Quitter l’Église, quitter la foi

Une tendance inquiétante

Il semble que les évangéliques américains qui se disent évangéliques soient de plus en plus nombreux à quitter l’Église et à « déconstruire » leur foi. J’écris « Église » avec un E majuscule parce que je fais référence à l’Église invisible, ce groupe d’élus, de vrais croyants au sein des églises locales à travers le monde. Et quand je dis « quitter l’Église », j’entends par là se retirer de toute Église locale qui enseigne la foi chrétienne orthodoxe et historique et dont les anciens sont les bergers du troupeau.

Mon but en écrivant ceci est d’avertir sévèrement les vrais croyants de ne pas succomber à cette contagion sociale à la mode. Cet avertissement n’aura aucun effet sur ceux qui professent une fausse foi, mais ma prière est que Dieu l’utilise, par la puissance de son Esprit, pour éloigner les vrais croyants de cette erreur mortelle, tant dans la pensée que dans la pratique.

Le mensonge

 L’idée principale qui alimente cette tendance à quitter l’Église est que l’on peut « suivre Jésus » sans participer à la « religion organisée », et que cela peut même être bénéfique pour la capacité de chacun à « suivre Jésus ». On peut prétendre que toutes les dénominations, les divisions doctrinales et les spécificités des pratiques ecclésiastiques « empêchent » une personne d’être véritablement « spirituelle ».

À première vue, il s’agit d’un argument convaincant, en particulier lorsque quelqu’un soutient ces affirmations en racontant des expériences personnelles de péchés commis par d’autres membres de l’Église, de méchancetés commises par des dirigeants de l’Église, d’hypocrisie de la part de responsables de l’Église, et ainsi de suite. Et, en effet, cet argument est persuasif pour beaucoup à notre époque.

Mais est-ce ce qu’enseigne la Parole infaillible et incontestable de Dieu ?

La vérité

 Il y a trois points de doctrine principaux, tirés directement des Ecritures, qui réfutent le mensonge selon lequel quelqu’un peut « suivre Jésus » et ne pas être en communion active, en personne, ou membre, d’un corps d’une église locale solide.

1. « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car, s’ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais ils sont sortis, afin qu’il apparaisse clairement qu’ils ne sont pas tous des nôtres ». – 1 Jean 2.19

Tout d’abord, Jean affirme sans équivoque que le fait de quitter l’Église, ou de s’excommunier de la communauté des vrais croyants, équivaut à l’apostasie, ou au fait de quitter complètement la foi. « S’ils avaient été des nôtres », ou s’ils avaient été de vrais croyants, « ils seraient restés avec nous ». Une marque tangible du vrai croyant est qu’il refuse de quitter l’Église, quelles que soient les difficultés.

À cette époque, l’État romain persécutait intensément les chrétiens, mais Jean n’est pas sensible à cette préoccupation. Il révèle la signification profonde de leur départ de l’Église : ils n’ont jamais eu la foi salvatrice. La communion avec les croyants de l’Église est tellement essentielle à la foi en l’Évangile que le fait de quitter la communion des croyants (de façon permanente) est le signe certain de l’apostasie.

2. « Nous aimons parce qu’il nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il a vu ne peut aimer Dieu qu’il n’a pas vu. Nous tenons de lui ce commandement : celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère. – 1 Jean 4.19-21

Deuxièmement, Dieu ordonne expressément aux chrétiens d’aimer leurs frères et sœurs en Christ. L’amour est décrit dans 1 Jean 3.16 comme le fait de « donner sa vie » pour son frère. Mais comment pouvez-vous aimer votre frère en Christ si vous n’êtes pas en communion avec lui ?

Comment pouvez-vous avoir une véritable communion avec votre frère en Christ si vous n’adorez pas le Christ ensemble le jour du Seigneur, si vous ne chantez pas des psaumes ensemble, si vous ne partagez pas le repas du Seigneur ensemble, si vous ne vous asseyez pas autour de la Parole de Dieu ensemble ? Comment pouvez-vous aider votre frère à porter ses fardeaux, en donnant votre vie, si vous n’êtes pas en communion avec lui dans l’Église ?

3. « … attendant notre bienheureuse espérance, l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se purifier un peuple qui soit son bien propre, et qui soit zélé pour les bonnes œuvres. » – Tite 2.13-14

Troisièmement, la lettre de Paul à Tite révèle clairement que le but de la mort de Jésus sur la croix était de racheter et de purifier pour lui-même un peuple. Le texte ne dit pas qu’il rachète et purifie des individus qui vivent leur vie isolés des autres. Le Père a choisi un peuple pour le donner au Fils, et le Fils a donné sa vie pour racheter et renouveler cette « nation sainte » et la présenter mûre et irréprochable devant le Père (Jean 6.35-65, Jean 17.6-26, 1 Pierre 2.9-10).

En d’autres termes, Jésus est mort pour son Église. L’Église est l’épouse du Christ, et le Christ a donné sa vie pour la sanctifier (Eph. 5.25-33). L’Église est l’objet de l’amour de Dieu (parce que l’Église glorifie Dieu), donc haïr l’Église en la quittant, c’est être en opposition radicale avec la foi.

Une exhortation

Pour ceux d’entre vous qui sont tentés d’abandonner l’Église et de la quitter, je vous implore de reconsidérer votre position. Vous ne suivrez pas Jésus si vous n’êtes pas comptés parmi son épouse. La véritable foi en Christ n’existe que dans le contexte du véritable corps du Christ, qui est son Église (1 Cor. 12.12-27). Vous ne pouvez pas être en Christ et ne pas être membre du corps de Christ.

Peut-être avez-vous été victime d’un péché, peut-être y a-t-il de l’hypocrisie, peut-être semble-t-il y avoir de bonnes raisons de partir. La vie de l’Église est désordonnée et marquée par le péché, il suffit de lire les lettres de Paul à l’Église de Corinthe. Efforcez-vous de confesser et d’affronter le péché, où que vous le trouviez. Efforcez-vous de pardonner et de vous réconcilier.

Notre capacité à nous réconcilier véritablement et constamment les uns avec les autres est quelque chose qui distingue l’Église du reste du monde.

Il se peut que vous deviez quitter votre église locale pour en trouver une autre parce que les erreurs et les échecs sont trop importants, trop constants, trop systémiques. Cela peut être nécessaire, mais ne le faites pas à la hâte. Et ne traînez pas pour trouver une église locale plus solide.

Quelles que soient les circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, ne quittez pas l’Église, le peuple de Dieu, vos frères et sœurs en Christ.

Votre vie en dépend.

Article traduit avec autorisation, merci Mary !