L’amour fraternel en pratique : quoi ? comment ? pourquoi ? (4/7)

TROISIEME PARTIE : L’AMOUR FRATERNEL EN PRATIQUE : QUOI ? COMMENT ? POURQUOI ? 

Après avoir posé certaines bases théoriques dans les articles précédents, il faut maintenant parler concret (mais le théorique est toujours indispensable pour avoir un concret solide[1]). Nous parlerons dans cet article de trois aspects pratiques en lien avec l’amour fraternel : quelle est la source à laquelle nous devons puiser pour aimer nos frères et sœurs au quotidien ? Quelle est l’étendue et les éventuelles limites de l’amour fraternel ? Quelles actions concrètes devraient être visibles chez quelqu’un qui cherche à aimer ses frères et sœurs ?

 DIEU : CAUSE ET SOURCE DE L’AMOUR FRATERNEL

 Ce qui est fascinant lorsqu’on parle d’amour fraternel, c’est que même s’il s’agit d’amour entre des Hommes, Dieu est omniprésent. Il est à la fois présent aux origines de l’amour fraternel (la cause) et est en la source au quotidien. N’est-ce pas un formidable sujet de reconnaissance et de paix ?

L’œuvre de Christ à l’origine de l’amour fraternel

Il ne faut pas que tu perdes de vue que c’est Christ qui est à l’origine de l’amour fraternel, qui en est la cause première. L’œuvre de Christ à la croix est le point de départ de l’amour fraternel : cette œuvre a notamment eu pour conséquences d’amener la paix[2], de rassembler[3], de rendre cohéritiers[4] des hommes et des femmes. Bref, sans Christ pour créer cette famille qu’est l’Église, il ne peut pas y avoir d’amour au sein de cette famille. S’il est vrai que nous aimons Christ « parce que lui nous a aimés le premier. »[5] nous pourrions également dire que nous nous aimons les uns les autres car lui nous a aimés le premier en mourant sur la croix. Dieu est aussi à l’origine de l’amour fraternel parce que c’est lui qui a créé ce commandement nouveau de nous aimer les uns les autres.

 Dieu comme source de l’amour fraternel par le don du Saint Esprit

Le Saint Esprit est un don de Dieu à ses enfants. En tant que chrétien, c’est Lui qui t’assiste, te conduit au quotidien. Or, la Bible l’enseigne clairement, le premier fruit de l’Esprit c’est l’amour[6]. On comprend donc pourquoi Paul parle aux Colossiens de l’amour « animés par l’Esprit. »  qu’ils ont à son égard (Colossiens 1v8). Finalement, la première chose qui te permet d’aimer réellement te vient de Dieu lui-même : ta nouvelle nature associée au Saint Esprit. Comme le dit Alfred Kuen, « […] par tous les écrits du Nouveau Testament, Dieu nous commande de nous aimer. Et, par son Esprit en nous, il nous donne la possibilité et la joie de le faire. »[7]

 Dans ce cas, tu pourrais te demander si tu as toujours une part de responsabilité dans la façon dont tu aimes tes frères et sœurs ? La réponse est oui : c’est à toi d’avoir une relation avec Dieu et une vie de sainteté qui feront que tu seras toujours plus rempli de l’Esprit[8]. C’est lui qui pourra t’aider à aimer tes frères et sœurs comme Dieu le veut. Paul Fuzier résume bien cette coopération entre Dieu et le chrétien : « C’est Lui qui nous a rendus capables d’aimer : par la nouvelle naissance, nous avons reçu une nouvelle nature qui est une nature divine ; c’est la nature même du Dieu d’amour. Si nous laissons agir en nous le Saint Esprit, la nouvelle nature produira des fruits et nous pourrons ainsi aimer Dieu et notre prochain. […] Mais nous avons toujours en nous la vieille nature, qui ne peut pas aimer : si nous ne réalisons pas pratiquement qu’elle a été condamnée et crucifiée, qu’elle a pris fin à la croix, nous ne pourrons manifester aucun amour pour Dieu et pour ceux qui nous entourent. »[9]

 Dieu comme source de l’amour fraternel en tant que modèle parfait

 C’est Dieu qui est à l’origine de l’amour fraternel : il est l’auteur de ce commandement et le sacrifice de Jésus à la croix l’a rendu possible. Le Saint Esprit et notre nouvelle nature, des dons de Dieu, nous assistent au quotidien dans cette tâche. A présent, j’aimerais t’encourager à fixer les yeux sur l’exemple de Christ qui est la source d’inspiration parfaite pour nous aimer les uns les autres.

