Mais vous en croiserez aussi dans des cercles protestants/évangéliques. Croyez-moi, ils n’ont de protestant ou d’évangélique que le nom, dont le rapport avec les Écritures est davantage inspiré par le modernisme que par l’Esprit-Saint qui nous rappelle toutes les paroles que le Christ lui-même a prononcées, l’Esprit-Saint qui nous instruira, l’Esprit-Saint qui nous atteste que nous sommes enfants de Dieu.
Mes chers amis, la doctrine des Écritures est si importante qu’elle ne peut pas être négligée. Même si nous sommes chrétiens, nés de nouveau, cela n’empêche pas que nous avons tous quelque chose de « libéral » et de « néo-orthodoxe » en nous : quand nous péchons et quand nous doutons, nous négligeons la Bible même si nous affirmons qu’elle est Parole de Dieu. Nous négligeons par la même occasion le Christ, le Sauveur, le Verbe divin incarné…
Dernière phrase choc, avant de vous laisser avec un article que j’ai traduit du blog du ministère Ligonier fondé par le théologien Dr R.C. Sproul : Satan est le premier à avoir cherché à jeter le doute sur la véracité de la Parole de Dieu en Genèse 3.
La « néo-orthodoxie », ni « néo » ni « orthodoxe »
On dit que le commentaire de Karl Barth sur l’épître aux Romains est arrivé comme une explosion sur son paysage théologique lors de sa parution au 20ème siècle. Cela nous donne une idée de son importance. Karl Barth est probablement considéré comme le systématicien le plus influent de son époque, et le plus grand défenseur de ce que l’on appelle la « néo-orthodoxie ». Barth et d’autres théologiens néo-orthodoxes ont bâti leur théologie en réaction au protestantisme libéral du 19ème siècle. Celui-ci dans son ensemble, niait tout caractère surnaturel et essayait de vider la foi de son contenu doctrinal en ne la résumant qu’à un « sentiment de dépendance absolue ». Le protestantisme libéral mettait l’accent sur « la paternité universelle de Dieu et la fraternité universelle des hommes », et voyait les être humains comme fondamentalement bons. Les première et seconde guerres mondiales ont démontré la naïveté et le caractère erroné d’une telle théologie. C’est principalement dans le sillage du déclin du libéralisme du 19ème siècle que les théologiens de la néo-orthodoxie ont œuvré.
La néo-orthodoxie avait le mérite de chercher à rétablir le caractère transcendantal de Dieu, et la nature surnaturelle du Christianisme. Cependant, la néo-orthodoxie n’est pas allée suffisamment loin, et est très vite retombée dans une théologie libérale pas si différente de ce à quoi elle s’était opposée. Cela est en grande partie dû à son rejet des caractères véridique, objectif, et inerrant des Écritures. Les théologiens néo-orthodoxes rejettent le fait que la Bible serait elle-même la Parole de Dieu, et redéfinissent la vérité comme une « rencontre » existentielle avec Christ. Dans la néo-orthodoxie, la Bible n’est pas la Parole de Dieu : elle contient la Parole de Dieu, et devient la Parole de Dieu lorsqu’elle nous amène à rencontrer Christ.
Il ne fait aucun doute que l’un des buts de l’Écriture est de nous conduire à une relation à salut avec le Christ. Mais établir un divorce entre le Christ et sa Parole, comme le fait la néo-orthodoxie, est une fausse dichotomie. C’est uniquement par sa Parole que nous pouvons « avoir » Christ, et s’il nous a lui-même donné les Écritures (par l’inspiration du Saint Esprit), certainement qu’elles sont pleinement vraies et Parole de Dieu elles-mêmes. Ce n’est que par les enchaînements de phrases que nous lisons dans l’Écriture que nous pouvons connaître le Sauveur, et nous devons les étudier avec ferveur puisque nous devons aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée, et de toutes nos forces (Matthieu 22.37-38). En fin de compte, nier l’inerrance de l’Écriture et son caractère de révélation véridique affaiblit notre détermination à aimer le Seigneur de cette manière. Car après tout, comment pouvons-nous lui faire confiance si nous ne pouvons pas faire confiance à tout ce qu’il affirme nous avoir révélé ?
La néo-orthodoxie perdure au côté de ceux qui rejettent l’inerrance de la bible, mais elle n’a rien de nouveau ni d’orthodoxe. Elle s’éloigne franchement de la vision chrétienne historique concernant la Bible.
Coram Deo
La « bataille pour la bible » n’est pas encore terminée. Nous continuons à voir des gens jeter le doute sur la véracité de l’Écriture, souvent au nom de l’apologétique pour aider des incroyants à parvenir à la foi en Christ. Mais si nous convainquons les gens d’une faible vision des Écritures, nous ne les gagnerons qu’à une faible vision du Sauveur qui a lui-même inspiré les Écritures. Que nous puissions demeurer fermes dans notre conviction que la Bible est la Parole de Dieu, et que nous puissions le défendre d’une manière qui honore Christ.




