Une vie au-delà de toute limite ?! (3/3)

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Série de Nick Vujicic, auteur du livre La vie au-delà de toute limiteTu trouveras son témoignage en vidéo ici, et les deux premiers articles de la série ici et ici.

J’étais le premier enfant. Dans n’importe quelle famille, c’est une occasion de fête et de grande joie. Pourtant, personne n’a envoyé de fleurs à ma mère. Cela l’a blessée et n’a fait qu’accentuer son désespoir.

Les yeux pleins de larmes, elle a demandé à mon père si elle ne méritait pas de fleurs. Désolé et reconnaissant qu’elle en méritait, il s’est rendu chez le fleuriste de l’hôpital et est vite revenu avec un bouquet.

Je n’ai appris cette histoire qu’à l’âge de 13 ans environ. C’est à cette période que j’ai commencé à questionner mes parents au sujet de ma naissance et de leur première réaction lorsqu’ils m’avaient vu. J’avais eu une mauvaise journée à l’école. Lorsque j’ai dit à ma mère que je n’en pouvais plus de n’avoir ni bras ni jambes, elle a pleuré avec moi. Elle m’a expliqué ce qu’elle et mon père avaient fini par comprendre : Dieu avait un plan pour moi et le révélerait un jour. J’ai posé d’autres questions encore, au fil du temps, parfois à l’un de mes parents, parfois aux deux. Cette quête de réponses était due à ma nature curieuse. Mes camarades de classe, tout aussi curieux, m’assaillaient également de questions incessantes.

Au début, j’avais un peu peur des réponses de mes parents, et comme certaines choses étaient difficiles à aborder pour eux, je n’insistais pas. Lors de nos premières conversations, ils se sont montrés très prudents et très protecteurs envers moi dans ce qu’ils me disaient. Plus je grandissais, plus ils m’ont fait part de leurs sentiments et de leurs appréhensions, sachant que j’étais capable de les gérer. Malgré tout, quand ma mère m’a avoué qu’elle ne voulait pas me prendre dans ses bras à ma naissance, j’ai eu beaucoup de difficultés à l’accepter. J’étais déjà plutôt angoissé ; essayez d’imaginer ce que j’ai ressenti en apprenant que même ma mère ne pouvait pas supporter de me voir ! J’étais blessé et je me suis senti rejeté. J’ai ensuite pensé à tout ce que mes parents avaient fait pour moi depuis. Ils avaient prouvé leur amour tant de fois ! À l’époque de ces conversations, j’étais assez mûr pour me mettre à leur place.

Rien durant la grossesse, si ce n’est l’intuition de ma mère, ne laissait supposer une telle situation. Elle était sous le choc et avait peur. Quelle aurait été ma propre réaction, en tant que parent ? Je ne suis pas certain qu’elle aurait été meilleure. Je le leur ai dit et, au fil du temps, nous avons abordé plus de détails. Je suis content que nous ayons attendu que je sois sûr de moi pour parler de cela ; je savais alors au fond de mon cœur que leur amour pour moi était grand. Nous avons continué nos échanges. Par la foi, ils ont vu que j’étais destiné à servir un plan divin, et ils m’ont aidé à le comprendre. J’ai toujours été un enfant particulièrement déterminé et optimiste. Mes professeurs, d’autres parents et même des inconnus disaient souvent à mes parents que mon attitude les inspirait. Bien que mon épreuve soit difficile, je reconnais, pour ma part, que de nombreuses personnes doivent porter des fardeaux plus lourds que le mien.

Aujourd’hui, au cours de mes voyages autour du monde, je suis confronté à des souffrances incroyables, ce qui me permet d’être reconnaissant pour ce que j’ai et de ne pas m’attarder sur ce qui me manque. J’ai vu des enfants orphelins rongés par des maladies, des jeunes femmes forcées à l’esclavage sexuel, des hommes jetés en prison, car ils étaient trop pauvres pour payer leurs dettes.

La souffrance est universelle et souvent cruelle. J’ai été touché de voir des personnes non seulement survivre, mais vivre et espérer même au fin fond de bidonvilles et après avoir vécu d’horribles tragédies. La joie était bien la dernière chose que je m’attendais à trouver dans un endroit surnommé « la cité des ordures », le pire des bidonvilles de la périphérie du Caire, en Égypte. Cette partie de la ville, appelée Manshiet Nasser, est située au milieu de rochers.

Son surnom est malheureux, mais bien trouvé : l’odeur nauséabonde qui monte de la cité provient du fait que la plupart de ses 50 000 habitants subsistent en passant la ville du Caire au peigne fin, à la recherche d’ordures qu’ils ramènent dans la cité avant de les examiner. Ils trient chaque jour des montagnes de déchets provenant d’une ville de 18 millions d’habitants, espérant y trouver des objets à vendre, à recycler ou à utiliser d’une façon ou d’une autre.

Au milieu de ces rues aux allures de porcherie, jonchées de piles de déchets et d’ordures puantes, on pourrait s’attendre à trouver des individus submergés par le désespoir. Or, lors de ma visite en 2009, ce n’est pas du tout ce que j’y ai vu. Les personnes que j’ai rencontrées ont certainement une existence très difficile, mais elles étaient attentionnées, semblaient heureuses et étaient remplies de foi. Dans le pays musulman qu’est l’Égypte, la cité des ordures est le seul endroit à majorité chrétienne copte.

J’ai visité de nombreuses banlieues très pauvres aux quatre coins du monde. Celle-là était l’une des pires en ce qui concerne les conditions de vie, mais j’y ai aussi trouvé l’état d’esprit le plus chaleureux. Près de 150 personnes se sont entassées dans une très petite bâtisse en béton qui leur servait d’église. Lorsque j’ai commencé à parler, j’ai été frappé par la joie et le contentement émanant de mon auditoire. Ils rayonnaient littéralement sur moi. Ma vie m’a rarement semblé être une telle bénédiction. En leur parlant de la façon dont Jésus a changé mon existence, j’ai aussi remercié Dieu de la foi qui leur permettait de prendre de la hauteur par rapport à leur condition.

Des responsables religieux m’ont raconté comment la vie de ces personnes a été transformée par la puissance divine. Leur espoir n’est pas dans ce monde, mais dans l’éternité. En attendant, ils croient aux miracles et remercient Dieu pour ce qu’il est et pour ce qu’il a fait. Avant de partir, nous avons distribué du riz et du thé à des familles ainsi qu’un peu d’argent qui leur suffirait pour acheter de la nourriture pendant plusieurs semaines. Nous avons aussi donné des articles de sport, des ballons de foot et des cordes à sauter pour les enfants. Nous avons pu jouer au ballon avec eux, rire et passer de bons moments ensemble, même si nous étions entourés d’ordures. Je n’oublierai jamais les sourires de ces enfants : ils m’ont démontré encore une fois que le bonheur nous est accessible, quelles que soient les circonstances, si c’est en Dieu que nous plaçons toute notre confiance.

Rébellutionnaire, que t’inspire ce témoignage ?

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Nick Vujicic

Nick est auteur du livre La vie au-delà de toute limite. C'est aussi un évangéliste international.

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