Pourquoi je veux avoir toujours raison ?

Le temps des Fêtes approche à grands pas, et il est de notoriété, hélas, qu’une fois réunis en famille, ce n’est pas toujours l’unité qui règne. En réalité, les repas de Noël sont souvent le théâtre de conflits et d’argumentations sans fin autour de la table à manger. Les sujets les plus conflictuels sont, bien évidemment, la politique et la religion, cette année il faudra sans doute rajouter le « complotisme » au palmarès des sujets houleux. Trop souvent, une fois engagés dans ces sujets délicats, nous perdons notre amour et notre douceur et nous ne cherchons qu’à prouver notre point. Nous voulons avoir raison et celui ou celle qui refuse de penser comme nous a l’étrange pouvoir de nous irriter profondément.

L’irritabilité, indicateur d’un problème de confiance

Vouloir communiquer ce que nous croyons être la vérité est bien, tout à fait normal et même fortement souhaité. Cela dit, se fâcher et s’irriter lorsque quelqu’un d’autre refuse d’y adhérer est problématique. Notre irritation est, encore une fois, l’indicateur d’un problème plus profond. Notre confiance, et ainsi notre fierté, se porte en autre chose que Jésus seul.

Attention à la confiance dans les mots, les concepts et les idées plutôt qu’en Jésus

Les débats et les argumentaires attirent tout particulièrement les « confessionnalistes » et les « doctrinalistes ». Le « confessionnaliste » met son assurance, sa confiance et toute sa fierté dans la précision de sa confession de foi alors que le « doctrinaliste » met sa confiance et sa fierté dans la précision de sa théologie. La précision n’est pas quelque chose de mauvais en soi, plus nous sommes précis dans nos mots, plus nous sommes précis pour décrire les réalités et les phénomènes, mais les mots ne peuvent résumer et réduire les phénomènes et les réalités. Ce n’est pas la précision de tes croyances qui te sauve, mais ta confiance en Jésus ! Rien d’autre ne mérite ta fierté, c’est pourquoi Paul peut déclarer : « Quant à moi, jamais je ne mettrai ma fierté en rien d’autre que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. » (Galates 6.14)

Lorsqu’un avis diverge de la confession et de la doctrine dans lesquelles nous trouvons une confiance et une fierté, nous nous sentons attaqués et nous sentons le besoin de nous défendre. Même si notre interlocuteur nous semble dans l’erreur et qu’il nous semble légitime de défendre d’avantage notre point, et même si l’on se retrouve face à une injustice et que nous sommes victimes d’une fraude intellectuelle, la fierté, l’orgueil, l’irritabilité et la colère ne sont jamais légitimes pour celui qui ne trouve sa confiance et sa fierté qu’en Jésus seul.

Jésus, victime de la plus grande injustice intellectuelle

Pensez-y un instant, qui dans ce monde a-t-il subi la plus grande injustice intellectuelle ? La réponse : Jésus ! Lui qui était Dieu, s’est abaissé à revêtir l’humanité, et non seulement il a été rejeté par les siens, mais il l’a été de la plus abjecte des façons. Plus encore, ceux à l’époque qui représentaient l’élite intellectuelle, religieuse et philosophique ne cessaient de justifier cette rébellion envers leur Créateur en utilisant la Parole-même de ce dernier tout en se croyant logiques et cohérents.  La Parole écrite (La Bible) qui rendait témoignage de la Parole incarnée (Jésus), était utilisée par ces pseudos intellectuels afin de rejeter le Seigneur, de le torturer, de l’insulter et même de le tuer. Et qu’a fait Jésus ? S’est-il enflé d’orgueil, a-t-il cogné des pieds et des poings, les a-t-il insultés ? Voici ce qu’il a fait : il a gardé le silence devant eux comme un agneau qu’on amène à l’abattoir (Ésaïe 53.7), et lorsque fut le temps de s’exprimer pour une dernière fois, il pria pour ses tortionnaires.

Qui sommes-nous pour nous enflammer d’orgueil de la sorte ?

Mes amis, durant le temps des Fêtes, lorsque vous aurez le désir de vous enflammer dans une argumentation, pensez à ceci, qui sommes-nous pour exposer autant de fierté et d’orgueil, comme s’il était possible que nous fassions face à une injustice intellectuelle plus grande que celle que notre Seigneur expérimenta. Agir de la sorte représente un manque d’amour envers notre interlocuteur et un manque de respect envers notre Seigneur. Au lieu de laisser la fierté en autre chose prendre le dessus, trouvons notre confiance en Jésus, apprenons à fermer notre bouche et à tenir notre langue lorsqu’il le faut et, si injustice il y a, prions pour ceux qui nous font du mal. Sur ce, joyeux Noël et bon temps de débats !

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Simon Archambault

Simon Archambault M.Th. est pasteur des ados depuis 10 ans. Il est pasteur des ados de l’Église Le Portail à Laval au Canada depuis 5 ans. Il est également professeur d’herméneutique à l’institut de théologie pour la francophonie. Il est aussi membre du concile SOLA.

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1 Commentaire

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  • Wow !!! Simon est solide. J’aime la manière que tu l’as vulgarisé et j’aime comment tu nous conduis à l’attitude de Jésus.

    Merci pour cette article !!

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