1.Le jugement fait partie de l’Évangile
Pour synthétiser l’Évangile, on peut partir d’un des versets les plus connus de l’Église contemporaine : Jean 3:16.
En effet, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. (Jean 3:16 S21)
“Dieu a tant aimé le monde” : c’est la raison de l’Évangile.
“qu’il a donné son Fils unique” : c’est un résumé de l’Évangile.
“afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle” : c’est le résultat de l’Évangile.
Si on veut que nos amis soient sauvés, il faut donc parler de Jésus. Comment développer la partie “résumé” ci-dessus ? Jésus est notre Seigneur et Sauveur (voir Philippiens 3:20 par exemple). Il est Seigneur, c’est-à-dire qu’il est le Christ (le roi-sauveur tant attendu par le peuple juif) et le Fils de Dieu (le créateur et souverain Maître de l’univers). Et il est Sauveur, c’est-à-dire qu’il est venu jusqu’à nous (Philippiens 2:5), qu’il est mort pour nos péchés (1 Corinthiens 15:3), ressuscité pour régner sur nous (1 Corinthiens 15:20-25) et qu’il reviendra pour juger (Romains 2:16).
En un mot, l’Évangile est un échange : à la croix, Jésus a accepté d’être traité comme nous pécheurs le méritons (voir Ésaïe 53:5-6 par exemple), pour que nous ayons à notre tour le traitement qu’il mérite, celui d’enfants de Dieu aimés et accueillis au ciel (1 Pierre 3:18).
Cependant, quand on présente l’Évangile, on omet souvent le fait que Jésus reviendra pour juger (moi le premier !). Paul affirme pourtant : “conformément à l'Evangile que je prêche, Dieu jugera par Jésus-Christ le comportement secret des hommes” : le jugement à venir fait donc explicitement partie de l’Évangile. Jésus a clairement enseigné que nous avons besoin d’être sauvés du jugement de Dieu, qui entraînera des bénédictions éternelles dans la nouvelle création pour ses disciples repentis, mais des souffrances éternelles en enfer pour ses ennemis qui refusent de se repentir (Matthieu 25:41).
2.Jonas : le retour
Tout ça ne veut pas dire que nous devrions tomber dans l’extrême inverse, prêchant sans cesse l’enfer et la damnation comme une menace. Mais il est frappant que l’un des plus grands réveils de l’histoire biblique, la conversion de Ninive, a commencé avec la proclamation fidèle du jugement de Dieu.
La parole de l'Eternel fut adressée à Jonas une deuxième fois: «Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais-y la proclamation que je t'ordonne.»
Jonas se leva et alla à Ninive, conformément à la parole de l'Eternel. Or Ninive était une immense ville: il fallait trois jours de marche pour en faire le tour. Jonas fit d'abord dans la ville une journée de marche; il proclamait: «Dans 40 jours, Ninive sera détruite!»
(Jonas 3:1-4 S21)
Le premier verset n’est-il pas magnifique ? Notre Dieu est le Dieu des deuxièmes chances. Jonas lui a désobéi une première fois, mais s’est repenti après que Dieu l’a sauvé de la noyade. Dieu pourrait remplacer Jonas par quelqu’un de plus fiable. Mais il lui donne une deuxième chance d’accomplir sa mission. Et cette mission, c’est de faire à Ninive “la proclamation que je t’ordonne” - transmettre le message de Dieu sans rien y changer. La solution pour notre évangélisation n’est jamais de modifier la parole de Dieu pour la rendre plus populaire ou moins gênante.
Et le message de Jonas est avant tout un message de jugement. Il n’a probablement pas dit que ça. Après tout, Jésus a dit que la survie de Jonas dans le poisson était un signe pour les Ninivites tout comme sa résurrection est un signe pour nous. Mais l’essentiel du message, ce qui a été préservé dans la parole de Dieu, est : “dans 40 jours, Ninive sera détruite”. Ça paraît un très mauvais choix, qui a plus de chance de mettre les Ninivites en colère que de les pousser à la repentance. Mais si nous n’expliquons jamais aux autres le danger qui nous menace tous, comment sauront-ils qu’ils ont besoin d’un Sauveur ?
3.Avertir ou abandonner ?
Sans être agressifs ou arrogants, nous devons trouver nous aussi des moyens d’avertir les autres de la colère de Dieu. Admettre que nous sommes nous-mêmes pécheurs, et méritons de subir la colère de Dieu autant que n’importe qui d’autre, peut être une bonne approche.
On craint parfois la réaction de nos amis face à un tel avertissement. Mais ce serait un manque d’amour que de ne pas les avertir. Le prestidigitateur athée Penn Jillette a fait une remarque très pertinente sur l’évangélisation :
“J'ai toujours dit que je ne respectais pas les personnes qui n’évangélisaient pas. Je ne respecte pas du tout cela. Si vous croyez qu'il y a un ciel et un enfer, et que les gens peuvent aller en enfer ou ne pas avoir la vie éternelle, et que vous pensez que cela ne vaut pas vraiment la peine de le leur dire parce que cela les gênerait socialement - et les athées qui pensent que les gens ne devraient pas faire de prosélytisme et qui disent laissez-moi tranquille et gardez votre religion pour vous - à quel point devez-vous haïr quelqu'un pour ne pas faire de prosélytisme ? À quel point faut-il haïr quelqu'un pour croire que la vie éternelle est possible et ne pas le lui dire ? Je veux dire que si je croyais, sans l'ombre d'un doute, qu'un camion vous fonçait dessus, et que vous ne croyiez pas que ce camion vous fonçait dessus, il y a un certain point où je vous tacle. Et ceci est plus important que cela".1
Je me sens toujours visé par cette remarque. J’ai tellement d’amis et de proches à qui je n’ai jamais clairement parlé du jugement de Dieu et du salut qu’offre Jésus. Alors que je termine cet article, je vais prier pour quelques cousins et amis que je verrai cet été, que Dieu m’aide à leur partager honnêtement l’Évangile et à les avertir du jugement de Dieu. Et je vais prier qu’ils saisissent la grâce offerte en Jésus et qu’ils échappent ainsi à ce jugement. Je t’invite à faire de même.
1.Penn Jillette, sur Youtube. Traduction en français par DeepL. Vidéo disponible ici.
Adapté du livre The Reluctant Evangelist, de Richard Coekin.