Vers une vision plus juste – « Le mariage » – Tim Keller (5/5)

En cette semaine de Saint Valentin, nous allons nous pencher sur la thématique du mariage, en résumant les premiers chapitres de l’ouvrage « Le Mariage » de Tim Keller. Voici le cinquième article d’une série de 5, qui sortiront tous les jours de cette semaine.


Le péché, ce trublion gâchant la vie

Comme on a pu le voir dans les précédents articles, il semble piégeux et sans issue de vouloir trouver « l’âme soeur ». Car en réalité, aucun couple n’est « compatible ». Comme le dit le professeur Stanley Hauerwas :

« La philosophie de la réalisation de soi a un effet destructeur sur le mariage, puisqu’elle part du principe que le mariage et la famille sont avant tout des institutions au service de l’épanouissement personnel, nécessaires pour devenir des êtres humains à part entière et heureux.  On part de l’hypothèse que la bonne personne pour nous existe et que si on la cherche bien, on la trouvera. Cette présupposition morale omet un des aspects fondamentaux du mariage. Elle oublie de mentionner qu’on épouse toujours la mauvaise personne. On ne connait jamais l’être qu’on épouse ; on croit seulement la connaître. Même si, au départ, c’est la bonne personne, laissez lui un peu de temps et, à coup sûr, elle changera. Car le mariage, étant une des plus grandes choses qui soient, implique que nous ne sommes plus le même, une fois que nous sommes engagé. Le problème majeur est d’apprendre à aimer et à prendre soin de l’étranger auquel on s’est uni »

Évidemment, il y a des raisons valables et légitime pouvant conduire à ne pas vouloir s’engager avec une personne donnée. Et c’est parfois même nécessaire, comme par exemple si on prend cette exhortation de l’Ecriture de ne pas épouser un conjoint incroyant (cf. 2 Co 6.14 ). D’autres éléments peuvent aussi rentrer en ligne de mire, selon les perspectives de chacun, et selon des circonstances propres : il sera parfois plus sage de ne pas entrer dans une relation amoureuse.

Mais dans tous les cas, entrer dans une relation exclusive avec un conjoint exposera à connaitre, parfois, des difficultés. C’est la dure loi du péché.

Comme le dit Keller :

« il y a des personnes qu’il ne faut pas épouser, vraiment pas. Mais toutes les autres sont, de toute façon, incompatibles ».

Apprendre à vraiment aimer l’autre prend du temps. Opérer des changements qu’on ne souhaite pas forcément accomplir est difficile.  Et c’est là la beauté du mariage, apprendre à vivre la grâce, le pardon, et l’amour, en se liant avec une autre personne, pêcheur elle aussi, qui vous fera souffrir par son péché, et que vous ferez souffrir par le vôtre.

J’utilise volontairement le mot beauté, car surmonter ces difficultés peut mener à un mariage solide, tendre et joyeux. 

Le péché, la clé de voute. 

En fait, pour comprendre le mariage, il nous faut comprendre que nous sommes profondément brisés par le péché. Celui-ci nous frappe et laisse des traces profondes en nous. Keller dit :

« Chaque conjoint arrive dans le mariage spirituellement brisé par le péché, ce qui signifie, entre autres, qu’il est égocentrique »

Et il continue :

« comme l’a écrit Denis de Rougemont : « pourquoi des personnes névrosées, individualistes, immatures, deviendraient soudainement des anges en tombant amoureuses ? » […] A la lumière de ce qui est profondément mauvais dans notre nature humaine, pourquoi serait-il facile de bien vivre dans la tendresse avec un autre être humain ? »

En conclusion, Keller affirme :

« La doctrine biblique du péché explique pourquoi le mariage, plus que toute autre chose bonne et importante de ce monde déchu, et si difficile et douloureux […] La doctrine du péché explique pourquoi le mariage, plus que toute autre chose bonne et importante de ce monde déchu, est si difficile et douloureux ».

Et si on avait une vision plus juste du mariage ?

Vouloir se marier est un désir noble et bénéfique et le livre de Tim Keller nous guide vers une compréhension plus profonde de cette vérité. Le mariage est une institution sacrée destinée à être bénie par la grâce du Seigneur mais qui, dans un monde marqué par le péché, nous appelle à croître et à progresser en sainteté. 

Mais bien plus qu’une simple union terrestre, nous devons réaliser que le mariage est une préfiguration de quelque chose de plus grand, qui transcende nos imperfections et nos luttes. L’auteur illustre magnifiquement cette vision en décrivant le mariage au ciel comme une réalité où nos relations seront restaurées, transcendés et magnifiées au-delà de toute mesure car toute trace de péché aura disparu. Cette espérance donne du sens et de la valeur à nos luttes et nos efforts dans le mariage sur terre. 

En comprenant que notre union terrestre est une image imparfaite de cette réalité céleste, nous sommes appelés à cultiver la patience, la grâce et l’amour dans nos relations maritales, sachant qu’elles trouveront leur pleine expression dans le royaume à venir.

Que la lecture de cette série et de ce livre renouvelle votre foi et votre espérance !

Digiqole ad
Colin C.

Colin C.

Colin, 24 ans, Diplômé de Sciences-Po Lyon, et étudiant à la faculté de théologie Jean Calvin. Amateur de sport, de musique... et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la question de Dieu !

Voir tous ses articles →

Tu devrais aussi aimer...

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *