La bonne nouvelle derrière l’anxiété de Jésus

Introduction

Le vocabulaire s’agrandit à cause du Covid. Je lisais dernièrement dans un article qu’un nouveau mot avait été forgé afin de décrire la charge mentale ressentie par le monde durant la pandémie. Tu as dû t’en rendre compte, plus que jamais cette année, partout on parle de stress, d’inquiétude, d’anxiété et de santé mentale. La pandémie aura eu ça de bon, lorsque ta vie extérieure est arrêtée, tu es plus porté à réfléchir à l’état et la santé de ta vie intérieure.

Le but de cet article

Mon but n’est pas de dire quelque chose de nouveau sur le sujet, comme inventer une nouvelle expression, identifier un nouveau problème moderne de sorte à offrir une nouvelle solution sophistiquée. Au contraire, je désire plutôt revenir à la bonne vieille Bonne Nouvelle de l’Évangile ! Comme le répète souvent mon pasteur : « Personne ne veut d’une nouvelle vérité, par définition, une vérité est éternellement vraie ». Je propose donc de retourner à nos Bibles pour y lire l’Évangile de Jésus. Quelle surprise d’y retrouver un épisode où Jésus lui-même a vécu une anxiété d’une très grande ampleur.

La mauvaise nouvelle de l’Évangile thérapeutique A.K.A l’Évangile du bien-être

Je suis pasteur jeunesse depuis plusieurs années et à de nombreuses reprises, j’ai entendu ce récit être utilisé afin d’enseigner que : « Jésus connaît l’anxiété que tu peux vivre, sache qu’il est donc capable de compatir avec ta situation ». Une fois que ce propos est évacué, la suite de ces messages se concentrent normalement sur une série d’astuces à saveur psycho-pop, à mettre en pratique afin de gérer les symptômes du stress dans le quotidien. Cet « Évangile du bien-être » qui dit grosso modo : « Dieu veut que tu sois heureux, il comprend ta peine et voici donc les clés de comment vivre le bonheur sur terre », n’est pas une bonne nouvelle. Dans les faits, il s’agit même d’une mauvaise nouvelle, car il te dit que c’est toi qui es responsable de ton bonheur, que tu as tout ce qu’il faut dans tes mains, à toi donc de te débrouiller. La réalité c’est que l’homme est mauvais pour être responsable de son propre bonheur. Une vraie bonne nouvelle ne dit pas quoi faire pour aller mieux de sorte à mettre les actions de l’homme au centre de sa vie, elle raconte plutôt ce que Dieu, lui, a fait pour l’homme de sorte à mettre son œuvre à lui au centre de notre vie !

Le bonne nouvelle derrière l’anxiété de Jésus

Faisons ensemble un effort et essayons d’aller plus loin avec cet épisode incroyable de la vie de Jésus et posons-nous cette question : « En quoi l’anxiété de Jésus est-elle une bonne nouvelle pour nous ? » Voici la réponse ; dans toute l’histoire de l’humanité, celui qui méritait le moins de souffrir de déprime et d’anxiété est celui qui en a subi le plus afin d’en libérer une fois pour toutes et à jamais tous ceux qui lui appartiennent ! Malgré toute la souffrance humaine, jamais un homme n’a traversé une telle charge mentale et émotionnelle, malgré toute l’histoire humaine, jamais un homme n’a aussi peu mérité de traverser une telle souffrance et pourtant, c’est de son plein gré et pour nous qu’il l’a fait.

Comment l’homme-Dieu exempt de tout péché a-t-il pu être la proie d’une tristesse et d’une peine à en mourir (Mt. 26.38 ; Mc 14.34), et comme le prétend la tradition, d’une expérience d’angoisse si forte qu’il éprouva les pires symptômes psychosomatiques d’anxiété connus à ce jour, c’est-à-dire, des sueurs de sang (Lc 21.44) ?  Selon les statistiques, la majorité de nos inquiétudes ne se réaliseront jamais (+95% de nos inquiétudes) et même dans les cas où elles se concrétisent, elles atteignent rarement la gravité de notre imagination. Or, Jésus savait exactement et avec précision la gravité de ce qu’il allait subir. Il savait quel était le prix de la réconciliation entre l’humain rebelle, destructeur et pécheur et le Dieu bon, saint et parfait. Il était venu boire la coupe de la colère de Dieu, car seul lui en était capable afin que cette réconciliation soit possible et que la justice et la sainteté de Dieu soient préservées. Et tout cela, il l’a fait en même temps que manifester son amour et sa grâce. Autrement dit, Jésus a accepté de subir le pire , l’inimaginable, afin de nous en épargner. Il en mesurait parfaitement la profondeur, ce qui explique la souffrance préliminaire qu’il subissait dans le jardin la veille de son exécution.

Les deux conséquences opposées à cette bonne nouvelle  

D’une part, ceux qui appartiennent à Jésus ont tendance, malheureusement, à être plus anxieux qu’ils ne le devraient dans cette vie. Non seulement une grande quantité de nos craintes n’arriveront jamais, mais même si nos pires peurs se réalisaient, une certitude devrait toujours nous égayer : grâce à Jésus, jamais nous ne connaîtrons le pire et grâce à Jésus, il ne reste que le meilleur à venir. C’est une bonne nouvelle pour celui qui vit le plus beau moment de sa vie de savoir qu’il y a encore mieux à venir et c’est aussi une bonne nouvelle pour celui qui souffre : malgré les souffrances de cette vie, le pire est épargné et le meilleur n’est pas en en arrière, mais en avant !

Toutefois, ceux qui rejettent Jésus de leur vie, malgré tout le stress de ce monde, ne sont pas aussi anxieux qu’ils le devraient. Personne ne peut mesurer avec la précision de Jésus la réalité qu’est d’expérimenter le jugement parfait et juste de Dieu. Malgré les souffrances humaines, pour celui qui n’est pas en Jésus, le pire est à venir. Par conséquence, certains expérimentent présentement ce qui se rapproche le plus de l’enfer qu’ils n’expérimenteront jamais, et d’autres expérimentent ce qui est le plus proche du paradis qu’ils n’expérimenteront jamais. Voilà pourquoi l’Évangile de Jésus est une bonne nouvelle. C’est la raison pour laquelle nous avons la mission de proclamer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu offerte en Jésus, et non de laisser ce message se noyer dans un faux évangile moderne.

Conclusion

Bien-sûr, il y aura des tempêtes douloureuses dans cette vie, mais celui qui bâtit sa vie sur le roc tiendra bon jusqu’à la fin (Mt. 7. 21-27). Nous pouvons tenter de gérer la tempête du mieux que nous pouvons avec des astuces, mais le plus important restera toujours la qualité de la fondation : l’Évangile.

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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2 Commentaires

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  • Merci pour cet article centré sur la bonne nouvelle de l’Evangile de Jésus !
    Il y a juste une petite coquille pour les « sueurs de sang » la référence exacte est Luc 22:44 ;)

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    • En effet, un gros merci ! :)

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