Article traduit et résumé de Amen4Jesus “Why is Christian Persecution Intensifying in Nigeria?”
Selon l’organisation Intersociety, plus de 19 100 églises ont été détruites, pillées ou fermées de force depuis la montée de Boko Haram en 2009 — soit en moyenne trois églises par jour. En 2025, plus de 7 000 chrétiens ont été assassinés. Le Nigeria concentre à lui seul 82 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde, selon Portes Ouvertes.
Les attaques se concentrent dans le nord et le centre du pays, où sévissent des groupes islamistes tels que Boko Haram, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) et des milices peules. Leurs méthodes sont toujours les mêmes : villages incendiés, prêtres kidnappés, femmes violées, enfants enlevés. La tuerie de Noël 2023 dans l’État du Plateau — plus de 300 morts — a marqué les consciences mais avons-nous entendu parlé de cela dans les médias ?
Le gouvernement nigérian, lui, reste largement silencieux, incapable ou peu désireux de protéger ses citoyens.
Un héritage de haine
Cette persécution s’enracine dans de vieilles fractures religieuses et ethniques. Le Nigeria, avec près 216 millions d’habitants, est divisé entre musulmans au nord et chrétiens au sud. L’instauration de la charia dans plusieurs États du nord en 1999 a institutionnalisé la discrimination contre les minorités chrétiennes. L’insurrection de Boko Haram, dès 2009, a amplifié la violence avec l’objectif déclaré d’établir un califat islamique. La charia règne en maître dans les provinces du Nord.
Sous la présidence de Muhammadu Buhari (2015-2023), les massacres se sont multipliés. Certains observateurs, comme le criminologue Emeka Umeagbalasi, accusent son gouvernement d’avoir fermé les yeux — voire encouragé — la montée de l’Islam strict dans ses régions. Dans la ceinture médiane du pays, les conflits entre éleveurs peuls musulmans (soutenu par Boko Haram) et agriculteurs chrétiens ont pris une tournure quasi génocidaire, intensifié par la sécheresse, la misère et le chaos politique.
Une impunité totale
L’État nigérian, malgré une Constitution garantissant la liberté religieuse, reste paralysé. Dans les régions régies par la charia, des lois contre le « blasphème » servent de prétexte à la violence. En 2022, une étudiante chrétienne, Deborah Yakubu, a été lynchée et exécutée pour avoir refusé de réciter une prière musulmane ; aucun des assassins n’a été condamné.
Amnesty International, l’Union européenne et la Commission américaine sur la liberté religieuse alertent sur cette impunité scandaleuse. Mais la réaction internationale reste timide. Les États-Unis ont même retiré le Nigeria de la liste des pays préoccupants pour la liberté religieuse, provoquant la colère des églises locales. Sur les réseaux, on peut voir des pasteurs, devant les cadavres de leurs fidèles, appeler les états occidentaux à l’aide. Où sont nos manifestations pour la paix au Nigeria, ou sont les drapeaux “Free Nigeria”. Personne n’en parle. Ce génocide est tabou.
Une crise morale et humanitaire
Derrière les statistiques, il y a des vies détruites. Plus de 15 millions de personnes déplacées, souvent chrétiennes, errent dans des camps. Ils ont tout perdu. Des milliers d’écoles chrétiennes ont été rasées, privant des générations d’enfants d’éducation. Les prêtres et les pasteurs sont devenus des cibles régulières : quinze ont été enlevés et un tué en 2025. Les femmes subissent viols et mariages forcés, tandis que les hommes sont exécutés.
Cette guerre silencieuse anéantit les communautés chrétiennes et rend le fait de croire en Christ un danger de mort. Pourtant, la foi demeure. Dans les ruines de leurs églises, les fidèles continuent de prier, refusant de céder à la peur.
Le Nigeria est en train de devenir, selon Genocide Watch, un « champ de mort » pour les chrétiens. Et le monde, lui, détourne le regard.
Prions pour nos frères et sœurs persécutés pour leur foi, que le Seigneur les garde et les sauve de ces massacres.




