Tu n’es pas rien – 5 manières de poursuivre une véritable humilité

J’ai récemment eu la joie incomparable de visiter le Grand Canyon. Bien que visiter ne soit peut-être pas tout à fait le bon mot. On ne visite pas seulement le Grand Canyon, on s’extasie devant lui, on s’arrête sans voix devant, on retient sa respiration et on se retrouve figé et transformé par celui-ci. On repart « canyoné » par le mix d’émotions de se sentir grand et petit à la fois. En tant que chrétien, j’ai pris beaucoup de plaisir à savoir que celui qui à créé une telle beauté est aussi le Sauveur de mon âme.

Je crois que l’humilité façonnée par l’évangile peut avoir des effets semblables. Elle nous fait nous sentir petit et grand à la fois. Mais seulement si nous en avons une juste compréhension, soigneusement définie, délimitée, montrée et distinguée et il nous faut aussi dépasser quelques confusions courantes au sujet de l’humilité.

L’humilité brouillée

J’ai entendu des chrétiens dire des choses comme, « Je ne suis rien, rien qu’un ver. » Ou, « Je n’ai rien fait, je ne suis qu’un vase vide. » Je ne pense pas que de telles déclarations reflètent une vision saine de l’humilité. Le Nouveau Testament nous nomme saints et enfants de Dieu et s’applique à nous montrer combien nous sommes aimés, rachetés et bénis. Notre nouvelle identité ne peut pas s’accorder avec « je ne suis rien. »

Il est facile de se perdre au sujet de l’humilité. Regarde comment C.S Lewis mets ces paroles dans la bouche de Screwtape, le démon senior en charge de la formation d’un tentateur novice:

Ton sujet est-il devenu humble, as-tu attiré son attention sur cela ?…Choisi un moment où il est pauvre en esprit et insinue dans son esprit la réflexion gratifiante, « whoah ! Je suis humble », et de suite la fierté – fierté sur sa propre humilité – va apparaître. S’il sent le danger et tente d’étouffer cette nouvelle forme de fierté, rends le fier de son essai. Et ainsi de suite autant de fois que tu veux, mais pas pendant trop longtemps, de peur que tu n’éveilles son sens de l’humour et des réalités, dans ce cas il te rira simplement au nez et ira se coucher. (Tactique du diable, p.69)

L’humilité définie

Le dictionnaire définit l’humilité comme la « liberté de la fierté et de l’arrogance ». Mais cela nous demande de chercher une autre définition, celle de la fierté. Et nous avons besoin de l’autorité de la Bible, pas de celle du dictionnaire, pour bien nous aider.

Je suggère cette définition adaptée de Romains 12.3 :  L’humilité c’est de ne pas avoir une opinion trop haute de toi-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée. Ainsi grandir en humilité est une aventure qui dure toute la vie à mesure que nous grandissons en connaissance de la parole de Dieu et dans l’appréciation du travail de Dieu à travers Christ.

L’humilité c’est de ne pas avoir une opinion trop haute de toi-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée.

L’humilité délimitée

On trouve une pensée claire sur l’humilité dans le livre d’Andrew Murray « L’humilité : La beauté de la sainteté ». Il commence par cette perspective : « Il y a trois grands motifs qui nous pressent à l’humilité : je suis une créature, un pécheur, et un saint ».

Premièrement, nous devrions être humiliés par le fait que nous ne nous sommes pas créés nous-mêmes et que nous n’avons aucun pouvoir sur le contexte de notre naissance. Pourquoi n’es-tu pas né dans les années 1300 dans un pauvre et obscur petit village frappé par la maladie ? Peux-tu te donner la respiration à n’importe quel moment ? Quelles capacités as-tu choisies qui ne viennent pas de Dieu ? Considère la question judicieuse de Paul, « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » 1 Corinthiens 4.7.

Deuxièmement, l’humilité convient à notre état déchu. Nous sommes pécheurs, rebelles, transgresseurs et adorateurs de faux dieux. Réfléchis à ce que Paul dit de notre état sans Christ : « Nous aussi, en effet, nous étions autrefois stupides, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs. Nous vivions dans la méchanceté et dans l’envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns les autres » (Tite 3.3).

Troisièmement, nous sommes sauvés par grâce, non pas « à cause des actes de justce que nous aurions pu accomplir » (Tite 3.5), « afin que personne ne puisse se vanter » (Éphésiens 2.9).

L’humilité exposée

Le texte central sur l’humilité est Philippiens 2.1-11, dans lequel Jésus est élevé comme le parfait exemple d’humilité, il est facile de regarder le verset 5, « Que votre attitude soit identique à celle de Jésus-Christ »  et de penser, « Je dois être humble comme Jésus était humble » et effectivement il est notre exemple suprême.

Mais nous pouvons suivre son exemple seulement parce qu’il est aussi notre sacrifice suprême. Ne passe pas trop vite sur la première phrase de ce chapitre : « S’il y a donc de l’encouragement en Christ… » c’est ton union avec Christ qui te transforme en une nouvelle créature qui peut « considérer les autres comme supérieurs à soi-même » et « ne pas regarder à propre intérêt mais à celui des autres » (Philippiens 2.1-4).

