4 manières dont le perfectionnisme blesse les perfectionnistes (et la vérité qui guérit)

Je m’appelle Alycia, je suis une perfectionniste en convalescence.

Pendant des années, j’ai eu beaucoup de mal à entretenir des relations car le perfectionnisme contrôlait ma vie. Je travaillais tout le temps, j’étais constamment stressée en voyant la longueur de ma to-do list et et les heures de la journée défiler. Je cherchais désespérément du répit: j’ai essayé les psychologues, tenir un journal, lire ma Bible, faire de longue marches, tout ce à quoi je pouvais penser. Mais cela ne m’a apporté qu’un repos temporaire.

Je me souviens être à une énième séance de thérapie quand mon thérapeute m’a dit que le perfectionnisme était la source de tous ces problèmes. J’ai réprimé l’envie de lever les yeux au ciel, tout le monde me disait que le perfectionnisme était le problème. Mais je ne les avais jamais crus.

Bien sûr je savais que cela me rendait accro au travail, mais cela ne pouvait pas vraiment causer mon mécontentement et et nuire à mes attentes profondes, n’est-ce pas ? Après tout, être perfectionniste signifiait que je faisais attention aux détails, que j’étais déterminée et productive, pas vrai? Si je me débarrassais du perfectionnisme, qu’allait-t’il advenir de toute ces qualités ? Je ne savais pas à quoi ressemblerait la vie ou qui je serais sans elles.

Mais profondément en moi, j’ai senti Dieu qui me disait d’abandonner la croyance selon laquelle je pouvait construire une version parfaite de moi par moi-même. Je l’ai senti me guider à être libre du perfectionnisme. J’étais choquée, le perfectionnisme était devenu mon identité.

Au travers des années qui ont suivi, Dieu a révélé non seulement les dégâts du perfectionnisme dans ma vie mais aussi la destruction qu’il sème dans la vie de beaucoup.

4 manières dont le perfectionnisme blesse les perfectionnistes

Avant de pouvoir être libéré de quelque chose, nous avons besoin de reconnaître comment cela nous tient captif. C’est aussi vrai pour le perfectionnisme. Regardons quatre manières dont le perfectionnisme blesse les perfectionnistes.

  1. Le perfectionnisme déforme notre vision de nous-mêmes

Cette pression constante que tu ressens, ce stress de ne pas être à la hauteur au travail, cette anxiété de ne pouvoir garder la paix, le perfectionnisme est derrière tout cela.

Il nous met en état de stress, regardant l’avenir, aspirant à la paix mais sans jamais obtenir la satisfaction. Il nous murmure « tu es proche, mais pas encore arrivé ». Après tout nous avons juste besoin d’un meilleur plan, d’une meilleure décoration d’intérieur et d’une meilleure qualité de travail, n’est-ce pas ? Ainsi nous modifions nos plannings, décorons nos maisons, révisons notre travail et expérimentons un goût de satisfaction. Mais alors les vacances arrivent, les tendances changent et subitement nos efforts ne signifient plus rien, nous ne signifions plus rien.

Le perfectionnisme utilise les variations de nos vies imparfaites pour faire miroiter devant nous la sécurité tout en la tenant hors de notre portée. Cela nous pousse à simplement atteindre « ce dernier but » pour être heureux. En attendant nous nous sentons seuls, désespérés et diminués. Quel que soit le répit que nous expérimentons il ne dure pas, nous amenant à nous voir en perpétuels échecs.

  1. Le perfectionnisme paralyse notre travail

Des années durant « faire un discours » a été sur ma liste de choses à faire. J’ai même eu plusieurs occasions de le faire. Mais j’étais terrifiée de mélanger mes mots et que les gens ne me prennent pas au sérieux, c’est pour cela que j’ai laissé passer ces occasions.

Encourageant la peur de l’échec et une tendance à procrastiner, le perfectionnisme nous convainct que ne nous ne pouvons pas réussir, de sorte que nous n’essayons même pas. Ce mensonge nous force à passer des heures nous tourmentant sur une tâche qui ne devrait prendre que quelques minutes à accomplir, car elle doit être accomplie avec perfection. Dans un article du site « MindTools.com » intitulé « Managing Perfectionists », l’auteur dit que le perfectionnisme « rend difficile de respecter les limites de temps, de déléguer le travail et d’accepter les critiques constructives. [Les perfectionnistes]… peuvent être moins productifs que les autres, simplement parce qu’ils passent tellement de temps à vérifier et revérifier leur travail .» Au lieu d’être un bénéfice pour notre vie, le perfectionnisme nous ralentit dans tout, freine notre croissance et nous reproche de ne pas « essayer assez fort ».

C’est un cercle vicieux : « tu dois faire ceci, c’est attendu ! » associé avec « Tu n’es pas assez ____ pour faire ceci, tu vas être déçu. ». Cet état d’esprit nuisible détruit la passion que Dieu nous a donnée. Il dégrade notre intérêt pour nos tâches et fait de nos rêves quelque chose que nous devons accomplir pour trouver la joie. On en oublie le processus, tout se concentre sur le résultat final !

