Je doute. C’est normal ?

Douter est-ce un péché ?

T’es-tu déjà posé cette question ? Si oui, tu n’es pas le seul. C’est une question importante car le doute est inévitable dans l’expérience humaine. Ainsi les chrétiens devraient examiner sérieusement la question et savoir si Dieu les excuse quand ils ont des doutes.

Si oui, jusqu’à où ? Quelles sont les limites si le doute en lui-même n’est pas un péché ? Que devrait faire le peuple de Dieu avec ses doutes ?

Avant d’aller trop loin, définissons quelques termes :

  • Douter : (Verbe) Hésiter, être incertain.
  • Doute : (Nom) Un sentiment d’incertitude au sujet de la vérité, de la réalité ou de la nature de quelque chose.
  • Incrédulité : (Nom) État ou qualité de ne pas croire, scepticisme, spécialement en matière de religion.
  • Foi : (Nom) 1.Certitude ou confiance en quelque chose ou quelqu’un. 2. Croyance au sujet de quelqu’un ou quelque chose avec raison. 3. Croyance qui n’est pas basée sur des preuves.

Pour la plupart des chrétiens, il est clair que l’Eglise n’a pas une attitude positive sur le doute, beaucoup de chrétiens ont carrément quitté la foi à cause de doutes latents qui n’ont pas trouvé de réponse, parce qu’ils ne sentaient pas d’espace de confiance dans l’Eglise pour parler de leur préoccupations.

En effet dans l’ensemble, l’Eglise a manqué de considérer sérieusement la question de savoir si le doute (ou poser des questions) est un péché.

Les conséquences en ont été nocives : ceux qui ont des doutes et des questions ne font pas assez confiance à l’Eglise pour être honnête et ouverte. S’il y a un endroit dans le monde ou les Chrétiens devraient se sentir à l’aise pour exposer leur doute, c’est avec l’Eglise. Au lieu de cela ils vont poser leurs questions en dehors de l’Eglise où ils sont accueillis à bras ouverts par un monde tolérant, inclusif et divers.

Peut-être est-ce ton histoire, peut-être as-tu des doutes au fond de ton esprit, mais tu penses que les aborder ferait de toi un mauvais chrétien ou mettrait Dieu en colère contre toi. Peut-être connais-tu des personnes que le doute a conduit à quitter la foi.

On comprend aisément que cela puisse provoquer de la peur chez n’importe qui, mais tu n’es pas seul ! Il y a de l’espoir en Jésus, et tu verras que traiter ton doute est ce qui va maintenir ta foi forte sur le long terme.

Avec quelques exceptions l’Eglise a évité la question du doute en désignant tout doute comme péché, plaçant le doute en directe opposition avec la foi. Par conséquent, les déclarations comme « aie juste la foi » et « ne pose pas de questions » sont reconnues sans réserve comme des vérités bibliques.

Prendre du recul et examiner la question du doute est bénéfique car cela nous force à nous demander si notre théologie représente fidèlement l’enseignement des Écritures. Examiner nos croyances, auxquelles bien souvent nous ne portons que peu voir aucune pensées, est vital si nous voulons grandir en connaissance, en compréhension et en amour de Dieu et des autres.

La source du doute

Lorsque nous avons des doutes sur la foi, nous devons nous poser la question « d’où vient ce doute ? ». Identifier la source du doute t’aidera à déterminer comment y répondre. Tout doute est spirituel, mais il y a 2 « catégories » de doute : le doute émotionnel et le doute intellectuel.

Le doute émotionnel

Pour faire court, le doute émotionnel est causé par un impact émotionnel sur ta vie. Par exemple, quand quelqu’un expérimente la dure perte d’un être aimé, l’impact émotionnel peut l’amener à questionner l’amour de Dieu, sa bienveillance ou même son existence. Tu peux avoir ce doute toi-même, ce n’est pas grave.

Un bon test pour voir si le doute est causé par un impact émotionnel est de demander « Quelle est ma principale émotion envers Dieu quand je pense à cela ? ». Si c’est de la colère, du ressentiment ou de la douleur, il est probable que ce soit un doute émotionnel. En traitant ce doute tu recherches l’assurance que le Christianisme est bon.

Le doute intellectuel

Le doute intellectuel est en rapport avec ce que nous connaissons ou ne connaissons pas au sujet de Dieu. En d’autre termes, le doute intellectuel se concentre sur les faits plutôt que sur l’émotion pure. Il est vrai que le doute intellectuel peut causer des émotions, mais dans ce cas, la source du doute est intellectuelle tandis que l’effet est émotionnel.

Pour traiter ce doute (ce qui peut aussi aider pour le doute émotionnel) on recherche l’assurance que  le christianisme est vrai. Encore une fois pose toi la question « Quelle est ma principale émotion envers Dieu quand je pense à cela ? ». Si la réponse est l’incertitude ou la confusion ton doute est probablement intellectuel.

Doute, foi, et incrédulité

Comme je l’ai déjà dit dans l’introduction, dans l’Eglise le doute est souvent présenté comme l’opposé de la foi. Toutefois ce n’est pas le cas. L’opposé de la foi c’est l’incrédulité. Dans le Nouveau Testament, les mots « foi » et « croire » sont les mêmes mots dans l’original grec. Un bon exemple est Romains 4.4 :

Or, si quelqu’un accomplit quelque chose, le salaire est porté à son compte non comme une grâce, mais comme un dû. Par contre, si quelqu’un ne fait rien mais croit en celui qui déclare juste l’impie, sa foi lui est comptée comme justice.

Dans notre langue, croire et foi sont deux mots différents, mais en grec c’est le même mot. Croire est la forme verbale (pisteuō), et foi est la forme verbale (pistis). Quand nous disons que nous avons foi en Christ, nous disons par synonymie que croyons en Christ.

