La Bible est « inerrante », qu’est-ce que ça veut dire ? – Ce que l’on croit de la Bible (3)

Dans l’article précédent, nous avons parlé de l’infaillibilité de la Bible, nous avons vu que cette infaillibilité découlait du fait que toutes les paroles des Saintes Écritures sont bien des paroles humaines mais inspirées de Dieu (littéralement Soufflées par Dieu) par le moyen du Saint-Esprit. Mais qu’est-ce que l’inerrance ?


Voici comme le document historique majeur sur l’inerrance définit succinctement l’infaillibilité et l’inerrance, et c’est lui qui nous aidera aujourd’hui : « Nous croyons que Dieu a inspiré les mots inscrits et préservés dans les Écritures, formées des soixante-six livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments qui sont à la fois le récit et le moyen de son œuvre de salut dans le monde. Seuls ces écrits constituent la Parole de Dieu verbalement inspirée, revêtue d’une pleine autorité et exempte d’erreur dans les textes originaux, complète dans la révélation de sa volonté en matière de salut, suffisante pour tout ce que Dieu nous demande de croire et de faire, et ultime dans son autorité sur tous les domaines de la connaissance sur lesquels elle se prononce.

Infaillible signifie : qui ne trompe ni se trompe ; l’adjectif sauvegarde catégoriquement cette vérité : l’Écriture sainte est, sur tout sujet, une règle et un guide sûrs et certains.

Inerrante, de même, signifie que : exempte de toute fausseté ou de toute faute ; l’adjectif sauvegarde cette vérité : l’Écriture est entièrement vraie et digne de foi dans tous ses énoncés. »

Quelques affirmations importantes sur l’inerrance

Or tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction afin que, par la persévérance et par le réconfort que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance.
Romains 15.4

L’inerrance concerne uniquement les manuscrits originaux – qu’on appelle les « autographes » – par exemple le papier qui a été écrit directement de la plume de l’apôtre Paul à destination des croyants de Rome. C’est-à-dire ? Cela veut dire que le principe d’inerrance ne s’applique pas directement aux traductions bibliques, ni même aux copies que l’on a retrouvées, puisqu’elles, sont faillibles.

En gros : tout ce que Paul, Pierre, Jean, Moïse, Ésaïe ont écrit est vrai et sans erreur. En revanche, les copies et traductions de ce qu’ils ont écrit peuvent être erronées. Cela s’applique tant aux écrits du Nouveau Testament qu’aux écrits de l’Ancien Testament, comme les livres prophétiques ou les écrits de Moïse (les 5 premiers livres). 

Pourquoi mettre un tel accent sur l’inerrance, si elle concerne les textes originaux et non pas directement la Bible en français que vous avez sur votre bureau ou dans votre téléphone ? Voici la réponse de la 1ère déclaration de Chicago : 

« Puisque Dieu n’a promis nulle part que l’Écriture serait transmise sans erreur, il faut bien affirmer que seul le texte des autographes, des documents originaux, a été inspiré, et il faut bien maintenir que la critique textuelle est nécessaire pour détecter toute altération introduite dans le texte au cours de sa transmission. La conclusion de ce travail scientifique, cependant, c’est que le texte hébreu et grec se révèle bien conservé, si bien que nous avons tout à fait le droit d’affirmer, avec la confession de Westminster, que Dieu y a veillé spécialement dans sa providence, et que l’autorité de l’Écriture n’est en rien menacée si les manuscrits que nous détenons ne sont pas totalement sans erreur. » Même avec ma traduction NEG79 ou S21, je peux affirmer avec les rédacteurs de la déclaration de Chicago que « la Parole de Dieu est à [ma] portée ». 

L’inerrance n’est pas la « littéralisation systémique » des Saintes Écritures. C’est-à-dire ? Par exemple dans le monde évangélique, certains pensent que certaines choses écrites dans les Saintes Écritures (comme des visions ou des nombres particuliers) sont à interpréter de façon symbolique tandis que d’autres pensent qu’il faut les prendre de façon littérale.

