Le Péché : une réalité devenue de moins en moins réelle

Essaye d’imaginer la dernière fois où tu as eu une réflexion sérieuse ou une conversation sur le péché. Si nous essayons d’être honnêtes, ce n’est ni récent ni fréquent. Cela pourrait être une fausse généralisation, mais, d’après ce que j’observe autour de moi et au sein de l’église, mon constat pourrait être confirmé. Empruntant les mots d’un humoriste anonyme sur un autre sujet, le péché semble silencieux ; on dirait qu’il est mort. Mais c’est faux, il est vivant, réel et puissant comme depuis toujours. Dans cet article, je vais rafraîchir nos mémoires souvent oublieuses du fléau qu’est le péché, son impact et son remède.

Le péché est réel

Presque tout le monde admet qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec l’humain, mais on préfère l’appeler par d’autres noms. Certains te diront que c’est de la négativité. D’autres parleront de petitesse d’esprit. Il y en a même qui diront qu’il s’agit d’un manque d’illumination qui pourrait parfaire notre existence. C’est pourquoi il y a beaucoup d’efforts, d’écrits et d’initiatives qui visent à réformer ou redresser l’humain.

Mais, réellement, qu’est-ce qui ne va pas chez l’humain ? La Bible montre qu’il s’agit du péché. Dans le livre de la Genèse, on lit qu’après avoir créé la terre, le ciel, les eaux, les animaux et les astres, Dieu les trouva « très bons » (Genèse 1.31). Dans le second chapitre, il créa la culmination de la bonté de son œuvre : l’homme et la femme. Si la Bible était constituée de ces deux chapitres, le monde vivrait une histoire idyllique dans un havre d’harmonie ; il serait une demeure de la perfection.

Mais la Bible est faite d’autres chapitres, comme juste le chapitre 3 de la Genèse. Dans ce dernier, l’harmonie des deux premiers chapitres est interrompue, la perfection troublée, et le paradis perdu. On y voit la rébellion et la désobéissance envers le Créateur. Juste après, dans le quatrième chapitre, on y voit la jalousie et la convoitise qui menèrent au premier meurtre. Dans le cinquième chapitre, les enfants d’Adam sont identifiés « à sa ressemblance, selon son image », pas principalement à l’image de Dieu. Le chapitre six raconte la culmination du péché qui entraînera le déluge. Tout le reste de la Bible est teinté du péché.

Alors, le péché est réel. Il ne s’agit pas d’un simple dysfonctionnement de l’humain.

Le péché est terrible et il est la source de tout malheur

Le péché n’est pas que dans le reste de la Bible, mais il a affecté toute l’humanité depuis le chapitre 3. Tout le malheur que nous vivons trouve sa source dans le premier acte de désobéissance envers Dieu de nos premiers ancêtres bibliques. Les mauvais actes, comme le meurtre, l’adultère, le vol, le viol, l’avarice, la jalousie, la haine, la convoitise, l’oppression, … trouvent leur source dans le péché. Les maux sociétaux, comme les dictatures, les dysfonctionnements familiaux, les dérapages relationnels, les oppressions, le népotisme, les inégalités sociales, les injustices, les guerres, sont peints noir sur blanc dans la Bible comme venant du péché. Ces actes proviennent du cœur humain avare, insoucieux des autres, orgueilleux… (Matthieu 15.17-18)

Le cœur de l’humain a été corrompu et il a continué de transmettre cette corruption depuis Genèse 3 jusqu’à maintenant (Romains 5.12). Comme le dit l’Ecclésiaste, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, même en ce qui concerne le péché. Nous ne faisons que répéter les mêmes péchés de nos ancêtres, peut-être différemment. Tout mauvais acte est le fruit du péché.

Alors, chaque fois que tu regardes le monde brûler, les familles se dissoudre, les mœurs s’effondrer, les guerres éclater, souviens-toi que derrière les auteurs apparents, pas moins responsables pour autant, se cache la sombre réalité du péché. Connaître cette vérité nous aide à voir le monde et les personnes à travers les vraies lentilles, celles de la Bible.

On peut être sauvé du péché et le dominer

J’ai vu un mème sur Facebook sur une page chrétienne. La blague présentait le texte de Romains 6.23 :

Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.