D’où vient que le doute est l’opposé de la foi ? Le doute est de l’incertitude au sujet de quelque chose. L’incrédulité est la certitude que quelque chose est faux, tandis que la foi est la certitude (ou l’assurance) que quelque chose est vrai. Dit autrement le doute est le « milieu » ou « l’état intermédiaire » entre la foi et l’incrédulité.

La direction du doute

Pour ce qui est du doute en lui même, il est dur de voir en quoi c’est un péché. Comme mentionné dans l’introduction, il fait partie de l’expérience humaine. Les gens doutent quoique l’on fasse. Le péché n’est pas le doute, le péché est quand on décide de laisser le doute nous emporter.

Nous avons vu comment le doute était « l’état intermédiaire » entre la foi et l’incrédulité. Cela implique qu’il y a une décision à prendre pour aller vers l’une (la foi) ou l’autre (l’incrédulité). Dans notre doute nous avons la possibilité d’écouter bien des sources et bien des voix qui peuvent nous conduire à l’incrédulité.

Le péché arrive quand nos conclusions nous mènent à l’incrédulité. Quand nos conclusions nous mènent à croire Christ et à plonger plus profondément à la recherche de la vérité de Dieu, notre foi est renforcée et l’on fait face à notre doute. Pour le dire autrement, le péché entre en scène quand l’incertitude se change en incrédulité alors qu’une foi plus forte est produite quand l’incertitude se change en assurance.

La réponse de Jésus au doute

Dans le chapitre 7 de l’évangile de Luc, nous trouvons l’histoire de Jean Baptiste, celui-ci est vu comme un grand modèle spirituel dans l’Église car il a « préparé le chemin » de Jésus pour le début de son ministère.

Et pourtant dans cette histoire, nous voyons Jean Baptiste avoir lui-même des doutes !

Quoi ? Pas Jean Baptiste !

Dans cette histoire Jean était en prison à cause de sa foi. Les choses ne tournaient pas comme il le voulait. Il  n’est pas difficile d’imaginer que Jean savait qu’il était près de mourir, et vraisemblablement, qu’il voulait l’assurance que Jésus était bien le Messie, Il voulait être sûr que sa mort ne serait pas vaine.

Jean a décidé d’envoyer deux de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?»

Une fois que ses disciples ont posé la question, la réponse de Jésus a été très révélatrice, ce n’était pas : « Allez dire à Jean d’avoir la foi et d’arrêter de poser des questions ! ».

Au contraire la réponse de Jésus fut « Allez raconter ce que vous avez vu et entendu : les aveuglent retrouvent la vue, les infirmes marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts se réveillent… »

Jésus n’a pas voulu qu’il ait une foi aveugle sur qui il était. Le truc avec ses miracles était de faire voir qu’il était « celui qui doit venir ». Il a apporté des preuves par ses miracles au sujet de ce qu’il avait dit de sa divinité, c’est cela qu’il a fait ressortir quand il a été questionné.

Enfin, au verset 28, Jésus dit de Jean, qui vient juste de douter de lui, que « parmi ceux nés de femmes, aucun n’est plus grand que Jean. » Même après avoir douté et avoir eu besoin d’assurance, Jean Baptiste est soutenu par Jésus !

Conclusion

Bien que le doute soit vu négativement par une large partie de l’Eglise, sois assuré que l’attitude du Seigneur sur le doute est toute différente. Tu n’es pas un « mauvais chrétien » parce que tu doutes.

Je tiens un podcast et un blog qui visent à donner des raisons à notre espérance en Christ et pourtant certains matins je me lève et me demande si tout est vrai.

J’ai appris à mettre mes doutes, questions et préoccupations aux pieds de Jésus. Si je vais n’importe où ailleurs la réponse me conduirait à l’écart de Christ. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas trouver d’écalirages utiles dans d’autres ressources, c’est même ce que tu fais en ce moment !

Les autres ressources sont bonnes, et Dieu peut les utiliser pour notre croissance et le développement de notre connaissance spirituelle.

Toutefois lorsque nous utilisons des ressources externes, nos esprits et nos cœurs doivent être sous la domination de Christ pour nous diriger et nous donner du discernement.

C’est pourquoi il est crucial de connaître les Écritures pour nous-mêmes : pour pouvoir discerner le vrai du faux de toute ressource que nous consultons. Il est aussi très important de prier pour avoir la sagesse du Seigneur et de l’aide dans notre recherche de réponse. C’est ici une manière pratique d’amener nos doutes au Seigneur.

Sois certain, mon frère, ma sœur, quand tu doutes tu es toujours un enfant du Dieu Vivant. Quand tu lui amènes tes doutes, à lui qui t’a créé, il va te fournir la réponse dont ton cœur a besoin, quelle qu’elle soit. Et parfois nous pouvons ne pas aimer les réponses à certains de nos doutes.

Il sait mieux que toi ce dont tu as besoin. Sois encouragé de savoir que quand tu doutes, tu peux le dire, car notre Sauveur t’invite à apporter tes doutes à la lumière afin que tu aies l’assurances de toute chose le concernant !

 

Article traduit avec autorisation, merci Luc !

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1 Commentaire

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  • Merci pour le message éducatif sur le doute. Je peux dire que ma vie chrétienne est pleine de doute, mais à chaque fois que ça veut m’amener à l’incrédulité, je trouve toujours un refuge dans la parole du seigneur qui me donne les vrais raisons de mes pensées.
    Pour s’en sortir, c’est la parole du seigneur et surtout suivons les enseignements bibliques.
    Merci une fois encore pour cet enseignement très riche dans la foi.

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