  1. Le perfectionnisme sabote nos relations

Le perfectionnisme nous dit que nous ne méritons pas l’amitié, la compassion et l’amour à cause de nos imperfections. Cela nous fait nous demander : « Comment quelqu’un pourrait aimer une petite chose comme moi ? ». Nous désirons des relations, mais nous pensons que si nous laissons les gens voir nos défauts nous allons les perdre.

Je n’ai pas de mal à aller vers les gens et à démarrer une conversation, mais à moins que je connaisse quelqu’un depuis des années il m’est presque impossible de lui partager mes luttes du moment. Je les trouve trop brutes, trop sales, cependant c’est là que les amitiés profondes naissent, en voyant ce qui fait honte à l’autre et au lieu de s’enfuir se pencher vers l’autre.

Tim Keller a dit, « Être aimé sans être connu est réconfortant mais superficiel. Être connu sans être aimé est notre plus grande peur. Mais être connu entièrement et aimé profondément est notre plus grand besoin. »

Le perfectionnisme nous fait sentir honteux et nous pousse à cacher nos imperfections, nous empêchant d’être vulnérable et nous privant de relations profondes.

  1. Le perfectionnisme nous pousse à ne pas faire confiance à Dieu

Le perfectionnisme ne sabote pas seulement nos relations, notre productivité et notre vision de nous-mêmes, il créé un mur entre nous et Dieu. Le perfectionnisme prêche le mensonge légaliste que notre salut dépend de notre productivité et que notre sainteté dépend de notre travail, plutôt que de dépendre de Christ. Cela dévie l’attention de Dieu pour la porter sur nous et nous commençons ainsi à ne plus faire confiance au Père et à nous approprier le contrôle.

Le perfectionnisme m’a une fois convaincue que mes efforts pouvaient gagner ma paix et ma confiance. Faire confiance à Dieu semblait impossible ! Je voulais tellement contrôler ma joie et ma sécurité, je ne pouvais imaginer m’abandonner volontairement à quelqu’un dont je pensais qu’il voulait que je travaille pour son amour. Ainsi la lutte pour simplement lâcher prise et laisser Dieu agir me semblait comme sauter dans un dangereux piège.

J’ai placé Dieu en périphérie de ma croissance, j’avais peur de l’impliquer dans son travail : diriger ma vie, hiérarchiser mes objectifs, sanctifier mon âme, formant un plan bien plus séduisant et bien plus satisfaisant que je ne pouvais imaginer. Je croyais que ces critiques intérieures étaient la voix de Dieu. Je voyais donc les objectifs élevés du perfectionnisme comme une croisade sainte. Je pensais que j’étais appelée à de me charger de ce fardeau et à bien travailler pour atteindre l’état de « bon et fidèle serviteur ». Mais cela ne pouvait être plus éloigné de la vérité de ce que Dieu me demande ou te demande.

Au plus profond

Au plus profond de lui-même ce que tout perfectionniste recherche ardemment n’est pas la perfection, c’est l’amour inconditionnel. Nous avons besoin de connaître que nous sommes acceptés même au milieu l’échec. Le perfectionnisme ne nous donnera pas cela, il ne le peut pas. Mais nous avons un Dieu qui nous l’a déjà donné.

« Or voici comment Dieu, lui, met en évidence son amour pour nous : le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » Romains 5.8

Lorsque nous étions d’imparfaits pécheurs, Christ a démontré son amour envers nous. Non seulement il nous connaît parfaitement mais aussi il nous aime parfaitement. Il ne nous demande pas de façonner notre propre perfection mais au contraire nous couvre par son sang parfait. Il est celui qui accomplit les promesses que le perfectionnisme est sans force pour accomplir.

Dans une vie avec lui il y a une solide confiance au milieu des turbulences, il y a un bras pour nous secourir quand nous ne pouvons pas y arriver, il y a une source sûre de paix et de satisfaction. Les fruits de cette abondante vie prennent racine dans une seule chose (qui ne dépend pas de notre performance) : l’amour parfait d’un Dieu réellement parfait.

Comment le perfectionnisme pourrait-il tenir tête à cela ?

 

Article traduit avec autorisation, merci Luc !

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2 Commentaires

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  • Cela fait bien 2 ou 3 a’s que je ne m’étais plus baladé sur votre site, qui m’a tant bénie plus jeune, au début de ma foi… et voilà qu’alors que je cherchais des ressources précisément sur ce sujet, je suis profondément touché une fois de plus par un de vos articles !
    Merci la Reb’ d’être tjrs là et de continuer à venir les jeunes (et moins jeunes !) chrétiens

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  • Cela fait bien 2 ou 3 ans que je ne m’étais plus baladée sur votre site, qui m’a tant bénie plus jeune, au début de ma foi… et voilà qu’alors que je cherchais des ressources précisément sur ce sujet, je suis profondément touchée une fois de plus par un de vos articles !
    Merci la Reb’ d’être tjrs là et de continuer à bénir les jeunes (et moins jeunes !) chrétiens

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