Comment tuer l’égoïsme en moi?

Retranscription d’un podcast:

« C’est à l’opposé même de Christ. C’est à l’opposé même d’une vie sainte. L’égoïsme. Spurgeon dit, « l’égoïsme est aussi étranger au Christianisme que les ténèbres à la lumière » Les ténèbres de l’égocentrisme sont à l’opposé de Christ et de son évangile. Il ébranle tous les objectifs  de la vie chrétienne. Cet égoïsme destructeur est toujours en nous. Nous voulons nous en débarrasser. Nous devons le combattre. Ce qui nous amène à l’e-mail d’aujourd’hui:

« Pasteur John, j’ai besoin de votre aide pour vaincre l’égoïsme qui est en moi. Je suis un ado de dix-sept ans. Les gens autour de moi, personnes que j’aime et qui m’aiment, particulièrement ma petite-amie, me disent souvent que je suis égoïste. Je veux devenir désintéressé. Je suis sûr que je manque de volonté et que je n’arrive simplement pas à l’admettre. Comment puis-je apprendre à être un jeune homme désintéressé? »

Alors, ne pas te connaître personnellement m’empêche de te donner des conseils spécifiques. Donc je pense que la première chose que je devrais dire est qu’il serait sage que tu ailles chercher un chrétien mature, qui ne fasse pas partie des gens dont tu parles, peut-être ton pasteur ou ton responsable de groupe de jeunes, et partage lui plus spécifiquement ce qui te déconcerte dans ce que disent ces gens.

Garde en tête ce que l’apôtre Paul dit, « Que la Parole de Christ réside au milieu de vous dans toute sa richesse: qu’elle vous inspire une pleine sagesse » (Colossiens 3.16) C’est tout ce que tu veux. Tu veux quelqu’un à portée de main, qui est riche en sagesse biblique, qui est rempli de la parole de Christ et qui peut te reprendre. C’est ce que je ne peux pas faire. Je parle là en termes généraux. Tu as besoin de quelqu’un qui te connaisse, plein de sagesse biblique et plein de courage pour te dire la vérité. Donc, c’est mon premier conseil. Mais laisse moi essayer de t’aider avec des principes généraux !

Un monstre à plusieurs têtes

L’égoïsme est un monstre à plusieurs têtes. C’est, dans un certain sens, la maladie la plus destructrice pour l’âme humaine.

Absolument personne sur cette terre, excepté Jésus, n’a pu échapper à la maladie de l’égoïsme. Les têtes de ce monstre sont d’une diversité sans fin – et bien sûr, « sans fin » est une exagération. , je le sais. Mais je veux insister sur le fait que l’égoïsme se manifeste de manières infiniment variées dans cette vie. Tu coupes une tête et une autre repousse.

Tu es peut-être un flemmard assis dans son canapé qui s’attend toujours à ce que les autres lui servent sa pizza, ou alors, tu es toujours en train de servir les flemmards en attendant qu’ils te remercient généreusement pour ton service.

Tu peux être la personne qui prie le plus dans ton groupe de prière, sans jamais y avoir parlé de tes péchés  et demandé pardon car tu n’as pas envie de dévoiler cette partie de toi.

Peut-être que tu attires constamment l’attention des gens sur les injustices de ce monde et que tu montres comment les autres sont maltraités, mais, en te voyant les autres savent que, bien que tout cela soit bien vertueux, tu veux montrer à quel point ta perspicacité et ton intégrité morale te permettent de repérer de telles injustices.

Il n’y a simplement pas de fin aux formes que prend l’égoïsme en chacun de nous, et pas juste chez un jeune homme de dix-sept ans qui se bat contre lui-même.

Fais face au monstre

Nous devons combattre ce monstre sur deux fronts. Les deux sont bibliques et le deuxième est prédominant, ou du moins, devrait prédominer. Mais les deux manières de combattre l’égoïsme sont légitimes, sages et indispensables.

Le premier front est de faire face au monstre. Regarde-le, fais en le tien, sois brisé par lui. Déteste-le. Déclare-lui la guerre. Tue-le. C’est ce que Paul veut dire dans Colossiens 3.5 quand il dit: « Faites donc mourir tout ce qui, dans votre vie, appartient à la terre», et « les mauvais désirs » font partie des choses qu’il mentionne.

Cela inclut prier contre lui, remarquer les premiers signes d’apparition et y résister, affirmer ton nouveau statut selon lequel tu es accepté et justifié en Christ et dire « Je suis une nouvelle création. Cet ignoble monstre n’est pas moi. Ce n’est pas ma vraie identité! » et ensuite, résister à la tentation car l’égoïsme est inapproprié à ton âme. L’égoïsme est incompatible avec ton âme en Christ Jésus.

Donc, ça c’est le premier front, un combat franc, destructeur, difficile, mortel dans lequel nous devons nous engager quotidiennement car c’est ce que la Bible nous dit de faire.

Sois rempli de Jésus

Notre deuxième front de combat est celui où l’on remplit notre esprit et notre cœur avec tellement de Christ que nos pulsions égoïstes sont mises en échec. Elles sont étouffées. Elles n’ont aucune place dans ton cœur. Elles n’y peuvent pas respirer. Il y a trop de Christ. Elles meurent, non pas en raison d’une attaque frontale mais parce ce que quelque chose a pris leur place, un amour pour Christ, humble et reconnaissant.

