Le Rébellutionnaire doit-il se mêler de la politique ?

En cette année d'élection, la politique sera forcément un sujet d'actualité. Que devons nous en penser en tant que jeunes chrétiens ? Des débuts de réponses et des idées en vrac, et tout ça en trois articles.

On entend assez souvent que politique et religion ne doivent pas être mêlées. J’ai envie, d’entrée de jeu, de contester cette présupposition.

Oui, par le passé, des décisions dramatiques ont été prises, politiquement, sur la base de convictions religieuses. On pourrait argumenter qu’un parti-pris religieux pourrait avoir une influence négative sur la lucidité de tel ou tel décideur politique face à une situation de crise. On pourrait aussi argumenter qu’un politicien pourrait, du fait de sa prise de position religieuse, mettre en place des politiques injustement avantageuses pour les membres de la population qui partagent sa propre conviction religieuse.

Cependant, je conteste. Je conteste d’abord parce que toute vérité est une vérité qui vient de Dieu. La politique elle-même émane du Dieu créateur. Comme le dit de façon si merveilleusement concise le psalmiste : la Terre est à Dieu ainsi que tout ce qu’elle contient (Ps 24.1).

Je dirais même que l’engagement politique est primordial pour le Chrétien parce que la vérité politique est primordiale pour Dieu. Il a son opinion sur les finances, la justice et les relations entre êtres humains au sein de la société. En fait, la politique et sa transformation est un des éléments primordials de la Missio Dei. La mission de Dieu sur la terre est de transformer la Terre dans tout ce qu’elle comporte de déchu (incroyance, injustice, débauche, mocheté etc.) et de la ramener à l’image bonne, parfaite, qu’elle portait dans la création avant la chute. Si la politique est importante pour nous, c’est parce qu’elle est importante pour Dieu, qu’il a pour projet de la « racheter », et qu’il compte se servir de nous, son Eglise sur la terre, à cette fin.

Je ferais aussi valoir que, si Jésus est Seigneur de votre vie toute entière (et c’est bien là le seul sacrifice qui soit louange acceptable à notre Dieu, face à l’étendue de sa grâce envers nous – Ro 12.1-2), alors il est Seigneur de nos convictions politiques. Il est sensé être le gouvernail qui dirige ce navire de nos pensées, de nos idéaux, de nos motivations. Nous devrions pouvoir dire : « ce n’est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi ». Il vit aussi, donc, en l’animal politique que je suis, ainsi que l’animal relationnel, religieux, intellectuel, affectif et culturel que je suis.

Je dirais donc que si un engagement politique pris au nom d’une conviction religieuse s’avère mauvaise (génocide, destruction, apathie, insécurité ou encore malhonnêteté), cela ne dévoile pas le danger de la rencontre entre religion et politique. Elle dévoile plutôt le danger des convictions religieuses invoquées lors de cette mauvaise intervention politique. Si, influencé par ma religion, mes politiques s’avèrent désastreuses, ce n’est pas mon engagement à défendre dans la sphère politique mes idéaux religieux qu’il faut que je change. Ce qu’il faut changer, c’est ces mauvais idéaux religieux qui font mauvaise influence sur ma politique.

Convictions politiques et convictions religieuses sont faites pour interagir de façon très étroite. La seule question est : « ta position politique dévoile-t-elle la fausseté de ta religion, ou au contraire, sa valeur ? »

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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