La conception moderne du mariage – « Le mariage » – Tim Keller (2/5)

En cette semaine de Saint Valentin, nous allons nous pencher sur la thématique du mariage, en résumant les premiers chapitres de l’ouvrage « Le Mariage » de Tim Keller. Voici le deuxième article d’une série de 5, qui sortiront tous les jours de cette semaine.


Comme on a pu le voir dans notre premier article, le mariage est un engagement complexe, qui est souvent loin de ressembler à un film romantique hollywoodien. C’est un grand défi et grand « mystère » pour reprendre les mots de l’apôtre Paul : 

« L’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et les deux ne seront qu’une seule chair. Il y a là un grand mystère » (Ep 5.31-32)

Qu’en est-il de ce mystère ?

Quelque chiffres

On constate un déclin du mariage en occident. Il est saisissant de voir qu’en 1970, 89% des enfants américains naissaient de parents mariés, contre 60% en 2008. 

Pourtant, les études montrent aussi qu’outre son lot de difficultés, le mariage a un impact positif du point de vue statistique. Tant économiquement, que psychologiquement, que socialement : « rien de mieux que le mariage pour amener quelqu’un à la maturité » dit Tim Keller dans son livre !

L’histoire du mariage 

Pourquoi un tel déclin du mariage en occident ?

Selon l’auteur, le changement significatif du but du mariage dans notre culture conduit à une nouvelle « idéalisation irréaliste » de cette institution.

D’après le juriste John Witte Jr, l’intérêt du mariage résidait jadis dans :

– L’intérêt de l’amour réciproque 

– La procréation 

– La protection

Il avait pour but de créer une structure d’engagement et d’amour conçue pour la vie entière. Il permettait de créer un lien solennel aidant chacune des parties à maîtriser ses propres pulsions et intérêts, au profit de la relation. Il était aussi là pour créer de la stabilité et un cadre sécurisant tant pour le couple que les enfants. 

Aujourd’hui, le mariage est plutôt perçu comme un moyen d’assurer la satisfaction individuelle de chaque partie. L’homme moderne veut avoir la liberté de choisir la vie qui lui procurera le maximum de satisfaction (contre l’idée d’accomplir ses devoirs). Et le leitmotiv est l’épanouissement et la réalisation personnelle. La notion du sacré et l’idée du mariage comme favorisant le bien commun de l’humanité ne rentre plus en ligne de mire dans le projet de mariage : les gens se marient pour eux-même, et non pas pour remplir une quelconque obligation envers Dieu ou envers la société. 

En résumé, depuis l’époque des Lumières (18e siècle ), le mariage a été « privatisé » en étant peu à peu retiré de la sphère publique, et ses objectifs ont été redéfinis en terme de « satisfaction personnelle », et non en terme de « bien-être collectif ».

Mais en soit quel est le problème ?

Quel est le problème de cette conception du monde ? Keller l’explique en quelques mots :

« Auparavant, le mariage tournait autour du « nous », mais aujourd’hui il tourne autour du « je ». Ironie du sort, cette nouvelle vision fait peser, au bout du compte, un fardeau d’attentes bien plus écrasant, sur le mariage et sur les époux, que ne l’ont fait les interprétations traditionnelles précédentes. Nous nous retrouvons désespérément piégés entre des aspirations irréalistes et d’énormes craintes vis-à-vis du mariage ».

La suite dans les prochains articles : restez connectés !

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Colin C.

Colin C.

Colin, 24 ans, Diplômé de Sciences-Po Lyon, et étudiant à la faculté de théologie Jean Calvin. Amateur de sport, de musique... et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la question de Dieu !

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