Est-on sauvé par le baptême ? (3/18)

Durant cet été 2023, nous allons faire une série d’articles autour de l’ouvrage « La vérité rendue visible » de Tim Chester, un livre qui a pour but de nous aider à mieux comprendre les sacrements (baptême, sainte cène) : bonne lecture et bon visionnage des vidéos accompagnant ces articles !

Si tu veux préfères cet article en format vidéo, c’est par ici.

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Dans notre article précédent, nous nous sommes intéressés à différents épisodes de jugement divin par leau rapportée dans les Ecritures. Nous avons remarqué qu’on perçoit une double portée de leau dans ces récits : une dimension de jugement pour ceux qui sopposent à Dieu, et une dimension de bénédiction et de salut pour ceux qui lui appartiennent.

Aujourdhui, nous allons voir un parallèle entre le baptême chrétien et lhistoire de Noé établit par lapôtre Pierre, dans sa 1ère épître. Ce passage, parfois difficile de premier abord, nous invite à détourner nos regards de nous-même, pour les tourner vers Christ et l’œuvre quil a accompli.

« autrefois […] , lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de larche, dans laquelle un petit nombre de personnes, cest-à-dire, huit, furent sauvées à travers leau. Cette eau était une figure du baptême, qui nest pas la purification des souillures du corps, mais lengagement dune bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ » (1 P 3.20-21)

Trois éléments mis en avant par Pierre  

1°) Pierre déclare que Noé « a été sauvé à travers leau ». 

Cest un terme ambigu, mais ça ne veut certainement pas dire quil a été sauvé par les eaux du déluge… car il était menacé par elles ! Il a en fait été sauvé parce quil était dans larche. « Sauvé à travers leau » signifie donc « préservé alors quil passait à travers leau ».  Ainsi, Noé a été préservé alors quil passait à travers les eaux du jugement, vers une vie nouvelle. 

2°) Pierre déclare que cest « une figure du baptême ». 

En tant que chrétien, on pourrait dire que nous sommes sauvés à travers leau lors du baptême. Nous passons à travers cette eau qui symbolise le jugement, pour émerger dans une vie nouvelle.  En fait, lhistoire de Noé est comme une répétition générale avant la représentation finale (Cf. le baptême). Dans le passage cité ci-dessus, lhistoire de Noé est définie comme une « figure », où ce qu’on appelle « un type » en théologie. Pierre nous dit en fait que Dieu a œuvré dans lhistoire selon un modèle. Nous comprenons donc que les récits de lAT, comme ceux de Noé, servaient à préfigurer le baptême chrétien. Ces récits nous permettent ainsi de nous préparer à comprendre correctement le sens de celui-ci.

3°) Pierre déclare enfin que le baptême « nous sauve ».

Mais que veut-il dire par là ? Une personne baptisée serait automatiquement sauvée ? La réponse est Non. En effet, il déclare que ce baptême « nest pas la purification des souillures du corps ».  En fait, si ce baptême sauve, cest « par la résurrection de Jésus-Christ ». La formulation de Pierre revient donc à dire que l’Évangile nous sauve. La mort et la résurrection de Jésus ont réglé définitivement le problème du péché, et nous pouvons avoir lassurance d’être en paix avec Dieu si nous avons foi en lui. De cette façon, le baptême manifeste cette promesse de salut sous une forme physique.

Le baptême est donc la promesse de Dieu selon laquelle nous avons été sauvés « par la résurrection de Jésus-Christ (v.21). Ainsi, le baptême ne pointe pas vers nous-mêmes… mais vers Jésus-Christ ! 

Le baptême nous invite à regarder à Jésus… Regardons donc à Lui à présent ! 

Une invitation à regarder à Jésus !

En fait, limage qui peut être utilisée pour comprendre la fonction du baptême est celle du mariage, plus précisément le rôle de la bague de mariage. Le puritain Stephen Charnock affirme : « Les sacrements de l’Évangile scellent les promesses de l’Évangile, comme une bague confirme lalliance du mariage ». L’échange des alliances joue un rôle important dans la cérémonie de mariage. Et tout comme Pierre affirme que le baptême nous sauve, nous pourrions dire que l’échange des alliances nous fait mari et femme.

Pourtant, le mariage ne dépend pas des alliances, puisquun couple peut très bien être marié sans échange des alliances. Celles-ci font sens uniquement dans le contexte dune cérémonie de mariage, dans lequel des vœux sont prononcés. Cependant, si lors dun mariage les alliances ne sont pas échangées, cela devra être rectifié, car il manquera quelque chose. En effet, les alliances sont un signe du mariage du couple. Comme le dit Chester :

« [Les alliances] sont importantes, car elles rappellent au couple les vœux quils ont prononcés, et témoignent au monde de leur nouvel attachement […] Le baptême est un rappel important de lengagement dalliance de Christ envers nous, et une déclaration de notre nouvel attachement à lui et à son peuple ».

Il ne faut donc pas s’en passer !

Pour reprendre ce que dit Tim Chester, et en guise de conclusion : 

« [Lorsque nous nous faisons baptiser] nous déclarons : ”oui, je suis mauvais et je mérite vraiment le jugement”, mais surtout nous nous identifions à Jésus. Tout comme Jésus sest identifié à nous dans son baptême, nous nous identifions à lui dans notre baptême. Nous nous unissons à Jésus. Ainsi, sa mort est notre mort, et sa nouvelle vie est notre nouvelle vie. Mon baptême me renvoie non pas à moi-même, mais au baptême duquel Jésus fut baptisé. Je suis sauvé par le baptême de la croix de Jésus, son baptême dans la souffrance et la mort à ma place. Mon propre baptême me renvoie à ce baptême : le baptême de la croix. Il sagit du signe et de sceau de ce que le baptême de Jésus mapporte ».

Ainsi, dans nos cérémonies de baptême comme dans toute notre vie chrétienne, nous ne pouvons que nous encourager à placer laccent sur Jésus et sur ce quil a accompli, plutôt que sur nous et notre vécu. Cest lui lacteur principal de lHistoire, et cest l’Évangile qui doit être au centre de notre vie et nos réflexions. 

Que le seigneur nous vienne en aide pour pouvoir mieux lhonorer dans nos célébrations de ces saints sacrements ! Dans un prochain article, nous réfléchirons à cette idée de baptême comme sceau. 

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Colin C.

Colin C.

Colin, 24 ans, Diplômé de Sciences-Po Lyon, et étudiant à la faculté de théologie Jean Calvin. Amateur de sport, de musique... et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la question de Dieu !

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