As-tu l'oreille religieuse ?

Article de Caleb, écrit pour le projet Un cœur pour Lyon.

Pour certains penseurs contemporains, la distinction entre athéisme (ceux qui nient l’existence de Dieu) et théisme (ceux qui affirment l’existence d’un Dieu) est dépassé. La question de l’existence de Dieu n’aurait selon eux plus aucun intérêt et il faudrait à présent parler de la foi comme d’une expérience “artistique” parmi d’autres. L’un des athées les plus virulents de notre époque, Richard Rorty, écrit ainsi que « l’on peut ne pas avoir l'oreille religieuse, de la même manière que l’on peut être inconscient de la beauté de la musique. » Concrètement, cela veut dire, pour Rorty, qu’il serait complètement inapproprié de parler de religion à des gens qui n’en voit tout simplement pas l’intérêt.

Or, notre société ne-serait-elle pas pour partie définissable par ce manque d’attrait, d'intérêt pour l’expérience spirituelle ? Dès lors, est-on libre de parler de Dieu à ceux qui n’ont pas « l'oreille religieuse » ?

Le dilemme n’est qu’apparent. C’est un problème de définition. La religion n’est pas réductible à une expérience artistique, ou à une manière de s’épanouir. Que penser ainsi d’un sourd qui dirait que l’unique côté négatif de sa surdité, c’est l’impossibilité d’écouter de la musique ? On le prendrait pour un fou ! Entendre le klaxon d’une voiture, où la sirène de l’alarme incendie peut se révéler crucial pour éviter un danger. Il en va de même ici. Réduire les effets de la surdité spirituelle au simple désagrément de ne pas pouvoir savourer la 9e symphonie de Beethoven ou le dernier album de Justin Bieber est au mieux inconscient, au pire malhonnête.

En tant que chrétien, Nous croyons qu’un danger plus grand qu’un camion à pleine vitesse ou qu’un bâtiment en flammes, guette nos contemporains : la mort éternelle. Et il ne suffit pas de ne pas entendre le danger de la séparation éternelle avec Dieu pour en être soustrait. Se taire, c’est risquer d’être reconnu coupable de non-assistance à personne en danger.

N’en déplaise donc à Rorty, ce n’est pas d’oreille religieuse, mais bien de surdité spirituelle dont il faut parler. Proclamer l’Évangile, c’est laisser Dieu nous utiliser pour opérer des guérisons miraculeuses : de la même manière que Christ, avant sa crucifixion, guérit l’oreille tranché du serviteur de Caïphe, il faut prier pour que Christ vienne par le Saint-Esprit, guérir et soigner la surdité de nos contemporains. Mais pourront-ils entendre ce qui n’est pas proclamé, pourront-ils être guérit par celui qu’il ne connaisse pas ?

La liberté d’annoncer l’Évangile devient notre responsabilité, de collègue, d’ami, d’homme ou de femme.

« Parle, ne te tais pas ! » : que l’écho de cette parole de l’ Éternel à Paul retentisse dans notre cœur. Pour Sa gloire.

Nicolas B, la trentaine, est marié et papa de deux enfants. Installé en Normandie, il est impliqué dans différents projets, mais c'est surtout son travail dans la gestion financière de projets industriels internationaux qui l'occupe en ce moment. Il est ancien coordinateur de la Réb' et co-auteur de Une vie de défis

Tags de l'article:
Aucun tags...
Tu devrais aussi aimer...
D'autres articles juste ici !
Les derniers commentaires
Aucun commentaire pour le moment. Laissez-en un avec le formulaire ci-dessous !
Envoyer un commentaire
Merci ! Nous avons bien reçu votre commentaire. Celui-ci sera publié sous peu, le temps d'être vérifié par notre équipe.
Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu.
Table des matières