L’humilité distinguée

L’humilité telle que mise en avant dansla Bible, doit être distinguée des idées vagues extérieures à l’évangile. L’humilité ce n’est pas se sentir mal de soi-même. L’humilité ce n’est pas se comparer aux autres. Et l’humilité n’est pas seulement l’absence de vantardise. (Ce qui se passe dans nos pensées peut être horriblement vaniteux même si nos bouches sont fermées.)

L’humilité façonnée par l’évangile nous montre combien nous sommes mauvais, et, en même temps, combien le salut de Dieu est grand. A la fois, elle nous calme et nous encourage. Elle nous met à notre place, qui étonamment, est à la fois une place de contrition et d’assurance. C’est une compréhension juste et complète de qui nous sommes. Créés, déchus, restaurés et bénis. Nous vivons nos vies avec une humble assurance, sachant que nous méritons la colère au lieu de la grâce, le jugement à la place de la justification, la séparation de Dieu au lieu de la présence de son esprit.

L’humilité façonnée par l’évangile nous montre combien nous sommes mauvais, et, en même temps, combien le salut de Dieu est grand.

L’humilité poursuivie

Remarque ce qui vient juste après Philippiens 2.1-11. Le verset 12 commence par « ainsi » et continue par « mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement.» Nous avons notre part à jouer dans la poursuite de l’humilité. Voici quelques suggestions pratiques.

Prier avec le corps

La position de notre corps peut faire une différence dans notre vie de prière. S’agenouiller pour intercéder, élever nos bras pour louer, ouvrir nos mains pour remercier peut intensifier les bénédictions reçues à travers la prière. Et cela peut nous aider à grandir en humilité devant Dieu. Il est dur (mais pas impossible!) de se sentir puissant quand on est à genoux.

Une confession rigoureuse

Je vais laisser C.S Lewis présenter ce point pour moi. Il écrit dans The Weight of Glory,

Je remarque que quand je demande à Dieu de me pardonner, bien souvent en réalité (à moins que je ne m’inspecte consciencieusement), je lui demande quelque chose de tout à fait différent. Je lui demande non pas de me pardonner mais de m’excuser. Mais il y a toute la différence du monde entre pardonner et excuser.

Le pardon dit, « Oui, tu as fait ceci, mais j’accepte tes excuses, jamais plus je ne l’utiliserai contre toi, et entre nous tout sera exactement comme c’était auparavant. » Mais l’excuse dit, « Je vois que tu ne pouvais faire autrement, ou que tu ne voulais pas le faire, tu n’as pas vraiment mal agit. » Si quelqu’un n’a pas vraiment mal agit alors il n’y a rien à pardonner, en cela le pardon et l’excuse sont presque opposés. (p.178-79)

L’humilité rend régulière la pratique de demander à Dieu et aux autres de nous pardonner et non de nous excuser.

Des périodes de jeûne régulières

Dit simplement, le jeûne nous affaiblit physiquement. C’est un bon état pour compter entièrement sur la provision de Dieu pour toute chose. Le jeûne peut prendre toute sorte de formes, de variétés, celles-ci peuvent toutes nous aider à nous perfectionner dans l’humilité.

L’intercession tournée vers l’extérieur

Jésus nous a enseigné d’inclure « notre pain quotidien » (l’unité de base pour notre subsistance physique) ainsi que « ton règne vienne »(le plus vaste domaine de la croissance de l’église) dans nos prières. Les guides de prières comme Operation World, qui nous informent sur comment prier pour la propagation de l’évangile dans chaque pays, nous aident à voir nos besoins individuels dans un contexte plus large et forgent l’humilité.

Des conversations centrées sur les autres

Beaucoup de soi-disant dialogues sont en réalité des monologues simultanés. Quelqu’un rendu humble par l’évangile peut accepter un échange déséquilibré en faveur de l’autre personne. Poser des questions pour apprendre plus de l’autre peut montrer l’humilité de Philippiens 2 d’une façon pratique et tangible.

S’incliner bas et se tenir droit

Quelques-uns pourraient dire que se tenir devant le Grand Canyon aurait du me faire sentir comme « rien », mais ce ne fut pas mon expérience. Assurément, je n’avais aucun doute que le gouffre de presque 5 000 kms² et d’une profondeur d’un kilomètre rendait mon 1m75 ridiculement petit. Si je ne connaissais pas le créateur de l’univers et de mon corps, je me serais senti tel la poussière.

Mais se tenir devant une merveille encore plus grande – la croix, où nous sommes « unis à Christ… dans le confort de son amour… dans la communion avec le Saint-Esprit… avec affection et tendresse » (Philippiens 2.1) – forge une humilité selon l’évangile qui nous abaisse et nous fait nous tenir droit.

 

Article traduit avec autorisation, merci Luc !

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1 Commentaire

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  • Gloire à notre DIEU.
    Que l’humilité me fasse voir les autres, toujours au-dessus. Père miséricorde

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