La question n’est pas de remettre en question la véracité ou non de ce qui a été écrit, mais de savoir comment l’on interprète certains genres littéraires dans la Bible. Dieu a-t-il voulu que l’on interprète tel passage littéralement ou symboliquement ?

On peut être de tel ou de tel bord : la Parole de Dieu n’en reste pas moins infaillible et inerrante, mais notre interprétation (exégèse) et notre méthode d’interprétation (herméneutique), en revanche, n’est ni infaillible ni inerrante.

Vous étudiez les Écritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet.
Jean 5:39

La déclaration de Chicago explique cela de cette manière : « Nous affirmons qu’il est essentiel pour une bonne exégèse de tenir compte du genre littéraire, de la forme et du style des différentes parties de l’Écriture et, pour cela, nous considérons l’étude des genres appliqués à l’Écriture comme une discipline légitime […] Nous affirmons qu’il est nécessaire d’interpréter la Bible selon son sens littéral ou naturel. Le sens littéral est le sens historico-grammatical, c’est-à-dire celui qu’a exprimé l’auteur. L’interprétation selon son sens littéral tient compte de toutes les figures de style et formes littéraires du texte. »

L’inerrance n’est pas le strict respect des normes modernes. Si vous avez eu la bénédiction d’avoir quelques cours de grec ancien ou d’hébreu biblique, vous vous rendrez compte par exemple que le « niveau » de grec de certains auteurs du Nouveau Testament n’est pas celui d’un docteur et agrégé de lettres classiques, voire qu’ils dérogeaient à certaines règles de grammaire parfois.

Cela n’est pas remettre en question la véracité et l’exactitude des affirmations scripturaires ! Peut-être vous êtes-vous demandé pourquoi il semble que les Évangiles ne racontent pas toutes les histoires et les paraboles selon le même ordre, la même chronologie et parfois les détails mis en avant ?

« Il faut respecter les différences qui existent entre les conventions littéraires des temps bibliques et les nôtres : puisque, par exemple, on acceptait alors comme chose habituelle, qui ne décevait aucune attente, des récits dans un ordre non chronologique et des citations imprécises, nous ne devons pas considérer ces choses comme des fautes quand nous les trouvons chez les écrivains bibliques. Puisqu’on n’attendait pas et qu’on ne cherchait pas une précision totale, ce n’est pas une erreur si elle n’est pas atteinte. »

Il y a tant de questions à aborder, mais ce serait bien trop long pour un article de blog jeunesse ! Comment considérer l’inerrance biblique ? Comment y croire ?

Jésus est réellement mort, il est réellement ressuscité trois jours après, et il siège vraiment à la droite de Dieu le Père, et ce Jésus-là, qui est lui-même Dieu le Fils, a interprété les Écritures de l’Ancien Testament comme infaillibles et inerrantes, selon les définitions que nous avons données ici aujourd’hui : je peux donc lui faire confiance et marcher selon ses pas pour aborder le texte biblique. 

Qu’est-ce que ça veut dire que la Bible est « inerrante » ? Ne suffit-il pas de dire qu’elle est infaillible ?

Voici déjà le troisième article de la série concernant ce que l’on croit des Écritures. La confession de foi d'Évangile21 continue de nous accompagner et je mets en évidence les portions qui nous concernent particulièrement aujourd’hui :

Considérez bien que la patience de notre Seigneur est votre salut. Notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, conformément à la sagesse qui lui a été donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il parle de ces choses ; il s'y trouve certes des points difficiles à comprendre, et les personnes ignorantes et mal affermies en tordent le sens, comme elles le font des autres Écritures, pour leur propre ruine. Bien-aimés, vous voilà avertis. Tenez-vous donc sur vos gardes de peur qu’entraînés par l'égarement des impies vous ne perdiez la ferme position qui est la vôtre. Mais grandissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen ! »
2 Pierre 3.15-16

Sauvé par la grâce, passionné de théologie biblique, attaché à l'église locale, étudiant à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence ... et parfois musicien !

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Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu.
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