Surmonter les épreuves : la stratégie d’Asaph

Cher lecteur, je ne sais rien sur ta vie, mais je veux bien prendre un pari : elle n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Depuis que nous humains avons désobéi à Dieu, on fait tous face à des épreuves plus ou moins douloureuses. Peut-être que pour toi, c’est une rupture difficile. Un péché qui te colle à la peau. Une humiliation publique. Une souffrance physique. Une dépression qui semble sans fin. Trop de pression pour tes études. Ou la mort d’un proche. Dans cette vie, on n’échappe pas indéfiniment aux difficultés. La question qui se pose pour nous, jeunes ou moins jeunes, est la suivante : que fait-on quand elles arrivent ?

Si on est chrétien, on se demande peut-être ce que Dieu fait lorsqu’on souffre. Nous a-t-il abandonné ? Puis-je vraiment croire que Dieu m’aime lorsque tout semble aller mal ?

La Bible ne nous laisse pas seuls dans nos épreuves, mais regorge de textes où les auteurs font face aux mêmes souffrances que nous. Elle ne nie pas la réalité de cette vie. Au contraire, elle rend même compte de la sensation qu’on peut avoir d’être abandonnés par Dieu. Asaph, un musicien de l’Ancien Testament, a exactement ce ressenti lorsqu’il écrit le Psaume 77, qui commence ainsi. 

1 Au chef de chœur, selon Yedoutoun. Un psaume d’Asaph.

2 J’appelle Dieu, ╵je crie vers lui ;

j’appelle Dieu, ╵et il m’écoute.

3 Au jour de ma détresse, ╵je m’adresse au Seigneur

tout au long de la nuit, sans cesse, ╵je tends les mains vers lui,

je reste inconsolable.

4 Dès que je pense à Dieu, ╵je me mets à gémir,

et quand je réfléchis, ╵j’ai l’esprit abattu.

Pause

5 Quand je veux m’endormir, ╵tu me tiens en éveil.

Me voici dans le trouble : ╵je ne sais plus que dire.

6 Je songe aux jours passés,

aux années d’autrefois,

7 j’évoque mes cantiques, ╵au milieu de la nuit,

je médite en moi-même,

et les questions me viennent :

8 « L’abandon du Seigneur ╵va-t-il durer toujours ?

Ne redeviendra-t-il ╵plus jamais favorable ?

9 Son amour serait-il ╵épuisé à jamais ?

Sa parole va-t-elle pour toujours ╵rester sans suite ?

10 Dieu a-t-il oublié ╵de manifester sa faveur ?

A-t-il, dans sa colère, ╵éteint sa compassion ? »

 

Psaume 77.1-10

Même dans le doute, s’accrocher à Dieu

Asaph ne manque-t-il pas de respect à Dieu en doutant de son amour ? Pourtant, ses questionnements sont bien dans la Bible. Face à la souffrance, c’est normal de douter. Mais Asaph ne se contente pas de ressasser ses pensées dans son coin : il les exprime à Dieu. Au versets 2 et 3, il s’adresse à lui “tout au long de la nuit”.

Est-ce notre réflexe quand la tristesse ou la peur nous surprennent ? Avons-nous tendance à “crier à Dieu”, ou à nous plaindre en nous-mêmes ? Personnellement, je sais que c’est beaucoup plus facile pour moi de fuir mes questionnements ou mes responsabilités en me plongeant dans un divertissement quelconque. Mais ce n’est pas une solution, et ce n’est pas ce que propose Dieu.

Asaph ne s’arrête pas à ses doutes : il va chercher à y répondre. Voyons ce qu’il dit dans la suite du Psaume.

11 Voici, me dis-je, ╵ce qui fait ma souffrance :

« Le Très-Haut n’agit plus ╵comme autrefois. »

12 Je me rappellerai ╵ce qu’a fait l’Eternel.

Oui, je veux évoquer ╵tes prodiges passés,

13 je veux méditer sur toutes tes œuvres,

et réfléchir à tes hauts faits.

14 Dieu, tu agis saintement !

Quel dieu est aussi grand que Dieu ?

15 Car toi, tu es le Dieu ╵qui réalise des prodiges !

Tu as manifesté ╵ta puissance parmi les peuples.

16 Et tu as libéré ton peuple,

les enfants de Jacob, ╵comme ceux de Joseph,

en mettant en œuvre ta force.

Pause

17 Les eaux t’ont vu, ô Dieu,

les eaux t’ont vu, ╵et elles se sont mises ╵à bouillonner,

et même les abîmes ╵ont été ébranlés.

18 Les nuées déversèrent ╵de la pluie en torrents,

et dans le ciel d’orage, ╵retentit le tonnerre.

Tes flèches sillonnaient ╵le ciel dans tous les sens.

19 Au vacarme de ton tonnerre, ╵du sein de la tornade,

l’éclat de tes éclairs ╵illuminait le monde,

et la terre en fut ébranlée, ╵et se mit à trembler.

20 Au milieu de la mer, ╵tu as frayé ta route

et tracé ton sentier ╵parmi les grandes eaux.

Et nul n’a discerné ╵la trace de tes pas.

21 Tu as conduit ton peuple ╵comme un troupeau

Par le moyen ╵du ministère de Moïse ╵et d’Aaron.

Psaume 77.11-21

Se souvenir de la bonté de Dieu

Asaph ne laisse pas ses propres questions sans réponse. Il affirme : “Je me rappellerai ce qu’a fait l’Éternel. Oui, je veux évoquer tes prodiges passés, je veux méditer sur toutes tes oeuvres”. C’est une stratégie essentielle pour faire face au découragement. Et Asaph fait bien ce qu’il dit : il se remet en mémoire des épisodes spécifiques où Dieu est venu au secours de son peuple.

Au verset 17, il se rappelle de l’exode, quand Dieu a libéré les Israélites alors qu’ils étaient esclaves en Égypte. Au verset 20, il se rappelle du moment spectaculaire où Dieu a ouvert la mer en deux devant le peuple pour qu’il puisse s’enfuir. Et au verset 21, il se rappelle de la providence de Dieu, qui a pris soin du peuple juif et leur a donné des dirigeants humbles et sages. Face aux épreuves, rappelle-toi de la bonté de Dieu que tu as vue par le passé. Si tu es chrétien, n’as-tu pas déjà vu Dieu t’aider, te réconforter ou te donner de la joie dans la lecture de sa parole ?

Et nous avons un avantage sur Asaph : nous avons vu la libération ultime de Dieu, par le moyen de son Fils, Jésus. Il est venu souffrir et mourir sur la croix à ta place. Si les Israélites ne s’attendaient pas à voir la mer s’ouvrir devant eux, la mort de Jésus pour nous sauver n’est-elle pas encore plus surprenante ?

Dieu est fidèle, et il nous a donné une preuve suprême de son amour en Jésus. Même si sa grâce vient parfois de manière inattendue, il n’abandonne jamais ceux qui croient en lui. Alors quand viennent les épreuves, rappelle-toi ce qu’il a fait pour toi, et sache qu’il reste le même.

Idées tirées en partie de In the Lord I take refuge, Dane Ortlund