 Dans l’épître de Jean, Jésus encourage ses disciples à deux reprises à s’aimer les uns les autres comme Lui les a aimés[10]. Les épîtres reprennent cet encouragement à aimer ses frères et sœurs comme Christ nous a aimés à de nombreuses reprises[11]. Finalement, pour celui qui cherche à aimer ses frères et sœurs de la façon la plus parfaite, il s’agit de revenir à la source-même, au modèle ultime de l’amour fraternel : Jésus Christ. Sans pouvoir entrer dans le détail, je liste quelques-unes des caractéristiques de la façon dont Dieu aime et qui doivent nous inspirer dans notre façon d’aimer nos frères :

  1.     l’amour de Dieu est un amour qui se donne, consent au sacrifice : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)[12] ;
  1.     l’amour de Dieu est un amour constant et infaillible : « qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? […] Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur. » (Romains 8.35-39)[13] ;
  1.     l’amour de Dieu est un amour plein de grâce (qui nous donne ce que nous ne méritons pas) et de miséricorde (il ne nous inflige pas la peine que nous méritons) : « mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5.8) ; « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu […] » (1 Jean 3.1)[14] ;
  1.     l’amour de Dieu est un amour plein d’humilité : « [Jésus], sachant que le Père lui avait mis toutes choses entre les mains, et qu’il était venu de Dieu, et s’en allait à Dieu, se lève du souper et met de côté ses vêtements ; et ayant pris un linge, il s’en ceignit. Puis il verse de l’eau dans le bassin, et se met à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. » (Jean 13.3-5)[15] ;
  1.     l’amour de Dieu est un amour qui ne néglige pas les faibles et les marginaux : « Or il y avait un certain homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. […] Les sœurs donc envoyèrent vers lui, disant : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. » (Jean 11.1-3)[16] ;
  1.     l’amour de Dieu est un amour qui pardonne et aime en réponse à la haine : « Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. […] » Luc 23.33-34[17].
  1.     l’amour de Dieu est un amour qui ne fait pas de compromis avec le mal et la justice : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » 1 Jean 2.15-17[18].
  1.    

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[1] Cf. la construction de la plupart des épîtres : première partie théorique puis application pratique.

[2] Colossiens 1v20.

[3] Jean 11v52.

[4] Éphésiens 3v6.

[5] 1 Jean 4v19.

[6] Galates 5v22.

[7] Alfred Kuen, Les uns les autres, p.39

[8] Sur le fait que le chrétien peut-être plus ou moins rempli du Saint-Esprit : Actes 6v3 ; Éphésiens 5v18 ; …

[9] Paul Fuzier, Le Messager Évangélique 1946, « L’amour », p.98.

[10] Jean 13v34 et Jean 15v9-12.

[11]& Éphésiens 5v1-2 ; Éphésiens 5v25-26 ; 1 Jean 3v16 ; 1 Jean 4v7-11.

[12] A ce propos, voir aussi : Jean 15v13 ; Galates 2v20 ; Romains 5v8 ; Éphésiens 5v1-2 ; Éphésiens 5v25-26 ; 1 Jean 3v16-17 ; 1 Jean 4v9-10.

[13] A ce propos, voir aussi : Jean 13v1.

[14] A ce propos, voir aussi : Tite 3v3-7 ; Éphésiens 2v4-6.

[15] A ce propos, voir aussi : Luc 22v27, Philippiens 2v5-11.

[16] A ce propos, voir aussi : Marc 10v46-52 ; Luc 4v7-9 ; Luc 5v30-32 ; …

[17] A ce propos, voir aussi : Matthieu 5v43-48 ; Éphésiens 4v32 ; Colossiens 3v13.

[18] A ce propos, voir aussi : Jean 8v10-11 ; Hébreux 12v4-6 ; 1 Jean 2v5 : 1 Jean 5v2-4 ; Apocalypse 3v19…

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