Pourquoi Jésus a t-il été baptisé ? (2/18)

Durant cet été 2023, nous allons faire une série d'articles autour de l'ouvrage "La vérité rendue visible" de Tim Chester, un livre qui a pour but de nous aider à mieux comprendre les sacrements (baptême, sainte cène) : bonne lecture et bon visionnage des vidéos accompagnant ces articles !

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Partie 1 : La promesse vécue

Quel est le sens du baptême de Jésus ?

En tant qu’être humain, le problème fondamental de notre péché réside dans nos cœurs mauvais et prédisposés au mal. Comme pouvait l’écrire l’auteur de la Genèse en parlant de la génération des hommes du temps du Noé :

« L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Gn 6.5)

Et quelle est la réponse de Dieu face au mal ? Le jugement. Dieu ne peut pas faire autrement que de condamner et juger le mal. Mais ce qui est notable, c’est que les jugements de Dieu se font souvent à travers de l’eau. Regardons ensemble ce que cela peut nous apprendre pour notre compréhension du salut.

Survol biblique des jugements par l’eau

Noé et le déluge

Le premier épisode de jugement par l’eau apparaît en Gn 6, avec l’épisode du déluge. Devant tout le mal commis par les hommes, Dieu va procéder à une sorte de dé-création du monde. Lors de la création, Dieu avait séparé les eaux de la terre ferme, créant de l’ordre à partir du chaos. Et durant le déluge, c’est le processus inverse : les eaux vont recouvrir à nouveau la terre, créant un chaos qui va détruire une bonne partie de l’humanité. Mais au milieu de ce tumulte créé par le déluge, un homme va être sauvé avec sa famille. Dans l’arche, Noé traverse les eaux du jugement. L’eau a donc une portée de bénédiction (pour ceux qui font confiance à Dieu) et de malédiction (pour ceux qui s’opposent à lui). Dieu va ensuite faire venir un vent (Cf Ruah, qu’on peut aussi traduire par « Esprit ») qui vient à nouveau séparer l’eau de la terre.

Moïse et la mer Rouge

Lors de la traversée de la mer Rouge, sous la direction de Moïse, Dieu va faire lever son vent qui sépare la mer en deux. Les enfants d’Israël échappent à la mort en passant à travers les eaux. Puis on assiste à un phénomène de dé-création, avec les eaux qui se referment sur la terre ferme. Dans ce miracle, Dieu va juger l’Égypte en se faisant reformer l’eau sur ce peuple, et en même temps, il va sauver son peuple en les faisant passer à travers les eaux.

Josué et le Jourdain

L’histoire se répète, et en Josué 3-4, Dieu va agir miraculeusement pour que le peuple traverse le Jourdain à sec. Le peuple renaît donc sur une terre nouvelle en passant par l’eau.

Le baptême de Jean-Baptiste

Et avec tout ce contexte en tête, que penser du baptême de Jean-Baptiste ? A la base, le baptême était réservé aux païens lorsqu’ils rejoignaient le peuple de Dieu. Les païens ne faisaient pas partie de la nation qui était passée à travers les eaux du Jourdain ou de la mer Rouge, sous la direction de Moïse et Josué. Ils devaient donc eux aussi passer symboliquement par les eaux, pour se joindre au peuple de Dieu qui avait été libéré, comme une sorte de rattrapage accéléré de l’histoire. En imposant le baptême aux juifs, il reconnaissait par là qu’eux aussi étaient mauvais, comme les païens. Eux aussi devaient entrer à nouveau dans une terre renouvelée, par la repentance.

Il a pris sur lui le jugement de Dieu : Jésus et le baptême de colère

Jésus et le baptême

Qu’en est-il de Jésus-Christ ? Si on réfléchit bien, Jésus était parfait, et n’avait donc pas besoin de se repentir, comme le montre d’ailleurs l’interrogation de Jean-Baptiste alors que Jésus vient vers lui pour se faire baptiser. Alors pourquoi est-il passé par les eaux du baptême ? Écoutons ce que Tim Chester peut nous en dire :

« Et pourtant, il entre dans l’eau, l’eau qui symbolise notre péché et notre jugement. Jésus s’engage dans notre bourbier, notre dépravation, notre jugement. Il s’identifie à nous. Il s’agit d’une expression frappante de son intention. Jésus est symboliquement englouti dans les eaux du jugement. Toutes les histoires de l’AT nous préparaient à comprendre cet instant. Dans son baptême, Jésus s’identifie à son peuple et exprime son intention de subir le jugement que nous méritons. »

Jésus s’identifie pleinement à son peuple, en recevant l’eau du baptême, qui symbolise le jugement. Alors que lui est pleinement innocent et agréé par Dieu :

« Le Père dit : ”Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection”. Que fait Jésus au moment où Dieu prononce ces paroles ? Il est trempé, de cette eau qui symbolise le jugement. Il s’identifie aux pécheurs alors que les gouttes coulent sur son visage. Après être passé par les eaux du jugement, il reçoit le verdict : ”Tu es mon fils. Je t’aime. Je prends plaisir en toi ».

Les histoires de l’Ancien Testament préparaient à comprendre (1) cette mission du sauveur qui allait subir la colère et le jugement de Dieu à la place des pécheurs. Ce qui n’était encore que symbolique, à travers ce baptême, allait devenir bien réel et concret pour Jésus. Son vrai baptême, où il allait pleinement subir la colère de Dieu allait être sa mise en croix. Comme on peut le lire en Mc 10.38 : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? » C’est ici la 2ème référence au baptême dans évangile de Mc, où Jésus va parler de sa mise en croix comme d’un baptême, en faisant une allusion aux deux sacrements. Comme le dit Chester :

« A la croix, Jésus a bu la coupe de la colère de Dieu à notre place. La coupe de malédiction était remplie de notre péché et a été vidée par Christ crucifié afin de devenir la coupe de bénédiction remplie des mérites de Christ que nous buvons à la sainte cène ».

« Jésus a aussi été baptisé du jugement de Dieu à notre place. Dans le Jourdain, il a été symboliquement baptisé dans nos péchés. Sur la croix, il a bel et bien été baptisé dans nos péchés. Il a été plongé dans notre péché, complètement couvert. Il est mort et a été enseveli. Il a subi notre jugement dans son intégralité. ».

Conclusion :

On est donc sauvé à travers les eaux du jugement, symbolisées par le baptême. Et en cela, nous suivons la grande lignée de témoins sauvés à travers les eaux (Noé, Moïse, Josué etc.). Mais surtout, l’eau nous parle de celui qui est passé par les eaux du jugement à notre place. De celui pour qui le baptême d’eau annonçait son vrai baptême : sa mort sur la croix, où il allait porter la colère de Dieu.

Que nous puissions célébrer la fidélité et les mérites de Jésus-Christ qui, par son obéissance au cœur même de la souffrance, nous a acquis d’être sauvé du jugement de Dieu !

Dans notre prochain article, nous verrons que l’apôtre Pierre va lui-même faire un parallèle entre le baptême chrétien et l’histoire de Noé… et nous verrons comment cela nous invite à détourner nos regards de nous-même, pour les tourner vers l’œuvre du Christ.

 

(1) : A l’appui de cette lecture typologique des récits de l’AT, notez aussi la correspondance avec la présence de l'Esprit (Cf. Vent/Ruah des récits de l’AT), lors du baptême de Jésus.

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