1.Nous faisons partie du problème
Regardons la réalité en face : nous aussi, nous contribuons à ce qui ne va pas dans le monde. Parfois volontairement, parfois sans nous en rendre compte. Dans le cœur humain cohabitent le bien et le mal.
Nous aimons croire qu’il n’y a que « quelques grands méchants » et que, s’ils disparaissaient, tout irait bien. Mais la vérité, c’est que le mal n’est pas seulement autour de nous, il est aussi en nous. Nous oublions Dieu, nous vivons comme s’il n’était pas le Roi, comme si tout nous appartenait.
Et parce que notre relation avec Dieu est brisée, nos relations avec les autres et avec le monde le sont aussi. Résultat : nous nous faisons souffrir mutuellement. Alors, comment Dieu pourrait-il supprimer le mal sans nous supprimer, nous aussi ?
2.La réponse de Dieu : la croix
Il y a deux mille ans, Dieu a répondu à la souffrance du monde. Son jugement est tombé, mais pas sur nous : sur Jésus. À la croix, celui qui était innocent a été traité en coupable, afin que les coupables que nous sommes, soient traités comme des innocents. Jésus a subi la pire des douleurs : la séparation d’avec Dieu, la solitude, la honte, la mort. Il a pris sur lui les conséquences du mal pour que nous soyons réconciliés avec Dieu.
Dieu ne détourne pas le regard devant le mal, comme un professeur qui refuserait d’intervenir face à l’injustice. Il agit. Et il a commencé en donnant sa propre vie.
Beaucoup sont mal à l’aise avec l’idée du jugement. Pourtant, un Dieu qui ne jugerait jamais ne serait pas un Dieu d’amour. S’il voyait la souffrance, la violence et la mort sans dire : « Ça suffit ! », il serait complice du mal.
Jésus reviendra juger le monde, non pas comme un juge froid et sévère, mais comme un roi aimant qui restaure la justice. Il ne cherche pas à piéger, mais à libérer. Son amour exige la vérité, et la vérité exige que le mal soit vaincu.
3.Quand Dieu semble attendre : l’histoire de Marthe et Marie
L’histoire de Lazare illustre bien ce mystère. Quand Jésus apprend que son ami est malade, il attend deux jours avant d’agir. Ce délai paraît cruel, mais l’Évangile dit : « Parce qu’il aimait Marthe, Marie et Lazare, il resta encore deux jours. » Autrement dit : son attente faisait partie de son amour.
Marthe avait un plan : elle voulait que Jésus guérisse son frère immédiatement. Quand Jésus arrive enfin, Lazare est déjà dans le tombeau. Marthe crie : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! »
Et Jésus pleure. Oui, Dieu pleure. Ces deux mots – « Jésus pleura » – révèlent un Dieu profondément ému par notre douleur, un Dieu qui comprend, un Dieu qui souffre avec nous.
Nous, comme Marthe, vivons souvent à mi-parcours de notre histoire. Nous ne voyons pas encore la fin, nous ne comprenons pas toujours le plan de Dieu. Parfois, attendre, c’est comme se noyer. Parfois, c’est comme mourir. Mais Dieu ne nous a pas oubliés : il agit, même quand tout semble perdu.
Jésus n’a jamais promis une vie sans douleur. Il a dit le contraire : ses disciples souffriront, parce qu’ils vivent dans un monde brisé. Mais il a aussi promis qu’un jour, tout sera réparé.
Savoir cela ne supprime pas la douleur, mais change la manière de la traverser. Dieu utilise même nos épreuves les plus dures pour nous rapprocher de lui, pour nous apprendre à aimer davantage, à espérer autrement. Chaque moment, même les plus sombres, devient un fil dans la tapisserie magnifique de son plan de salut. (Romains 8.28)
Nous ne voyons pas encore Jésus, mais il est là. Et dans nos larmes, il nous murmure : « Je suis avec toi. »
Conclusion :
Face à la souffrance, Dieu n’offre pas d’explications toutes faites. Il s’offre lui-même. En Jésus, il est venu partager nos douleurs, porter nos fautes, vaincre la mort.
Voilà la plus grande des consolations : Dieu ne reste pas au-dessus de notre souffrance. Il est entré dedans pour en briser le pouvoir.
Et c’est pourquoi, même au cœur de nos épreuves, nous pouvons espérer. Parce qu’en Jésus, Dieu n’a pas seulement donné une réponse au problème du mal : il s’est donné lui-même. Et c’est plus que suffisant.