L’image est la suivante: un vase plein de vapeurs toxiques. Ok, quel est le meilleur moyen de chasser ces vapeurs du vase ? Tu pourrais les attaquer directement en y mettant un aspirateur et les aspirer hors du vase… ou plus simplement, plus efficacement, tu pourrais y verser de l’eau pure et fraîche, et ainsi contraindre les vapeurs à sortir, remplacées par l’eau.

C’est la manière la plus efficace de vaincre le péché. Notre âme est le vase, l’égoïsme, les vapeurs toxiques, et Christ, l’eau qui chasse les vapeurs, et plus précisément lorsque l’on vit Christ dans notre connaissance de sa personne, dans notre amour pour Christ et dans notre confiance en Christ.

L’égoïsme est chassé en vivant Christ, sa présence, sa royauté, son règne qui prend place dans nos vies, dans une relation solide.

En d’autres mots, le meilleur moyen de combattre l’égoïsme n’est pas de penser à l’égoïsme mais de penser à Christ, et particulièrement de penser à quel point il est un bon Sauveur, un bon conseiller, un bon ami, un bon Seigneur, essentiel et victorieux.

Le meilleur moyen de combattre l’égoïsme n’est pas de penser à l’égoïsme mais de penser à Christ.

Si notre vie, notre esprit, notre coeur débordent d’émerveillement à la vue de la grandeur, de la beauté et de la valeur de Christ, et de la valeur incommensurable de ce qu’il a fait pour nous, il est peut probable qu’on nous perçoive comme égoïste. Les personnes égoïstes sont préoccupées par elles-mêmes et non pas par Christ. Les égoïstes n’attendent que de recevoir de la reconnaissance, de l’importance, et de l’attention, à la place Christ, reconnu, important, et centre de l’attention.

Fixe ton regard sur lui

Il est question de se sentir authentique et vrai. Tu ne peux pas mettre en scène ce combat contre l’égoïsme. L’objectif est de ressentir, de vraiment ressentir, la préciosité de Christ. C’est l’objectif. Il doit être réel. C’est ce que Paul veut dire dans sa lettre aux Philippiens: « Je considère toutes choses comme une perte à cause de ce bien suprême: la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. » (Philippiens 3.8). C’est la clef. Ce n’est pas une mise en scène pour Paul. Il n’était pas prétentieux. Il parlait de ses sentiments, du plus profond de son cœur. « J’aime Jésus Christ plus que tout. »

Donc, pour vaincre l’égoïsme, la stratégie est Hébreux 3.1: « Fixez vos pensées sur Jésus, l’apôtre et grand-prêtre de la foi que nous reconnaissons comme vraie. » Ou bien, Hébreux 13.3: « Pensez à celui qui a enduré de la part des hommes pécheurs une telle opposition contre lui ». C’est le travail de toute une vie, et pas d’un moment en particulier, mais de chaque jour, fixer l’attention de notre esprit et l’affection de notre cœur sur Christ, la personne qu’il est et la grandeur du travail qu’il a fait.

Je pense que Jésus avait en tête le danger de l’égoïsme quand il disait à ses disciples, qui venaient tout juste de remporter des batailles contre Satan, qu’ils ne devaient pas se réjouir de ces victoires mais du fait que leur nom soit « inscrits dans le ciel » (Luc 10.20). En d’autres mots, être émerveillé de notre salut est plus efficace que de se réjouir de nos victoires contre le péché, même si nous sommes victorieux par la puissance de Dieu. On pourrait penser que le succès dans le ministère est une bonne source de joie, mais Jésus dit qu’il est bien plus important de se réjouir du fait que l’on connaisse Christ, de se réjouir du lien qu’on a avec Jésus – du temps que tu passes avec lui maintenant et que tu passeras avec lui pour l’éternité.

Le bonheur à bras ouvert

Une dernière chose avant de finir. Depuis que Jésus nous a dit d’aimer notre prochain comme nous nous aimons nous-même, il est clair que Jésus sait qu’il y a une bonne manière de s’aimer. Ce n’est pas l’amour de soi. Cette bonne manière de s’aimer produira, dans notre âme, une joie infinie et éternelle. C’est ça s’aimer, faire ce qui apportera une joie infinie et éternelle à notre âme.

Et c’est cela que Jésus nous offre. Jésus fait grandir notre désir de voir les autres être heureux à la mesure de notre propre désir d’être heureux pour l’éternité, ce qui est vraiment radical! « Aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.39). Cours-tu après ton propre bonheur ? Oui, tu cours bien après ton bonheur. Maintenant, cours après le bonheur et le bien des autres avec la même volonté.

Donc, je rajouterai simplement cela à ta stratégie pour combattre l’égoïsme. Dès que tu cours après quelque chose pour toi-même – ce que tu vas faire, ce que tu dois faire, quand tu manges, tu dors, tu fais du sport -, pose-toi cette question: « Ai-je ce désir sincère, que les autres partagent avec moi maintenant ou pour l’éternité ce qui est bon et ce qui rend heureux? ».

Ce n’est pas égoïste de rechercher notre propre bonheur si notre bonheur dépend en partie, ou majoritairement, du désir d’y inclure les autres.

Article traduit avec autorisation, merci Eve-Marie !

Digiqole ad

Tu devrais aussi aimer...

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *