Une grâce difficile

Lecture de Matthieu 20.1-15.

« Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de mes biens ? Ou vois-tu d’un mauvais œil que je sois bon ? »

Injustice ?

Dans cette parabole, les premiers ouvriers s’indignent de ce qu’ils pensent être une injustice. Et après tout, n’ont-ils pas raison ? N’ont-ils pas travaillé plus durement, plus longuement que le reste des ouvriers ? Pourquoi les autres recevraient-ils un salaire égal au leur, alors qu’ils n’ont travaillé qu’une partie de la journée ? Mais le maître affirme n’avoir fait aucun tort aux ouvriers, car le salaire convenu en début de journée était bien d’une pièce d’argent.

Les ouvriers s’offusquent donc de la générosité du propriétaire, qui a donné à tous le même salaire. Pourtant aucun tort n’a été commis, bien au contraire : le propriétaire a été gracieux, il a accordé aux ouvriers une faveur imméritée.

Une grâce difficile

La grâce est souvent difficile à accepter. Elle bouleverse nos préconceptions, renverse nos lois et notre logique, notamment celle du mérite. La grâce n’est pas naturelle pour nos cœurs endurcis. Nous approchons la majorité de nos situations sous l’angle du mérite : une bonne action en appelle à une récompense, un ouvrage à un salaire, un don généreux à la reconnaissance… Mais la grâce fait tout autre chose, elle ne suit pas les « lois du marché ». La grâce va au-devant de nous, elle nous précède.

Notre salaire

Sans Christ, notre salaire ne laisse pas place à beaucoup d’espérance. En Romains 6.23, il est écrit la chose suivante : « le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. »

Quel était notre salaire ? Ce que nous méritions à cause de notre péché, c’est la mort. Mais la grâce de Dieu manifestée à la croix en Jésus-Christ nous sauve de la condamnation que nous méritions, et nous tire de la misère dans laquelle nous étions empêtrés. Dieu est ce vigneron qui accorde une faveur imméritée à ses enfants, en les ramenant de la mort à la vie, quand bien même ils ne le méritaient pas. Loué soit Dieu qui ne nous rend pas selon notre mérite !

Et pourtant

Et pourtant, combien de fois ne nous arrive-t-il pas de mépriser la grâce de Dieu, d’être contrariés par sa bonté ? Semblable aux hommes qui murmurent lorsque Jésus appelle Zachée pour demeurer chez lui (Luc 19.1-10) – alors qu’il est un « pécheur notoire » – combien de fois n’avons-nous pas murmuré contre notre prochain, et contre Dieu lui-même, lorsqu’il faisait preuve de grâce envers quelqu’un qui, d’après nos termes, ne le méritait pas ? Mais Dieu n’a-t-il pas été favorable envers nous, lorsqu’il nous a rachetés ?

Je ne suis pas en train de dire que Dieu « laisse passer » l’injustice ou que le bon travail n’est pas récompensé. La grâce de Dieu n’exclut pas nos efforts, elle les rend possibles et les fait fructifier. Ce qui est à souligner ici, c’est la fausse pensée des ouvriers qui pensent que le maître leur doit quelque chose, comme s’il était lui-même dépendant de leur travail.

Dieu donne généreusement et est heureux de donner de bonnes choses à ses enfants. Et ces bonnes choses devraient être reçues avec un cœur reconnaissant, c’est-à-dire avec un coeur qui reconnaît que « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières » (Jacques 1.17).

Que la grâce soit pour nous un rappel de l’extrême générosité de notre Créateur. Plutôt que d’être saisis d’envie ou d’amertume vis-à-vis de la grâce de Dieu envers quelqu’un qui ne la « mérite pas », émerveillons-nous à nouveau de l’étendue de la bonté de Dieu.

Digiqole ad

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