.9 ; 4.2-3) qui recevra la délivrance promise par Dieu.

Au chapitre six, devant ce sombre constat, Dieu appelle Esaïe à parler en son nom. Mais, comme le reste du peuple, Esaïe est pécheur et impur, incapable de bien servir Dieu. C’est pourquoi Dieu lui donne la purification de ses fautes, qu’Esaïe n’aurait pu obtenir de lui-même.

Questions : En quoi l’attitude d’Israël montre-t-elle que le peuple a oublié Dieu ? Même Esaïe a besoin d’être purifié de ses péchés (Es 6.7), en quoi Jésus-Christ répond-il à ce besoin ? (À quoi l’autel peut-il faire référence (Es 6.6) ?) Comment, en pratique, pouvons-nous honorer Dieu comme il le souhaite dans nos églises ?