La sainte cène : simple mémoire ou union à Jésus-Christ ? (8/18)

Durant cet été 2023, nous allons faire une série d'articles autour de l'ouvrage "La vérité rendue visible" de Tim Chester, un livre qui a pour but de nous aider à mieux comprendre les sacrements (baptême, sainte cène) : bonne lecture et bon visionnage des vidéos accompagnant ces articles !

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Partie 3 : La présence vécue

Comment Christ se rend-il présent dans la sainte cène ? C’est la question à laquelle nous essayerons de répondre dans cet article.

La sainte cène : un temps de communion avec Dieu

La première chose qu’il nous faut noter, c’est que la sainte cène est aussi appelée communion dans la Bible, selon une expression de l’apôtre Paul :

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? » (1 Co 10.16)

L’emploi du mot « communion » pointe vers un acte relationnel. Lorsqu'on est invité à manger chez une personne, on est invité à développer une amitié avec elle. Lorsqu’on est invité par le Seigneur à la sainte cène, on est aussi invité à développer une amitié avec lui.

La présentation de différentes positions

Il faut savoir qu’il y a différentes positions défendues par les chrétiens quant à la manière dont Christ est présent dans la sainte cène. Pour garder l’article accessible, nous allons résumer très brièvement quelques grandes positions, ce qui induira forcément certains raccourcis. Nous présenterons ensuite la position dite « Réformée », celle à laquelle Tim Chester et nous-mêmes adhérons :

La position de l'Église Catholique Romaine (ECR)

L'ECR croit que Christ est réellement présent dans la sainte cène, de manière physique. Le pain et le vin deviendraient réellement le corps et le sang du Christ de manière physique, lors de la célébration de l’eucharistie (le nom de la sainte cène chez le catholique). Et pour eux, la grâce de Dieu se transmet « ex opere operato » (= du fait de l'action opérée en latin) lorsqu’on reçoit le sacrement. Ainsi, le sacrement agit objectivement chez tous ceux qui le reçoive (même si une réception féconde du sacrement exige l'absence d’obstacle). Notamment, une croyance véhiculée par l’ECR est celle de la réactualisation du sacrifice de Jésus accompli à la croix lors de l’eucharistie. Selon cette compréhension théologique, Christ s’offre et est tout à nouveau offert en sacrifice lors de chaque messe, lorsque le prêtre élève l’hostie. Mais à la différence du sacrifice initial de Christ, ce sacrifice se ferait de manière non sanglante.

La position luthérienne

Ils pensent eux aussi que Christ est réellement présent dans la sainte cène, de manière physique, comme les catholiques romains (1). Cependant, à la différence de l’Église Catholique Romaine, Luther ne croyait pas à cette idée de « re-sacrifice » du Christ lors de chaque messe. Il considérait cette idée comme « le plus grand blasphème et la plus grande abomination jamais connue sur terre ». Et tous les protestants rejettent unanimement cette compréhension sacrificielle comme étant une grave erreur, venant obscurcir la portée et l’œuvre de l’unique sacrifice de Christ.

La position mémorialiste

Zwingli, quant à lui, mettait en avant la dimension du souvenir lors de la célébration de la sainte cène (c'est en tout cas le rôle qu'on lui attribue dans l'histoire, même si ça semble plutôt être la positon de ceux qui l'ont suivi). Et c'est un accent que l'on retrouve dans nombre de nos églises évangéliques. Les tenants de cette position voient la sainte cène comme une commémoration, mettant particulièrement en avant le « faites ceci en mémoire de moi » de Jésus que l’on retrouve en Lc 22.19. Le Christ ne serait donc présent d'aucune manière dans le pain et le vin.

Évidemment, ce que nous venons d’esquisser est un résumé très rapide, parcellaire et parfois un peu simpliste de ces trois grandes compréhensions de la Sainte Cène.

La position Réformée

La dernière position que l’on souhaite étudier est celle associée à la théologie réformée, telle que formulée par Jean Calvin. C’est la position qui est défendue par Tim Chester, l’auteur de notre ouvrage. Calvin et ceux qui l’ont suivi croyaient en ce qu’on peut appeler la « présence réelle spirituelle ».

Contre Luther, il affirmait que le corps du Christ est aux cieux, et qu’il est donc absent de la terre, ne pouvant pas être en plusieurs endroits à la fois… Par conséquent, il ne pouvait pas être en même temps aux cieux et dans le pain. Contre Zwingli, il affirmait que Christ est véritablement présent dans la cène. Mais que cela s’opère par une présence d’ordre spirituelle, efficace par la puissance du Saint-Esprit.

Et cela poursuit deux grands objectifs de la part de notre Seigneur. A travers cette présence, il peut :

1) Transmettre ses bienfaits, et ainsi renforcer la foi des croyants.

2) Se transmettre lui-même, dans un acte de communion.

Comme Calvin l’explique bien, cette communion entre Jésus et ses disciples se fait par le pouvoir du Saint-Esprit :

« En effet, la manière dont il se donne lui-même à nous est par le pouvoir secret du Saint-Esprit, un pouvoir qui est capable, non seulement de rassembler, mais dunir les choses séparées par la distance, et une aussi grande distance que celle-ci »

Lorsqu’il parle de distance, il faut le voir de manière métaphorique, comme parlant du fossé radical entre un Dieu saint et les hommes pécheurs. Et là est le miracle : lors de la cène, l'esprit relie les royaumes célestes et terrestres, qui sont ordinairement des sphères d'existence séparées.

Ainsi, à travers ce sacrement « Christ nourrit son peuple de sa propre personne en communiant avec lui par la puissance de son esprit ».

Conclusion

Que tout cela puisse nous encourager à avoir une vision plus haute de la sainte cène, et une attente plus grande en prenant ce sacrement ! Quelle joie de savoir que Christ se rend spirituellement présent dans la sainte cène, pour faire du bien aux membres de son peuple !

(1) Même si pour eux il n’y a pas changement de substance, mais addition de celles-ci.

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