L’auteur du mème ajouta en bas : « Oh, tu m'as presque eu dans la première moitié du verset. » Si le verset se terminait sur la mort, nous serions tous dans la galère, sous la condamnation, sous la colère divine, sous le jugement divin, sous la puissance de la mort. On nous aurait tous certainement eus. Pourquoi ‘tous’ ? « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23). 

Heureusement qu’il y a un ‘mais’. Un mais salvateur. Un mais plein d’espoir. Un mais qui nous dit que le péché n’a pas le dernier mot, mais Dieu. Dieu, dans sa grâce et sa puissance, établit un moyen de sauver les gens du péché par la personne et l’œuvre de son Saint Fils, Jésus-Christ, le Sauveur du Monde.

Sauvé du péché, mais comment ?

Mais comment Dieu le fait-il concrètement ? J’aime le concept des quatre P du salut, qui a été utilisé par des théologiens, comme A.W. Pink, dans son livre A Fourfold Salvation. Pink, comme d’autres qui utilisent ledit concept, déclare, en se basant sur la Bible, que Dieu nous sauve d’abord du Plaisir du péché. La Bible dit que les gens aiment « la vanité » (Psaumes 4.2), « la violence » (Psaumes 11.5), « le mal plutôt que le bien, le mensonge plutôt que la droiture » (Psaumes 52.5). Elle ajoute qu’ils haïssent le bien et aiment le mal (Michée 3.2), etc. Donc, à la conversion, Dieu enlève le plaisir de pécher et donne au croyant un cœur qui aime Dieu et la droiture (Romains 5.5). 

Ensuite, Dieu sauve ceux qui croient en son Fils et se repentent de la Pénalité du péché. C’est-à-dire qu’en Christ, il n’y a plus de condamnation (Romains 8.1) ; il y a la vie éternelle et l’acquittement éternel du fait que Jésus a porté le jugement que nous devions porter. Le prophète Ésaïe dit que « le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui – Jésus » (Ésaïe 53.5). Dans l’économie divine, Jésus nous délivre de la colère à venir (1 Thessaloniciens 1.10). Nous sommes la justice de Dieu en Jésus (2 Corinthiens 5.21).

Le troisième P concerne le fait que Dieu nous sauve de la Puissance du péché. Bien que sauvés du plaisir et de la pénalité du péché, il existe encore dans le croyant des vestiges du péché. « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous » (1 Jean 1.10). C’est pourquoi Dieu poursuit son œuvre de sanctification dans la vie du croyant. Paul écrit en Galates 1.4 que Jésus-Christ « s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père. » C’est lui « qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2.13).

Enfin, Dieu nous sauve(ra) de la Présence du péché. L’étape finale du salut sera la délivrance totale du péché. Cette étape se produira à la venue de Christ qui « transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses » (Philippiens 3.21).

« Notre salut du plaisir du péché s’accomplit par le fait que Christ prend sa demeure dans nos cœurs : « Christ vit en moi » (Galates 2.20). Notre salut de la peine du péché a été assuré par les souffrances de Christ sur la Croix, où Il a enduré la punition due à nos iniquités. Notre salut de la puissance du péché s’obtient par les opérations gracieuses de l’Esprit que Christ envoie à son peuple — c’est pourquoi Il est appelé « l’Esprit du Christ » (Romains 8.9 ; cf. Galates 4.6 ; Apocalypse 3.1). Notre salut de la présence du péché s’accomplira lors de la seconde venue de Christ. » A.W. Pink, A Fourfold Salvation.

Conclusion

Le péché, souvent ignoré, reste une réalité puissante qui cause de nombreux maux dans le monde. Cependant, Dieu, par sa grâce, a prévu notre salut à travers Jésus-Christ. Ce salut nous libère du plaisir, de la pénalité et de la puissance du péché, avec l'espoir d'une délivrance totale à la seconde venue du Christ. Ainsi, bien que le péché soit réel, il ne doit pas triompher, car Dieu offre un chemin vers la rédemption et la vie éternelle. Soyons-en conscients, mais combattons-le avec la puissance divine.

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Mort au péché
Centralité de l'Évangile
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Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu.
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